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15 juin 2022
Insee. Sur un plateau haut, l'activité véto de 2022 recule de 2,3 % en volumes, mais stagne en chiffre d'affaires
C'est confirmé par l'Insee avec les chiffres de mars 2022 qui viennent d'être publiés en juin. Les vétérinaires, contrairement aux autres services et commerces, ne sont plus en croissance. Mais ils plafonnent en chiffres d'affaires à un niveau très élevé. Et, en volumes d'activités, ils diminuent sensiblement de 2,3 % en six mois. À l'inverse, les chiffres d'affaires des commerces et des services restent sur une croissance de l'ordre de 10 à 12 % par an.
L'arrêt de la croissance des vétérinaires n'est donc pas lié à une conjoncture qui serait — du fait de la guerre en Ukraine, de l'inflation, des élections — défavorable aussi aux autres commerces et aux autres services. Même si l'inflation se fait aussi sentir dans les commerces, mais beaucoup moins dans les services. Sur les six derniers mois, le volume d'activités des commerçants croît de seulement 1,8 % (versus 7,7 % en chiffre d'affaires). En revanche, dans les services (dans lesquels sont inclus les vétérinaires), l'impact de l'inflation sur les six derniers mois est beaucoup plus faible avec une forte hausse de 4 % en six mois du volume d'activités (et de 6,7 % en chiffres d'affaires).
Pour les animaleries, la chute est beaucoup plus sévère que pour les vétérinaires avec une dégringolade en six mois de 8 % en chiffres d'affaires et de 10 % en volumes.
Après avoir largement profité de la crise covid et d'une forte croissance du nombre d'adoptions de chiens et de chats, les vétérinaires dans le secteur des services et les animaleries dans celui des commerces affichent désormais des performances économiques bien inférieures à celles des autres commerces et services sur les premiers mois de 2022.
Selon l'Insee (sur la base de la collecte exhaustive des déclarations de TVA), le chiffre d'affaires des vétérinaires du premier trimestre 2022 reste en hausse de 4,7 % par rapport à la même période de 2021. Mais, en volumes, l'activité des vétérinaires sur le premier trimestre 2022 est quasi-identique à celle du premier trimestre 2021 (+1,8 %).
Cet arrêt de la croissance de l'activité vétérinaire, voire cette baisse en volumes, est confirmé par d'autres données qui vont dans le même sens.
À l'évidence, la crise covid a conduit à une vague d'adoptions et d'acquisitions d'animaux de compagnie, qui, une fois la crise passée, ne se prolonge pas en 2022. Car, de crise en crise, 2022 est surtout marquée, pour le moment, par le retour de l'inflation et une baisse du pouvoir d'achat.
Toutefois, cette relative stagnation s'observe à un niveau très élevé d'activités. Il persiste toujours de très grandes difficultés de recrutement des vétérinaires dans toutes les espèces animales. Et il ne peut donc pas être exclu que cette pénurie de vétérinaires freine aussi l'activité des cliniques.
La guerre en Ukraine a débuté le 24 février 2022. Pour la première fois, les chiffres de l'Insee sur ce mois de mars tiennent compte de l'impact de la guerre en Ukraine sur l'activité économique sur un mois complet. L'inflation plus forte (+5,2 % en tendance annuelle en mai 2022) conduit aussi à observer des décrochages du volume d'activités alors que les chiffres d'affaires restent stagnants ou croissants.
Sur le premier trimestre de 2022, le chiffre d'affaires de l'ensemble des commerces a fortement progressé par rapport au premier trimestre 2021 (+ 12 %). Celui des services a même rebondi de 21 %. Mais les services n'étaient pas encore sortis de la crise covid au premier trimestre de 2021.
Pour les commerçants, la progression est moins spectaculaire en volumes : +4 % dans les commerces. Mais elle reste très élevée (+16 %) dans les services.
Selon l'Insee, l'inflation annuelle des prix à la consommation est de 5,2 % à fin mai 2022, mais seulement de 3,2 % dans les services et de 4,2 % pour l'alimentation. Ce sont surtout les prix de l'énergie — +28 % en un an — qui tirent l'inflation vers le haut.
Chez les pharmaciens, la vague Omicron de janvier 2022 restera dans les mémoires, avec un volume d'activités exceptionnel, probablement dû aux tests. La vague est toutefois retombée dès le mois de février dans les officines.
Néanmoins, les pharmacies ont renoué avec une croissance de leurs ventes en 2021 (+9 % par rapport à 2020) comme au premier trimestre 2022 (+19 % par rapport au premier trimestre 2021). Sur les six derniers mois, la croissance des ventes des officines est même plus forte (+4 %) que pour les vétérinaires (+0,2 %) mais plus faible que celles des autres commerces.
La crise covid a accentué l'écart de croissance entre les vétérinaires (+40 % depuis 2015 en chiffre d'affaires) et les pharmacies (+20 %). Mais cet écart se réduit légèrement ces six derniers mois.
Ces données sont collectées par l'Insee sur une base exhaustive depuis 2016 et englobent donc les chiffres d'affaires réalisés par toutes les structures vétérinaires en « canine » comme en « productions animales » ou en « équine ». Il n'y a donc aucun biais de sélection. Toutefois, l'Insee ne permet pas de séparer les activités selon les filières animales.
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