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14 septembre 2020

Grâce à un exceptionnel mois de juin, les vétérinaires effacent les pertes liées au confinement, selon l'Insee

par Eric Vandaële

Temps de lecture  4 min

Fin juin, les pertes liées au confinement sont effacées
Sur le premier semestre 2020, le chiffre d'affaires des vétérinaires a progressé de 3 %, grâce à un mois de juin exceptionnel. Figure LeFil selon des données de l'Insee.
Fin juin, les pertes liées au confinement sont effacées
Sur le premier semestre 2020, le chiffre d'affaires des vétérinaires a progressé de 3 %, grâce à un mois de juin exceptionnel. Figure LeFil selon des données de l'Insee.
 

Chute de 20 % en avril. Hausse de 20 % en juin. Cela compense ! Avec un extraordinaire chiffre d'affaires en hausse de 20 % en juin 2020 par rapport à juin 2019, les vétérinaires ont effacé en totalité les effets négatifs du confinement sur leurs chiffres d'affaires selon les indices publiés par l'Insee (institut national de la statistique économique et des études économiques).

Une hausse de 3 % du chiffre d'affaires sur le premier semestre 2020

Mieux encore : sur le premier semestre 2020, l'activité économique des vétérinaires renoue avec une hausse assez significative de 3 % en chiffre d'affaires, voire de 4 % en volumes d'activités par rapport au premier semestre 2019. C'est presque le niveau habituel de progression annuelle des activités vétérinaires : + 4 % par an en chiffres d'affaires depuis 2015, + 4,5 % par an en volume d'activités.

Mais cette crise sanitaire rend évidemment plus incertaines les prévisions de l'activité économique du dernier trimestre. Précision : les indices vétérinaires de l'Insee reflètent les chiffres d'affaires cumulés de toutes les structures vétérinaires (avec une base 100 en 2015), sans pondération rapport au nombre de vétérinaires en exercice (en augmentation de 1 à 2 % chaque année) ni au nombre de structures vétérinaires (qui reste plus stable). Il ne s'agit donc pas d'un indice qui reflète sensu stricto les évolutions d'un chiffre d'affaires moyen par vétérinaire ou par structure vétérinaire.

La canine joue au yo-yo. La rurale est stable.

Ces données de l'Insee sont fiables mais pas très fines. L'Insee établit ces indices sur une base exhaustive depuis 2016 par la collecte des déclarations de TVA mensuelles et donc des chiffres d'affaires réalisés par toutes les structures vétérinaires, en « canine » comme en « productions animales ». Toutefois, il n'est pas possible de séparer les deux activités.

L'activité « canine », qui concerne le plus grand nombre de vétérinaires, a en effet été beaucoup plus affectée que les productions animales en avril. La canine a aussi davantage profité du fort rebond de mai puis, surtout, en juin.

Pour confirmer indirectement ces tendances, le commerce du bétail est resté stable durant le premier semestre 2020. Toujours selon l'Insee, il n'a diminué que de 3 % en avril 2020 (par rapport à avril 2019) et n'a pas augmenté en juin.

Même perturbés par la crise, les pharmaciens stagnent

Comparaison des évolutions de chiffres d'affaires avec les animaleries et les pharmacies

Le rebond du chiffre d'affaires de juin des jardineries-animaleries est encore plus marqué que chez les vétérinaires. À l'inverse, les pharmaciens, pourtant en première ligne, ont très peu profité de la crise en mars, puis en ont un peu pâti en avril, avant de retrouver une activité normale en mai et en juin.

Figure LeFil selon des données de l'Insee.

 

À l'inverse, le chiffre d'affaires des animaleries a plongé de 40 % en mars. Ces magasins n'étaient déjà plus totalement fermés en avril, puisqu'ils ont pu étonnamment réaliser presque 80 % de leur chiffre d'affaires. Plus encore que pour les vétérinaires, ces magasins bénéficient d'un fort rattrapage en mai et juin 2020 avec des hausses de chiffres d'affaires de 11 % en mai et, surtout, de 35 % en juin par rapport aux mêmes mois de l'année 2019. Sur le premier semestre 2020, le chiffre d'affaires des animaleries reste toutefois en léger recul que de 2,5 % par rapport à 2019.

L'épidémie de covid-19 a évidemment beaucoup impacté l'activité des pharmaciens, mais finalement assez peu leurs chiffres d'affaires. Leurs ventes croissent de 7 % en mars : « on fait les stocks de médicaments et de paracétamol au cas où… ». Puis elles chutent de 10 % en avril avant de retrouver un niveau normal en mai et en juin. Au global, sur le premier semestre 2020, le chiffre d'affaires des pharmacies n'a reculé que de 0,5 % par rapport à 2019.

Retour à la normale pour les commerces, mais pas pour les services

Comparaison des évolutions de chiffres d'affaires avec tous les commerces et tous les services

Fortement impactés par le confinement, les commerces retrouvent une activité quasi-normale en juin, mais sans rebond ni rattrapage. À l'inverse, les services — telles que la restauration, l'hébergement, les transports — n'ont pas retrouvé le même niveau d'activité qu'avant la crise.

Figure LeFil selon des données de l'Insee.

 

Les évolutions du chiffre d'affaires des vétérinaires, des pharmacies ou des animaleries, ne reflètent toutefois pas du tout celles de l'ensemble des services et des commerces.

Les services (auxquels sont rattachées les activités vétérinaires) ont vu, au global, leurs chiffres d'affaires chuter de 15 % en mars et de 25 % en avril. Ces chutes moyennes sont finalement assez modérées mais recouvrent des situations très diverses entre les agences immobilières — qui bénéficient aussi de la reprise — et les cinémas qui font toujours grise mine. Au global, à la fin juin, la reprise n'est donc toujours pas au rendez-vous pour les services. Leurs pertes de chiffres d'affaires de mai sont identiques à celles d'avril (-23 %) et celles de juin similaires à celle de mars (-14 %).

Dans les commerces (auxquels sont rattachées les pharmacies et les animaleries), la chute de chiffre d'affaires a été beaucoup plus sévère que dans les services pendant le confinement : -35 % en avril. Mais l'activité du mois de juin est quasi-normale : -0,6 % par rapport à juin 2019. Le rattrapage n'est pas encore au rendez-vous pour la moyenne des commerçants.

Au bilan de la première vague de covid-19, le chiffre d'affaires de l'ensemble des services comme des commerces reste donc en recul d'environ 12 % sur le premier semestre 2020 par rapport à 2019.