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8 février 2022

Insee. Les vétos sont à +11 % en 2021 comme… tout le monde. Mais, en 20 ans, les vétos ont triplé leurs ventes

par Eric Vandaële

Temps de lecture  5 min

+11 % en 2021. Telle la croissance du chiffre d'affaires des vétos, selon l'Insee. Exceptionnel ? Oui et non. Non. Car, au global, les ventes des commerçants ont rebondi à +12 % en 2021 par rapport à 2020. C'est plus que les vétos. Oui. Car les vétos n'ont finalement pas connu la crise covid dans leur chiffre d'affaires de 2020 contrairement à la quasi-totalité des autres secteurs. Figure LeFil d'après des données de l'Insee.
+11 % en 2021. Telle la croissance du chiffre d'affaires des vétos, selon l'Insee. Exceptionnel ? Oui et non. Non. Car, au global, les ventes des commerçants ont rebondi à +12 % en 2021 par rapport à 2020. C'est plus que les vétos. Oui. Car les vétos n'ont finalement pas connu la crise covid dans leur chiffre d'affaires de 2020 contrairement à la quasi-totalité des autres secteurs. Figure LeFil d'après des données de l'Insee.
 

+11 % en 2021. Telle est la croissance du chiffre d'affaires des vétérinaires des onze premiers mois 2021 par rapport à la même période 2020, selon les dernières données d'activité publiées par l'Insee (Institut national de la statistique économique et des études économiques). C'est élevé. Et pourtant, ces chiffres n'ont rien d'exceptionnel si on les compare à ceux de l'ensemble du commerce (+ 12 %) ou des services (+11 %), ou a fortiori des animaleries à +16 % ! Ou encore aux performances des pharmacies à +15 % sur le second semestre de 2021.

Cette croissance du chiffre d'affaires des vétérinaires est pourtant bien exceptionnelle. Car les vétos n'ont pas connu la crise. Depuis 2000, leur chiffre d'affaires a triplé là où il a seulement doublé dans les autres secteurs.

La hausse du chiffre d'affaires des vétérinaires de 2021 est de 18 % par rapport à la même période de 2019 d'avant crise, voire d'un peu plus de 19 % en volume d'activités selon les statistiques de l'Insee basées sur la collecte exhaustive des déclarations de TVA.

Depuis 1999, seules les deux premières années de ce siècle ont affiché des progressions aussi fortes que celle de 2021 pour l'activité vétérinaire : +12,7 % en 2000, +13,7 % en 2001 (et +8,2 % 2002). Depuis 2015, la progression moyenne du chiffre d'affaires des vétérinaires s'établit à 4,5 % par an (+5 % en volume d'activités). En 2020 et 2021, la progression du chiffre d'affaires est presque de 1 % par mois !

Autre comparaison : depuis 2000, le chiffre d'affaires des vétérinaires a été multiplié par trois (+195 % exactement) pour une inflation à +32 % sur la même période.

Les commerces et les services ont effacé la crise, mais pas plus

Les chiffres d'affaires des commerces à partir du 1er semestre 2021 puis des services au second semestre ont aussi nettement rebondi en 2021. Par rapport à 2020, les hausses sont de l'ordre de 11 % pour les services à 12,5 % pour les commerces. C'est donc un peu plus élevé que les vétérinaires à +11 %. Mais, contrairement aux vétérinaires, dans leur ensemble, les commerces et les services ont été beaucoup plus sévèrement touchés par la crise covid : -5 % pour les commerces en 2020 par rapport à 2019, -10 % pour les services. Alors que les vétérinaires ont gagné 7 % de chiffre d'affaires supplémentaires en 2020 malgré la crise et le premier confinement dur de mars-avril 2020.

Au global, le chiffre d'affaires des services (auxquels sont rattachées les activités vétérinaires) est exactement identique à celui de 2019. La crise de 2020 est effacée ! Pour la première fois depuis le début de cette crise, les chiffres d'affaires des services au second semestre 2021 sont même un peu supérieurs aux niveaux de 2019 d'avant-crise (+5 %).

Le rebond des commerces ayant commencé plus tôt que celui des services, dès le début de l'année 2021, leur chiffre d'affaires a progressé un peu plus, au global de 6 % en 2021 par rapport à 2019. C'est évidemment très en deçà de la croissance des vétérinaires à +18 % sur ces deux années.

Depuis 2000, la progression du chiffre d'affaires des commerces a presque doublé (+90 %), celui des services a un peu plus que doublé (+126 %). C'est toujours très loin de la hausse de l'activité des vétérinaires qui a presque triplé : +195 %.

Les animaleries font mieux que les vétos mais avec plus d'à-coups

La progression du chiffre d'affaires des animaleries est tout aussi élevée que celle des vétérinaires, mais avec plus d'à-coups liés aux confinements à la saisonnalité de ces commerces.

Les pharmacies rebondissent de plus 15 % au second semestre 2021, du jamais vu de mémoire de pharmaciens…

Figure LeFil d'après des données de l'Insee.

 

Parmi les commerces, les jardineries-animaleries ont su profiter de la crise mais avec beaucoup d'à-coups liés à la fois aux trois confinements successifs et, sans doute aussi, à la saisonnalité. Le chiffre d'affaires du second semestre 2021 des animaleries n'a d'ailleurs pas progressé par rapport au premier semestre.

Sur les onze premiers mois de 2021, le rebond est toutefois de 16,5 % par rapport à 2020 (vs 11 % pour les vétos) et, surtout, de 22 % par rapport à 2019 (vs 18 % pour les vétérinaires). Sur le long terme, depuis 2000, la progression du chiffre d'affaires des animaleries (+150 %) est un peu inférieure à celle des vétérinaires (+195 %). Dans le chiffre d'affaires des jardineries-animaleries, l'Insee ne permet toutefois pas de distinguer la part liée aux jardins de celle liée aux animaux.

Le delta et l'omicron font sortir les pharmacies de la crise à + 15 % fin 2021

À l'inverse des vétérinaires et des animaleries, le chiffre d'affaires des pharmacies est resté très stable en 2020 (+1,5 % par rapport à 2019) et même sur le premier semestre de 2021. Mais depuis l'été 2021, la croissance est aussi au rendez-vous pour les pharmacies + 15 % de progression sur le second semestre 2021 par rapport à la même période de 2020.

Au global, la croissance de 2021 des officines reste de l'ordre de 8 % par rapport à 2020 (vs 12 % pour l'ensemble des commerces) et de 10 % par rapport à 2019 (versus 18 % pour les vétérinaires). Toutefois, le chiffre des pharmacies devrait rester en forte hausse ces deux derniers mois avec l'explosion des tests en pharmacies du fait de la déferlante du variant omicron sur la population.

La crise covid a néanmoins accentué l'écart de croissance entre les vétérinaires (+ 40 % depuis 2015 en chiffre d'affaires) et les pharmacies (+17 %). Depuis 2000, la progression du chiffre d'affaires des pharmacies (+82 %) est plus de deux fois plus faible que celle des vétérinaires (+ 195 %).

Une photographie exhaustive de l'activité sans biais de sélection

Ces données sont collectées par l'Insee sur une base exhaustive depuis 2016 et englobent donc les chiffres d'affaires réalisés par toutes les structures vétérinaires en « canine » comme en « productions animales » ou en « équine ». Il n'y a donc aucun biais de sélection. Toutefois, l'Insee ne permet pas de séparer les activités selon les filières animales.

  • Les indices vétérinaires (avec une base 100 en 2015) reflètent l'activité cumulée de toutes les structures vétérinaires, sans pondération rapport au nombre de vétérinaires en exercice (en augmentation de 1 à 2 % chaque année) ni au nombre de structures vétérinaires (qui reste plus stable).
  • Il ne s'agit donc pas d'un indice qui reflète sensu stricto les évolutions d'un chiffre d'affaires moyen par vétérinaire équivalent temps plein ou même par structure vétérinaire.