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3 février 2021

Les vétos ne connaissent pas la crise… économique, avec une hausse record de leurs activités selon l'Insee

par Eric Vandaële

Temps de lecture  4 min

Le second confinement n'a eu aucun impact sur le volume des vétérinaires, ni sur leurs chiffres d'affaires. Figure LeFil d'après des données de l'Insee.
Le second confinement n'a eu aucun impact sur le volume des vétérinaires, ni sur leurs chiffres d'affaires. Figure LeFil d'après des données de l'Insee.
 

Pour les vétérinaires, l'année 2020 restera une année exceptionnelle à plus d'un titre. Certes le covid-19 nous aura tous préoccupé. Mais, malgré cette crise sanitaire, la croissance de l'activité des vétérinaires n'a jamais été aussi élevée depuis le début du siècle, les années 2000 à 2002 précisément.

Le chiffre d'affaires et le volume d'activité des vétérinaires sont en hausse de 6 à 7 % selon l'Insee, soit au moins deux points de plus que la hausse annuelle moyenne de ces indices depuis 2015 aux alentours de 4 à 4,5 %. L'impact du premier confinement sur le chiffre d'affaires et le volume d'activités est évidemment effacé.

Aucun impact négatif du second confinement… bien au contraire.

Surtout le second confinement, du 30 octobre au 15 décembre, n'a eu, aucun impact économique négatif sur l'activité de mois de novembre. Le volume d'activités des vétérinaires de novembre 2020 est même en hausse de 12 % par rapport à novembre 2019.

L'Insee (l'institut national de la statistique économique et des études économiques) a publié le 1er février les indices de novembre 2020 permettant de mesurer précisément le niveau d'activité économique des vétérinaires sur les onze premiers mois de l'année 2020. Les chiffres de mois de décembre ne seront connus que début mars. Mais, il est déjà possible de tirer des enseignements pour 2020 à partir des données des onze premiers mois de janvier à novembre. L'Insee publie ses indices mensuels sur la base d'une collecte exhaustive des données à partir des déclarations mensuelles de TVA des structures vétérinaires selon leur code NAF. Il ne s'agit donc pas d'un sondage imparfait avec d'éventuels biais, mais d'une photographie très précise de l'activité des cliniques vétérinaires sur la base de leurs déclarations de TVA. Toutefois, l'Insee ne sépare pas les évolutions des soins aux animaux de la compagnie, sans doute très majoritaires, de l'activité des vétérinaires dans les « productions animales ».

Du jamais vu depuis… 2002

Sur les onze premiers mois de 2020, par rapport à la même période de 2019, le chiffre d'affaires des vétérinaires est en hausse significative de 6,1 %. En volume d'activités, l'Insee note même une hausse encore un peu plus élevée de 6,9 % par rapport à la même période de 2019 (voir la figure principale).

Après un rebond exceptionnel en juin (+20 % par rapport à juin 2019), la croissance est restée en moyenne supérieure à 10 % sur les cinq mois de juillet à novembre 2020 par rapport aux mêmes mois de 2019.

Depuis 1999, seules les trois premières années de ce siècle ont affiché des progressions aussi fortes que celle de 2020 pour l'activité vétérinaire : +12,7 % en 2000, +13,7 % en 2001, +8,2 % 2002. Depuis 2015, la progression moyenne du chiffre d'affaires des vétérinaires s'établit à +4 % par an (+4,5 % en volume d'activités).

Second confinement. Les services chutent de 12 %, le commerce de 6 %

Comparaison des évolutions de chiffres d'affaires avec tous les commerces et tous les services

Entre les deux confinements, les commerces retrouvent une activité normale, contrairement aux services (transport, restaurants, coiffeurs…) dont l'activité reste en berne.

Figure LeFil d'après des données de l'Insee.

Contrairement aux vétérinaires, l'ensemble des services et des commerces ont vu leur chiffre d'affaires chuter pendant le second confinement, sans que cela soit la grande dégringolade du premier confinement.

Au global, les services (auxquels sont rattachées les activités vétérinaires) ont vu leurs chiffres d'affaires chuter de 12 % pendant le second confinement, au lieu de 25 % en avril. Entre les deux confinements, aucun rebond n'a été observé dans les services avec le déconfinement. Les pertes de chiffres d'affaires sont restées identiques en mai qu'en d'avril (-23 %). Entre juillet et octobre, le recul est resté de 7 à 10 % en chiffre d'affaires. Sur les onze premiers mois de 2020, à fin novembre, le recul est de 11 % dans les services.

Dans les commerces, la chute a été bien plus sévère que dans les services pendant le premier confinement (-35 % en avril), mais bien moins pendant le second. Le chiffre d'affaires des commerces a chuté « seulement » de 8 % en novembre.

En outre, le chiffre d'affaires des commerces est redevenu quasi normal entre juin et octobre : entre -0,1 % et +1,6 % selon les mois. À fin novembre, l'impact du covid est évident sur les commerces avec un chiffre d'affaires 2020 en recul d'environ 6 % par rapport 2019. Cet indice de l'Insee inclut tous les commerces, y compris le commerce en lignes et non pas seulement celui dans les boutiques physiques.

Les animaleries s'en sortent bien en 2020. Les pharmacies stagnent

Comparaison des évolutions de chiffres d'affaires avec les animaleries et les pharmacies

La crise sanitaire n'a pas profité aux pharmaciens, mais un peu plus aux jardineries-animaleries entre les deux confinements.

Figure LeFil d'après des données de l'Insee.

L'épidémie de covid-19 a évidemment beaucoup impacté l'activité des pharmaciens, mais finalement très peu leurs chiffres d'affaires. Leurs ventes ont augmenté de 7 % en mars avant de chuter de 10 % en avril. Depuis, les ventes sont restées stables depuis mai et assez peu affectées par le second confinement. Au global, sur les onze premiers mois 2020, le chiffre d'affaires des pharmacies est similaire à 2019 (+ 1,3 %).

L'activité des jardineries-animaleries a été très impactée en mars par l'annonce du confinement (-40 % en chiffre d'affaires). Ces magasins n'étaient déjà plus totalement fermés en avril, puisqu'ils ont pu réaliser presque 80 % de leurs chiffres d'affaires. Ces magasins ont bénéficié d'un fort rattrapage depuis en mai (+11 %), juin (+35 %) et juillet (+21 %) et même en août (+9 %°). Les pertes de chiffres d'affaires du premier confinement sont donc complètement effacées avant le second confinement où ces commerces sont classés comme essentiels pour la vente de petfoods. Le second confinement a néanmoins provoqué une chute de leurs ventes de 10 % en novembre. Mais, l'excellent mois d'octobre (+20 %) avait déjà largement compensé cette perte. Au global, sur les onze premiers mois de 2020, les ventes en animaleries ont progressé de 3,8 %.