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9 juin 2021
Début 2021, le rebond des ventes des animaleries est encore plus spectaculaire que la croissance des vétos
Toujours plus haut, toujours plus fort. La hausse de l'activité des vétérinaires se poursuit sur le premier trimestre 2021 à des niveaux très élevés : de l'ordre de 10 % en progression annuelle depuis l'été dernier en France selon les dernières données publiées début juin par l'Insee (Institut national de la statistique économique et des études économiques).
Les clients canins ou félins des cliniques vétérinaires ne manquent pas, en France, comme, semble-t-il, ailleurs dans les autres pays du monde occidental. Seule la pénurie de vétérinaires semble un peu freiner cette tendance. Cette explosion du marché de l'animal de compagnie profite aussi aux animaleries. Sur le premier trimestre 2021, les jardineries-animaleries affichent même des performances un peu supérieures à celle des vétérinaires selon l'Insee. Toutefois, ces statistiques, basées sur les déclarations mensuelles de TVA de toutes les entreprises, ne permettent pas de séparer les ventes des jardineries de celles liées aux animaux de compagnie. De même, chez les vétérinaires, ces données ne distinguent pas les différentes activités canines, rurales équines etc. Il n'y a toutefois aucun doute sur le fait que c'est bien l'activité canine qui tire l'activité des vétérinaires autant vers le haut.
Le graphique ci-dessus reflète l'évolution de l'activité vétérinaire en chiffres d'affaires, toutes filières animales confondues. Le chiffre d'affaires des vétérinaires croît, mois par mois, d'environ 1 % depuis juillet 2020, soit une tendance annuelle entre 9 et 12 %. Si l'impact du premier confinement (du 17 mars au 11 mai) apparaît évident, le second (30 octobre-15 décembre) passe inaperçu.
L'impact du troisième confinement durant les quatre semaines du mois d'avril 2021 n'apparaît pas sur ce graphique. Toutefois, les cliniques vétérinaires sont restées ouvertes normalement en avril 2021. Il devrait donc être minime, voire inexistant comme pour le second confinement de novembre 2020.
Ainsi, les chiffres d'affaires et les volumes d'activités des vétérinaires sont, en janvier et février 2021, supérieurs de 9 à 12 % par rapport à janvier et février 2020, les deux derniers mois du « monde d'avant ». L'activité de mars 2021 est même de 25 % plus élevée par rapport à mars 2020. Mais ce mois de mars 2020 avait été très handicapé par le début de l'application du premier confinement strict. Les ventes de mars 2021 sont surtout de 17 à 18 % plus élevés que celles de mars 2019 dans une année plus normale.
Le chiffre d'affaires des vétérinaires sur les trois premiers mois de l'année est en hausse significative de 15 % par rapport au premier trimestre 2020 et, surtout de 17 % par rapport au premier trimestre 2019 (année sans covid). En volume d'activités, l'Insee note même une hausse un peu plus élevée de 18 % en 2021 par rapport 2019 sur ces trois premiers mois de l'année.
Depuis 1999, seules les trois premières années de siècle ont affiché des progressions aussi fortes pour l'activité vétérinaire : +12,7 % en 2000, +13,7 % en 2001, +8,2 % 2002. Entre 2015 et 2020, la progression moyenne du chiffre d'affaires des vétérinaires s'établit à 4 % par an (+4,5 % en volume d'activités).
Les jardineries-animaleries font partie des commerces qui semblent plutôt profiter de la crise covid mais avec davantage d'à-coups liés aux confinements successifs. Les évolutions des chiffres d'affaires des jardineries-animaleries progressent autant que ceux des vétérinaires, voire beaucoup plus durant ce premier trimestre 2021 : +40 % sur le premier trimestre 2021 par rapport à 2020. Sur le long terme, depuis 2015, la progression de l'activité des animaleries (+41 %) semble même légèrement plus élevée que celui des vétérinaires : +35 %.
Chez les pharmaciens, À l'inverse, le chiffre d'affaires reste étonnamment stable en 2020, comme en 2021 : +1,4 % en chiffre d'affaires sur ce premier trimestre 2021 par rapport à 2020, +1,5 % sur l'année 2020 par rapport à 2019. Sur le plus long terme, la crise covid accentue l'écart de croissance entre les vétérinaires (+35 % depuis 2015 en chiffre d'affaires) et les pharmacies (+9 %).
Avant le troisième confinement d'avril 2021, le chiffre d'affaires des commerces a aussi nettement rebondi durant ce premier trimestre 2021 : en hausse de 9 % par rapport à la même période de 2020. En revanche, l'activité des services, les restaurant, les hôtels, les loisirs… est reste en berne durant le premier trimestre 2021.
Au global, les services (auxquels sont aussi rattachées les activités vétérinaires et de soins) ont vu leurs chiffres d'affaires stagner depuis juillet 2020, même si le mois de mars 2021 est le meilleur mois depuis… février 2020. Le chiffre d'affaires du premier trimestre 2021 recule légèrement de 3,3 % par rapport à la même période de 2021. Sur l'ensemble de l'année 2020, le chiffre d'affaires des services était déjà en recul de plus de 10 % par rapport à 2019.
À l'inverse, pour les commerces (auxquels sont rattachées les pharmacies et les animaleries), le chiffre d'affaires du premier trimestre 2021 est en hausse de 9,4 % par rapport à la même période de 2020. Cette hausse de 2021 n'est qu'apparente. Car elle s'explique seulement par les niveaux de ventes anormalement faibles de mars 2020 du fait du premier confinement strict qui a débuté le 17 mars. Les ventes de mars 2021 sont donc de 30 % plus élevées que celle de mars 2020 sans que cela se traduise par une hausse significative de ce chiffre d'affaires de mars 2021 par rapport à février 2021. En janvier et février 2021, les ventes sont stables par rapport aux mêmes mois de 2020, respectivement +0,6 % et +2,3 %. En 2020, le chiffre d'affaires des commerçants est, globalement, du fait des deux périodes de confinement, en léger recul d'environ 5,3 % par rapport 2019. Cet indice de l'Insee inclut tous les commerces, y compris les ventes en ligne et non pas seulement dans les boutiques physiques.
Ces données sont collectées par l'Insee sur une base exhaustive depuis 2016 et englobent donc les chiffres d'affaires réalisés par toutes les structures vétérinaires en « canine » comme en « productions animales » ou en « équine ». Il n'y a donc pas biais de sélection. Mais, l'Insee ne permet pas de séparer les activités selon les filières animales.
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