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25 octobre 2021

Du jamais depuis 20 ans ! Le chiffre d'affaires des vétos croît de 12 % en un an, de près de 20 % depuis 2019

par Eric Vandaële

Temps de lecture  4 min

Le chiffre d'affaires des vétérinaires s'envole en 2021. Les commerces ont toujours retrouvé leurs chiffres d'affaires entre deux confinements. Ce n'est pas le cas pour les services qui retrouvent leurs chiffres d'affaires d'avant-crise seulement cet été. Figure LeFil d'après des données de l'Insee.
Le chiffre d'affaires des vétérinaires s'envole en 2021. Les commerces ont toujours retrouvé leurs chiffres d'affaires entre deux confinements. Ce n'est pas le cas pour les services qui retrouvent leurs chiffres d'affaires d'avant-crise seulement cet été. Figure LeFil d'après des données de l'Insee.
 

Du jamais vu depuis vingt ans ! Les vétérinaires, surtout les canins, ne garderont peut-être pas un si mauvais souvenir de la crise covid, tout du moins sur le plan économique, selon les dernières données d'activité publiées par l'Insee (Institut national de la statistique économique et des études économiques). Depuis la sortie du premier confinement, la croissance de l'activité des vétérinaires, mesurée en chiffre d'affaires ou en volume, n'a jamais été aussi élevée depuis 20 ans : + 12 % en un an, presque + 20 % depuis 2019, la dernière année avant le covid . Seule la pénurie de vétérinaires fait de l'ombre à ce tableau florissant…

Depuis 1999, seules les deux premières années du siècle ont affiché des progressions aussi fortes que celle de 2020 pour l'activité vétérinaire : +12,7 % en 2000, +13,7 % en 2001 (et +8,2 % 2002). Depuis 2015, la progression moyenne du chiffre d'affaires des vétérinaires s'établit à 4 % par an (+4,5 % en volume d'activités).

Les animaleries égalent, voire dépassent les vétérinaires

La progression du chiffre d'affaires des animaleries est tout aussi élevée que celle des vétérinaires mais beaucoup moins régulière du fait des à-coups des confinements répétés sur ces commerces.

Figure LeFil d'après des données de l'Insee.

 

Cette croissance est d'autant plus spectaculaire qu'elle est bien supérieure à la reprise observée sur les autres secteurs, à l'exception toutefois des animaleries.

  • Hors périodes de confinement, les animaleries font donc partie de ceux qui profitent beaucoup de la crise covid et surtout des périodes de reprises. La croissance de leurs chiffres d'affaires est équivalente ou même supérieure à celle des vétérinaires mais avec les à-coups liés à ces trois confinements successifs.
  • Sur les sept premiers mois de 2021, la progression est de 21 % par rapport à 2020, et surtout de 24 % par rapport à 2019 (vs 18 % pour les vétérinaires).
  • Sur le long terme, depuis 2015, la progression du chiffre d'affaires des animaleries (+40 %) dépasse légèrement celle des vétérinaires : + 37 %.
  • Dans le chiffre d'affaires des jardineries-animaleries, l'Insee ne permet toutefois pas de distinguer la part liée aux jardins de celle liée aux animaux.

Les pharmaciens remontent doucement la pente

Depuis l'été 2021, la reprise semble aussi au rendez-vous en pharmacies. Depuis 2015, le chiffre d'affaires des vétérinaires a progressé de 40 %, celui des pharmaciens de seulement 19 %.

Figure LeFil d'après des données de l'Insee.

 

À l'inverse des animaleries et des vétérinaires, le chiffre d'affaires des pharmacies est resté stable en 2020 (+1,5 % par rapport à 2019) et même sur le premier trimestre de 2021 : +1,4 % en chiffre d'affaires par rapport au premier trimestre 2020. Depuis l'été 2021, la reprise semble aussi au rendez-vous en pharmacies.

  • La croissance 2021 du chiffre d'affaires en officines est de l'ordre de 6,5 % rapport aux sept premiers mois de l'année 2020 et de 7 % rapport à 2019 sur la même période. La tendance est donc désormais aussi à la hausse pour les pharmacies.
  • Sur le plus long terme, la crise covid a accentué l'écart de croissance entre les vétérinaires (+ 37 % depuis 2015 en chiffre d'affaires) et les pharmacies (+14 %).

Les services retrouvent leurs chiffres d'affaires d'avant crise

Entre deux confinements, les commerces ont toujours retrouvé leurs chiffres d'affaires. Ce n'est pas le cas pour les services qui retrouvent leurs chiffres d'affaires d'avant-crise seulement cet été.

Figure LeFil d'après des données de l'Insee.

 

Les évolutions du chiffre d'affaires des vétérinaires, des pharmacies ou des animaleries, ne reflètent évidemment pas celles de l'ensemble des services et des commerces.

Au global, les services (auxquels sont rattachées les activités vétérinaires) ont vu leurs chiffres d'affaires très impactés par cette crise depuis mars 2020.

  • Néanmoins, pour la première fois depuis le début de cette crise, les chiffres d'affaires de juin et de juillet 2021 retrouvent les niveaux de 2019 d'avant-crise.
  • Sur l'ensemble de l'année, le chiffre d'affaires 2021 des services reste en recul de plus de 3,5 % par rapport à 2019.

À l'inverse, les commerces (auxquels sont rattachées les pharmacies et les animaleries), le chiffre d'affaires des sept premiers mois de 2021 est en hausse de 4,7 % par rapport à la même période de 2019. La reprise est donc bien présente dans les commerces. Et l'impact du troisième confinement d'avril 2021 est faible.

  • Par rapport à 2020, le chiffre d'affaires 2021 des commerçants rebondit de 14,4 % du fait surtout du « trou de 2020 » (-10 % par rapport à 2019) avec les deux périodes de confinement.
  • Cet indice de l'Insee inclut tous les commerces, y compris les ventes en ligne et non pas seulement dans les boutiques physiques.

Une photographie exhaustive de l'activité sans biais de sélection

Ces données sont collectées par l'Insee sur une base exhaustive depuis 2016 et englobent donc les chiffres d'affaires réalisés par toutes les structures vétérinaires en « canine » comme en « productions animales » ou en « équine ». Il n'y a donc aucun biais de sélection. Mais, l'Insee ne permet pas de séparer les activités selon les filières animales.

  • Les indices vétérinaires (avec une base 100 en 2015) reflètent l'activité cumulée de toutes les structures vétérinaires, sans pondération rapport au nombre de vétérinaires en exercice (en augmentation de 1 à 2 % chaque année) ni au nombre de structures vétérinaires (qui reste plus stable).
  • Il ne s'agit donc pas d'un indice qui reflète sensu stricto les évolutions d'un chiffre d'affaires moyen par vétérinaire équivalent temps plein ou même par structure vétérinaire.