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Elanco & Proplan

1er octobre 2025

RAGE : un décès humain à Perpignan. L'enquête épidémiologique est en cours.

par Agnès Faessel

Temps de lecture  3 min

L'infection par le virus rabique est fatale sans traitement post-contamination (cliché Wikimedia commons)
L'infection par le virus rabique est fatale sans traitement post-contamination (cliché Wikimedia commons)
 

Quasiment synchrone, malheureusement, avec la Journée mondiale de la rage (tous les 28 septembre). Un patient est décédé de la maladie en France jeudi dernier, le 25 septembre, à Perpignan. Une alerte de la DGAL a été transmise aux DDPP et aux réseaux vétérinaires hier en fin de journée.

Un virus canin en cause

Le patient avait été hospitalisé le 18 septembre, au Centre hospitalier de Perpignan ; il a présenté des symptômes compatibles avec la rage, avant de décéder. La confirmation du diagnostic a été effectuée à l'Institut Pasteur, centre national de référence de la maladie, mercredi 24 septembre, soit la veille du décès.

Les résultats des analyses ont permis d'identifier un lyssavirus appartenant à un cluster de virus canins, originaires du Maroc.

Pas (encore) de chien contact identifié

L'enquête épidémiologique ne fait que commencer, dans l'objectif d'identifier les modalités de contamination de cette personne.

Selon la DGAL, la personne a effectivement séjourné dans différents pays d'Afrique du Nord, jusqu'en 2024, mais aussi en Espagne et, plus récemment, en France.

La contamination par un chien infecté figure évidemment parmi les hypothèses prioritaires à envisager, mais à ce jour, aucun animal contact ni suspect n'a été identifié sur le territoire français.

Les autorités invitent « à maintenir la vigilance sur d'éventuels animaux symptomatiques et promouvoir le respect des mesures de surveillance ou d'introduction de carnivore sur notre territoire ».

Sultan, il y a 10 ans

Les décès humains de rage sont très rares en France. En 2017, un enfant avait succombé à la maladie : il avait été contaminé par un chien durant ses vacances au Sri Lanka (voir LeFil du 11 octobre 2017).

Les morsures de chiens demeurent le principal mode de contamination humaine. En France, le principal risque est la rage dite d'importation, lorsque des animaux entrent sur notre territoire sans que les règles de prévention ne soient respectées. Il y a 10 ans, en 2015, le cas du chiot Sultan, un bull terrier non vacciné et contaminé lors d'un séjour en Algérie, avait développé des symptômes après son retour en France. La suspicion du vétérinaire, et la confirmation suffisamment précoce de l'infection, avaient permis le traitement prophylactique post-exposition des nombreuses personnes ayant manipulé le chiot, notamment des enfants du voisinage. Et aucun cas n'avait été déploré par la suite. Un chien exposé, non vacciné, avait été euthanasié en prévention (voir LeFil du 18 mars 2016 et du 26 mai 2015).

Exposés au risque, il est dans l'intérêt des vétérinaires praticiens de rester immunisés. Une sérologie tous les deux ans est généralement recommandée.

Venue du Maroc en Angleterre aussi

Tout récemment également, nos voisins anglais ont signalé un cas de décès humain de la rage : un citoyen britannique est effectivement décédé en juin dernier, après avoir été en contact avec un chien errant lors d'un séjour au Maroc.

À cette occasion, les autorités britanniques avaient rappelé l'absence de risque de contamination interhumaine directe (jamais documentée hors greffe). Elles avaient appelé à la prudence avec les animaux lors de séjour dans les pays où la rage est endémique.