3 octobre 2025

La filière bovine laitière est, avec près de 516 000 équivalents temps plein (ETP), le second “employeur” du secteur agro-industriel en France, derrière la filière céréalière (près de 662 000 ETP), mais devant la filière vins et spiritueux (448 000 ETP). Tel est l'un des résultats du réseau mixte technologique “économie des filières alimentaires” (RMT Filarmoni), qui les présente dans une synthèse, publiée sur son site le 30 septembre (voir l'illustration principale). Les chiffres sont ceux de 2022, pour lesquels les auteurs de l'analyse ont pu disposer des durées de travail par atelier dans chaque exploitation, et ont donc pu calculer les ETP par secteur (212 secteurs au total, regroupés en grandes filières).

Plus d'emploi agricole en petits ruminants

Dans la filière bovine laitière, les éleveurs représentent 18 % des ETP (production végétale incluse), et l'amont (où figurent les praticiens) 9 %. L'aval représente 9 % de l'emploi et la distribution… 47 %. Les autres filières ruminants pèsent moins en termes d'emploi :

• Les « herbivores viandes », pour lesquels la répartition bovins/ovins n'est pas détaillée, sont le 4^e employer agro-industriel (376 000 ETP), avec un poids de l'amont comparable à la filière laitière (8 %), mais une importance moindre de la distribution (37 %).
• La filière lait de chèvre arrive au 12^e rang des secteurs pris en compte par l'analyse, avec 26 500 ETP, en revanche c'est le secteur où la proportion d'ETP fournis par les agriculteurs est la plus importante (38 %). C'est lié à « l'importance du travail d'astreinte, de la transformation fermière et à une transformation industrielle moins diversifiée qu'en lait de vache ».
• La filière laitière ovine arrive juste derrière avec un peu moins de 20 000, là aussi avec une proportion importante (34 %) d'emplois agricoles, mais un aval plus structuré qu'en caprins (23 % des ETP, contre 16 % en caprins) et une distribution moins

4 % de l'emploi national

Au total, les 15 filières de production (animales et végétales) représentaient 3,2 millions d'ETP en 2022, dont 626 000 emplois agricoles (500 000 s'il est fait abstraction de l'externalisation du travail agricole). Ainsi, un emploi agricole génère entre 5 et 6 emplois dans l'amont, l'aval, la mise en marché, la logistique ou la distribution. À l'échelle nationale, cela représentait au final 12 % de l'emploi. Pour les secteurs agricole et agro-alimentaire seul, qui pèsent 1 million d'ETP (4 % de l'emploi national), le RMT produit aussi des cartes permettant de visualiser le poids des différentes filières dans l'emploi local : dans certaines zones (centre Bretagne, Bordelais…), cela peut en représenter jusque 30 % et « leur rôle dans le dynamisme des territoires notamment en milieu rural est primordial » (voir la carte ci-dessous). À l'échelle du Grand Ouest, ils représentent 12 % des emplois.

Plusieurs zones spécialisées

Pour la répartition par grandes productions, la synthèse ne fournit pas de détail par espèce : il y a les « herbivores lait » et les « herbivores viande ». Les emplois liés aux premiers « sont majoritairement dans le Grand Ouest, mais aussi dans l'Est de la France ainsi que dans les Alpes et le Massif Central. Si les départements du Grand Ouest dominent largement en nombre d'emplois, le Doubs est le département le plus spécialisé. Pour les seconds, ces emplois « sont majoritairement présents dans le Grand Ouest, le grand Massif Central et dans les Pyrénées. Le grand Massif Central est la zone la plus spécialisée dans les herbivores viandes » (voir les cartes ci-dessous).