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18 mars 2024
Méningo-encéphalite d'origine inconnue chez le chien : le pronostic est altéré par un tableau clinique initialement plus grave
Mieux vaut prévenir le propriétaire des risques de séquelles ou de récidive clinique lors du diagnostic d'une méningo-encéphalite d'origine inconnue (MOI). Selon une étude rétrospective publiée en libre accès dans le JVIM, moins des deux-tiers des chiens survivent à long terme. Et le risque de décès est significativement plus élevé dans une race particulière : le carlin.
Les MOI sont un groupe hétérogène de méningo-encéphalites. Le diagnostic résulte de l'exclusion des autres causes de méningo-encéphalite, notamment infectieuses ou tumorales. Et il reste présomptif du vivant de l'animal, seule l'histologie pouvant apporter un diagnostic de certitude. Les signes cliniques sont variables, en type comme en gravité, et le pronostic est alors difficile à évaluer.
L'identification de facteurs pronostiques, à long terme surtout, a donc motivé une équipe d'universitaires britanniques, lesquels ont mené une étude rétrospective des cas pris en charge dans le centre hospitalier vétérinaire de leur établissement (collèges vétérinaires de Liverpool et de Londres) de 2010 à 2022 (soit une période de 12 ans). Des travaux d'étude ont déjà été réalisé sur le sujet, mais sur de petits effectifs de cas, et avec des résultats inconstants.
Les cas retenus ici sont des chiens âgés d'au moins 6 moins, chez lesquels un diagnostic de MOI a été posé et disposant d'un suivi d'au moins 6 mois (pour ceux ayant survécu). Au total, 447 cas ont été inclus. Pour 24 d'entre eux, une autopsie après le décès a confirmé le diagnostic.
L'âge médian de ces chiens est de 48 mois (4 ans) et le poids médian de 7,5 kg. Ce sont des femelles à 55 %. Diverses races sont représentées, les plus fréquentes en dehors des croisés étant le chihuahua (55 cas) le bouledogue français (40 cas), le carlin (33 cas), le bichon maltais (33 cas). Aucune différence d'incidence selon l'année ou la saison n'est observée.
Les auteurs ont utilisé un outil d'évaluation de la gravité des troubles cliniques neurologiques (la neurodisability scale, grille NDS, développée à Liverpool) : la grille NDS établit un score sur une échelle de 0 à 21 selon les déficits observés à l'examen neurologique (statut ambulatoire, convulsions, anomalies de posture, fonction cérébrale, visuelle, etc. Voir LeFil du 16 mai 2023). Le score NDS a été calculé ici à partir des données cliniques renseignées dans les dossiers médicaux des chiens : il est de 6 en médiane (entre 4 et 8).
À court terme, 366 chiens ont survécu (82 %), rendus à leur propriétaire à l'issue de l'hospitalisation. Le taux de décès est ainsi relativement élevé (18 %), ce qui est était déjà documenté.
Les chiens survivants disposaient d'un suivi sur 11 mois en médiane. Et là encore, le taux de survie à long terme (6 mois) – de 63,5 % au global (284/447) – confirme les enseignements précédents. Le taux de décès à 6 mois après la sortie d'hospitalisation s'établit ainsi à 44,5 % (163/366).
Prenant en compte la totalité du suivi, les auteurs observent un taux de survie de 55,7 % (249 chiens en vie au dernier suivi renseigné).
Dans l'analyse multivariée, 4 paramètres sont associés à un moins bon pronostic à long terme (mortalité à 6 mois) :
Les auteurs calculent qu'un score NDS de 7 ou supérieur est prédictif d'un décès ultérieur avec une sensibilité de 61,1 % et une spécificité de 66,9 %. Un suivi plus régulier de ces chiens serait alors à envisager, afin d'ajuster le traitement, par exemple. Il reste néanmoins à valider la fiabilité de la grille NDS dans des études prospectives.
Les crises épileptiformes étant par ailleurs associées à un plus grand risque d'euthanasie, les auteurs proposent aussi de mettre en place un traitement anticonvulsivant agressif en cas de crises au diagnostic de MOI, afin d'en réduire au moins la fréquence, et ainsi ne pas aggraver la mauvaise perception du propriétaire quant à la qualité de vie future de son chien.
Le carlin est prédisposé aux méningo-encéphalites nécrosantes, un sous-type de MOI, mais d'autres races prédisposées elles-aussi, comme le bichon maltais ou le chihuahua, ne sont pas identifiées ici comme plus à risque de décès à long terme.
En considérant les cas pour lesquels l'information était disponible, les auteurs observent par ailleurs que des séquelles neurologiques persistent à long terme chez 36 % des chiens (103/284). Le score NDS est significativement associé à ce risque de rémission partielle (score de 6 en médiane, contre 5 chez les chiens présentant une rémission clinique complète).
Enfin, les rechutes cliniques sont fréquentes (ce qui était déjà documenté), rapportées dans plus d'1 cas sur 2 (160/316 soit 50,6 %). Elles surviennent après un délai variable, parfois très long (jusqu'à un an), ce qui peut les sous-estimer : le délai médian est de 7 mois après la mise en place du traitement ici.
Dans l'analyse multivariée, ces récidives cliniques sont significativement corrélées cette fois à 3 paramètres :
Les autres variables étudiées, comme le caractère aigu ou chronique de l'apparition des signes cliniques, la localisation de l'atteinte intracrânienne, ou le traitement prescrit (dexaméthasone à dose immunosuppressive ± cytarabine en perfusion IV ou injection SC en première intention, ajout éventuel d'autres médicaments immunosuppresseurs ensuite), ne sont pas identifiés comme des facteurs liés au pronostic à long terme.
À long terme, 21 % des chiens ont été traités par des corticoïdes seuls, 69 % avec des corticoïdes et des injections SC régulières de cytarabine, et 10 % avec des corticoïdes et un autre agent immunomodulateur per os (cyclosporine, léflunomide, azathioprine, mycophénolate mofétil, procarbazine, lomustine). Il n'existe pas à ce jour de données suffisantes pour effectuer des recommandations sur les protocoles à suivre dans le traitement des MOI.
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