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16 mai 2023
Une grille d'évaluation clinique des méningo-encéphalites d'origine indéterminées chez le chien
Les méningo-encéphalites d'origine indéterminées (MUO pour meningoencephalitis of unknown origin) désignent des troubles inflammatoires idiopathiques du système nerveux central dont la nature sera établie par histologie (granulomateuse, nécrosante…). Leur cause est donc méconnue mais supposée à médiation immune, car elles répondent généralement aux traitements immunosuppresseurs. Leur pronostic est toutefois réservé, et un quart à un tiers des chiens, selon les études, décèdent dans les quelques jours suivant le diagnostic. L'évaluation du pronostic à moyen et long terme, basée sur le taux et le délai de survie, est compliquée, du fait des nombreux facteurs amenant les propriétaires à opter pour une euthanasie. Une équipe de l'école vétérinaire de Liverpool en Angleterre a donc développé une grille d'évaluation de la gravité clinique de ces affections, afin de disposer d'un outil fiable pour la quantifier et la suivre. Leurs travaux sont publiés en libre accès dans le JVIM, et une version traduite de la grille est proposée en bas de ce Fil.
La grille est baptisée neurodisability scale (grille NDS). Sa construction s'est basée sur les données de 100 cas de MUO diagnostiqués dans l'établissement des auteurs, en s'inspirant aussi d'outils utilisés en médecine humaine.
Les chiens (56 femelles et 44 mâles) étaient âgés de 48 mois en médiane. Ils étaient de diverses races. Les signes cliniques neurologiques présentés le plus fréquemment (chez plus de 50 % des chiens) étaient : des troubles proprioceptifs, une altération de la conscience, une ataxie, des troubles visuels. Plus d'un tiers présentaient également une tête penchée et/ou des crises épileptiformes (plus souvent généralisées que focales).
La grille NDS comprend 7 items, évaluant (par une note entre 0 et 3) le statut ambulatoire du chien, les crises épileptiformes, les anomalies de posture, et les fonctions du système nerveux central : cérébrale, cérébelleuse, du tronc cérébral et visuelle. Le score final est la somme de ces notes, entre 0 et 21.
Un ajustement de cette grille a été effectuée suite à son évaluation. La version traduite (voir ci-après) correspond à la version finale.
La fiabilité (reproductibilité) de la grille a ensuite été évaluée en deux temps :
Ces 31 chiens (15 femelles et 15 mâles) sont de diverses races et d'âge médian 41 mois. La majorité d'entre eux (27/31) a survécu à court terme (rendus vivants à leur propriétaire à l'issue de l'hospitalisation).
Les résultats montrent une bonne reproductibilité de la grille, avec une fiabilité inter-observateur quasi parfaite sur la notation des crises épileptiformes (7e item), et une bonne fiabilité sur les autres items, à l'exception de l'évaluation de la fonction du tronc cérébral, pour laquelle la fiabilité est modérée. Des variations de notation concernant l'évaluation de l'hyperesthésie et de la proprioception ont amené les auteurs à les supprimer de la grille. Sur la version finale de l'outil, la reproductibilité inter-observateur est bonne. La reproductibilité intra-observateur n'a pas pu être évaluée car les chiens étaient anesthésiés dans la foulée de l'examen clinique (pour la réalisation d'examens complémentaire) puis traités sans délai.
L'évolution des cas de l'étude prospective (sur 11 mois en médiane) a également été analysée, en écartant les chiens euthanasiés sans traitement spécifique ou sans suivi dans les 6 mois après le diagnostic. Cette évolution était jugée bonne en cas de résolution clinique sans récidive (8 cas), passable en cas d'amélioration clinique et/ou de récidives (8 cas), et mauvaise en cas de décès lié à la maladie ou de faible voire d'absence de réponse au traitement (motivant généralement une euthanasie, 11 cas).
Les auteurs ont recherché les liens entre le score clinique établi avec la grille et l'évolution du cas – sans succès –, mais observent des associations significatives entre le score et la mortalité à court terme (durant l'hospitalisation), et entre le score et la durée d'hospitalisation (en soins intensifs). Ils précisent que la variation des traitements prescrits a pu impacter l'évolution des chiens, et ainsi le lien entre celle-ci et le score NDS.
Leur analyse ne détecte pas non plus de corrélation entre le score de la grille NDS et les récidives. Chez les 14 chiens ayant présenté des récidives, après 7 mois en médiane, 50 % ont répondu au nouveau traitement prescrit.
À ce stade, la grille apparaît reproductible (bonne fiabilité des résultats entre les utilisateurs), mais il reste à la valider (vérifier qu'elle évalue ce qu'elle est censée évaluer), ce qui est complexe en l'absence d'autres outils d'évaluation pouvant servir de référence, et à évaluer sa réactivité (avérée lorsque le score illustre l'évolution du cas : un score inférieur en cas d'amélioration clinique ici). Sur ce point comme pour la valeur pronostique, les auteurs proposent de nouvelles études sur un plus grand nombre de cas, l'effectif inclus ici dans l'étude prospective étant très réduit.
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