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Elanco & Proplan

11 juillet 2025

Bien-être et hygiène en élevage, One-Health, génétique moléculaire, communication… Le cursus vétérinaire évolue

par Agnès Faessel

Temps de lecture  4 min

L'évolution des outils d'imagerie médicale est prise en compte dans les minima de formation, limitée jusque-là à la radiologie (rayons X). Cliché Pixabay.
L'évolution des outils d'imagerie médicale est prise en compte dans les minima de formation, limitée jusque-là à la radiologie (rayons X). Cliché Pixabay.
 

La précédente actualisation datait de 12 ans. Une mise-à-jour des exigences minimales requises dans la formation des vétérinaires a été publiée fin juin dans le Journal officiel de l'Union Européenne (Directive 2025/1223). Sans révolutionner le cursus, elle le modernise afin d'intégrer les progrès scientifiques et techniques qui ont fait évoluer les pratiques, mais aussi les nouveaux enjeux de la santé animale, sur le plan international.

2 ans pour s'adapter

Le texte initial (Directive 2005/36 relative à la reconnaissance des qualifications professionnelles) détermine plus largement les exigences de formation des professions réglementées, telles que les médecins (et leurs diverses spécialités), les infirmiers, les dentistes, les sage-femmes, les pharmaciens… et les architectes. La nouvelle Directive actualise seulement son article 38 dédié aux vétérinaires.

Ses dispositions sont à transposer dans le droit national : les États membres ont jusqu'au 10 avril 2027 pour les mettre en vigueur. Elles seront donc effectives au plus tard dans 2 ans, pour l'année scolaire 2027-2028.

La Directive liste les connaissances et les aptitudes minimales que l'étudiant vétérinaire devra acquérir, en 9 points : connaissance des sciences, compétences cliniques, utilisation des médicaments, etc.

En annexe figure le contenu (minimal toujours) du programme d'études : ses matières de base (comme la physique, la chimie, les mathématiques appliquées…) et ses matières spécifiques, à savoir les sciences fondamentales (anatomie, physiologie, immunologie, déontologie…), les sciences cliniques (propédeutique, chirurgie, parasitologie, médecine préventive…), les productions animales (agronomie, gestion de la santé des troupeaux, nutrition…) et l'hygiène alimentaire (inspection, microbiologie alimentaire…).

Coller aux progrès de la science et des pratiques

L'évolution des connaissances scientifiques et des technologies amène une partie des ajouts, qui consistent à élargir les champs de compétences, à désigner plus largement les disciplines ou domaines concernées.

  • Ainsi, parmi les matières de base figuraient la biologie animale et végétale, désormais complétée de la biologie cellulaire.
  • De même, au rang des sciences fondamentales, la génétique s'étend précisément à la génétique moléculaire.
  • La radiologie médicale (dans les sciences cliniques) désigne au sens strict les modalités diagnostiques et thérapeutiques utilisant des rayons X, mais par extension les rayonnements en général. Les termes d'imagerie diagnostique lui sont donc aujourd'hui préférés, ce qui englobe sans ambiguïté l'IRM par exemple.
  • Enfin, les nouvelles technologies – technologies de l'information, technologies numériques – et la gestion des données méritent désormais de disposer de connaissances spécifiques, et de compétences pour leur mise en pratique.

Biosécurité et bien-être animal en élevage

Le comportement et les besoins physiologiques des animaux faisaient déjà partie des connaissances à acquérir. Les aptitudes et compétences nécessaires à leur élevage également, ainsi que leur alimentation, leur reproduction et leur protection dans ce cadre. Les nouvelles dispositions y ajoutent leur bien-être et leur hygiène en général.

La gestion de la douleur était déjà listée dans les connaissances cliniques des vétérinaires, indépendamment des espèces.

Dans le cadre de la médecine préventive, des compétences en matière de biosécurité sont nouvelles.

L'approche One-Health : connue et appliquée

Le concept One-Health (« Une seule santé ») est l'illustration principale des nouveaux enjeux que la Commission européenne souhaitait intégrer dans la formation des vétérinaires. La connaissance et la compréhension « adéquates » de ce concept rejoignent ainsi les incontournables du cursus. Et au-delà de la théorie, « des aptitudes et des compétences pour son application dans la santé publique vétérinaire » devront être acquises.

Nouvelles compétences d'entrepreneur

Nouveau également, l'organisation et la gestion d'une entreprise font leur entrée dans les exigences minimales de formation des vétérinaires. Ce point comprend l'acquisition de compétences transversales en matière :

  • De gestion des pratiques et de l'économie de la santé animale,
  • D'interaction interpersonnelle et interprofessionnelle,
  • De communication,
  • De travail en équipe et de collaboration pluridisciplinaire.

Si ces ajouts sont nouveaux parmi les exigences requises antérieures, il n'était pas interdit aux États membres et aux écoles vétérinaires de les dépasser. Ainsi, nombre de points étaient déjà inclus dans les cursus de formation vétérinaire, en France ou ailleurs.

De plus, la formation pratique « peut revêtir la forme d'un stage », au cours duquel l'étudiant pourra, par exemple, tester ses capacités en termes d'esprit d'équipe ou de communication !