titre_lefil
logo_elanco

27 mars 2020

Covid-19 : le premier chat contaminé est belge (et pas celui de Geluck) ; le premier chien infecté est Hongkongais

par Vincent Dedet

Temps de lecture  4 min

Annonce par un expert belge lors d'un point presse consacré au Covid-19 en Belgique (et pour l'essentiel au bilan humain) de la détection par la faculté vétérinaire de Liège du premier cas félin attribuable au SARS-CoV-2 (source : RTBF).
Annonce par un expert belge lors d'un point presse consacré au Covid-19 en Belgique (et pour l'essentiel au bilan humain) de la détection par la faculté vétérinaire de Liège du premier cas félin attribuable au SARS-CoV-2 (source : RTBF).
 

Ils restent pour le moment des cas isolés, mais le premier chat contaminé par le SARS-CoV-2 (et malade) et le premier chien infecté par ce même virus viennent d'être annoncés à quelques heures d'intervalle.

Signes cliniques « transitoires »

Pour le chat, il s'agit d'une annonce officielle réalisée en conférence de presse par le Centre interfédéral de crise Covid-19 du service public fédéral belge pour la santé publique ce 27 mars en fin de matinée. La presse francophone en ligne indique que « la faculté vétérinaire de Liège a rapporté au centre de crise une infection à coronavirus d'un chat par son maître positif au Covid-19. Pour Emmanuel André, porte-parole du centre interfédéral de crise, il s'agit d'un "cas isolé" qui s'explique uniquement par un "contact rapproché entre l'animal et le maître". Il s'agit également d'une transmission de l'Homme vers l'animal, et non l'inverse. Selon Steven Van Gucht, expert au centre de crise, le chat souffrait de diarrhée et de problèmes respiratoires, une semaine après que son maître ait développé les premiers symptômes ». Plus loin, il est mentionné que ces signes ont été « transitoires ».

Risque négligeable

L'agence fédérale belge de sécurité de la chaîne alimentaire (équivalente de l'Afssa en France) « a été sollicité pour un avis. "Nous n'avons pas d'éléments pour penser que cela est fréquent. Le chat ici est la ‘victime' d'une infection concernant un être humain. En principe, cette maladie ne se transmet pas de l'animal à l'homme. Le risque pour l'homme est donc extrêmement faible." ». L'Afsca a ainsi mis à jour ce 27 mars les recommandations en lien avec les animaux de compagnie, en tenant compte de ce cas : « le risque de transmission du virus des animaux domestiques à l'homme est négligeable par rapport au risque de transmission par contact direct entre êtres humains. Néanmoins, il est fortement recommandé de continuer à appliquer les règles d'hygiène classiques (éviter les contacts rapprochés avec votre animal, surtout si vous êtes malade, se laver les mains après manipulation de tout animal, ne pas laisser l'animal vous lécher le visage). Ceci d'une part pour vous empêcher de transmettre le virus à votre animal de compagnie et, d'autre part, éviter que ce dernier ne devienne lui-même porteur du virus et ne le véhicule par contamination environnementale ». L'agence a aussi « demandé aux vétérinaires de faire preuve d'une plus grande vigilance pour enregistrer et examiner d'éventuels cas supplémentaires ».

Benny, bien infecté

Par ailleurs, le 26 mars, les autorités de Hong Kong ont officiellement confirmé que Benny, le premier chien trouvé positif au SARS-CoV-2 fin février (voir LeFil du 3 mars 2020) en RT-PCR était bien infecté. Elles se fondent sur le résultat positif en sérologie du même prélèvement effectué le 3 mars, mais retesté dans un autre laboratoire (celui de Malik Peiris, à l'université de Hong Kong, qui est centre de référence pour l'OIE sur l'influenza aviaire). En revanche, l'isolement viral a échoué à partir de cet animal, ce qui est logique car les valeurs de Ct de la RT-PCR étaient élevées (animal faiblement positif). Benny, âgé au 17 ans et qui présentait un « historique médical sous-jacent » est décédé d'une cause non liée à l'infection le 17 mars, trois jours après avoir été rendu à sa propriétaire. Avant de lui être remis, il avait été testé négatif.

Le berger allemand s'est négativé

Les autorités agricoles de Hong Kong précisent aussi que « à la date d'hier, des tests ont été réalisés sur 17 chiens et 8 chats provenant de familles ayant des cas positifs pour le Covid-19 confirmés chez des humains en contact étroit avec les patients ; seuls deux chiens ont été trouvés positifs pour le virus ». La presse anglophone en ligne de Hong Kong ajoute que le second chien trouvé positif à deux reprises (le berger allemand, voir LeFil du 20 mars 2020) a été testé à nouveau lundi (23/03) est trouvé alors négatif. Aucun des deux chiens n'a présenté de signes cliniques.

Questions-réponses

La partie “question-réponse” de l'Afsca permet de disposer de quelques arguments face aux questions à venir des propriétaires, une fois que cette information aura diffusé :

« Puis-je encore me promener avec le chien qui vit chez un patient infecté ? Oui, il est important de préserver le bien-être de l'animal. Il est néanmoins recommandé de maintenir les animaux, tout comme les hommes, à une distance sociale des autres animaux et êtres humains. Un animal peut être porteur du virus à l'instar des objets. Évitez également que le chien ne se promène librement et qu'il soit caressé par d'autres personnes. Il faut éliminer leurs excréments de l'environnement de manière hygiénique.
Puis-je faire tester mon chien ou mon chat au Covid-19 ? À l'heure actuelle, la priorité absolue doit être donnée à l'utilisation des tests chez l'homme.
Mon chien ou mon chat est malade, puis-je aller chez le vétérinaire ? Oui, nous ne perdons pas de vue la santé de votre animal de compagnie. Veuillez tout d'abord contacter le cabinet de votre vétérinaire pour décider comment il peut vous recevoir et traiter votre animal »
.