30 juin 2025

Des cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) ont été détectés en Sardaigne, dans un élevage bovin du centre-nord de l'île. La suspicion clinique remonte au 20 juin dernier. Depuis, deux autres foyers sardes ont été identifiés, ainsi qu'un en Lombardie (Italie du nord), en lien épidémiologique avec le foyer index.

Trois foyers sardes

La déclaration du foyer index de DNC à l'Organisation mondiale de la santé animale du 23 juin fait remonter le début du cas au 20 juin, du fait d'une suspicion clinique. « L'origine du foyer serait liée à des vagues de vecteurs » infectés, transportés par le vent depuis l'Afrique du nord. Le typage de la souche le précisera. Localisé sur la commune d'Onari, il comprend 131 bovins, dont 7 présentant des signes cliniques. Toutes les mesures de police sanitaire ont été mises en œuvre (saisie et mise en quarantaine de l'élevage, mise en place de zones de restriction, restriction des déplacements, traçabilité), et la recherche systématique de cas a été lancée. Celle-ci a rapidement permis de détecter deux nouveaux foyers sardes : un dans la même commune (Orani) et un dans une commune voisine (Orotelli).

Vers la vaccination

L'interdiction de mouvement des bovins dans l'île, initialement prévue pour 10 jours, devrait être portée à 2 mois le 30 juin, ont indiqué les représentants du ministère italien de la Santé. Cette annonce s'accompagne d'une enveloppe d'aides d'un montant de 10 millions d'euro, mais aussi de l'annonce de la très prochaine mise en place d'une vaccination. En effet, les mêmes sources, citées par une autre dépêche d'agence de presse agricole, évoquent de premiers constats dans les foyers « faisant apparaître que la DNC serait présente en Sardaigne depuis environ trois mois. [Or] Jusqu'à présent, seuls trente animaux ont été infectés : cela signifie qu'il n'y a pas eu de propagation généralisée » du virus – sans mortalité. Les vaccins seraient importés d'Afrique du sud. Mais une telle procédure impose l'accord préalable de la Commission européenne. Les coûts et les démarches administratives liés à cette vaccination seront pris en charge par les autorités sanitaires italiennes.

Mais un foyer en Lombardie

Le 27 juin, les autorités sanitaires italiennes ont annoncé qu'un autre foyer de DNC avait été détecté en Italie du nord, à plus de 500 km du foyer index. Il s'agit d'un élevage d'engraissement de la commune de Porto Montovano (province de Mantoue), qui avait accueilli quelques jours auparavant des bovins importés de Sardaigne, dont de l'élevage qui allait devenir le foyer index. Ce nouveau foyer est localisé à une soixantaine de kilomètres au nord-ouest de Bologne ; c'est-à-dire que le virus était alors à une centaine de kilomètres au sud de la Suisse et à 200 km à l'est de la frontière française. La région Lombardie a activé toutes les mesures requises par les réglementations européennes et nationales, en accord avec le ministère italien de la Santé. Outre le blocage de l'exploitation et la mise en place de zones de protection (20 km) et de surveillance (50 km), les déplacements de bétail pour les foires, expositions et marchés, ainsi que le transport de fumier et de lisier sont interdits dans les deux zones (une seconde exploitation avait aussi reçu des bovins sardes, mais n'a pas à date été confirmée comme foyer). Comme Mantoue fait partie de bassin de production du parmesan, des dérogations ont rapidement permis « le transport de lait cru vers les laiteries de Grana Padano et de Parmigiano Reggiano ».

Rappels cliniques

En France, la plateforme d'épidémiologie animale rappelle que « la dermatose nodulaire contagieuse est une maladie virale due à un virus de la famille des Poxviridae, genre Capripoxvirus. […Elle] affecte les bovins, les zébus et les buffles d'eau. Le virus se transmet principalement par transmission mécanique par des arthropodes vecteurs mécaniques hématophages parmi lesquels les stomoxes. Elle se manifeste par de la fièvre, une hypertrophie des ganglions lymphatiques, un œdème de la peau et des nodules sur la peau, les muqueuses, les membranes et les organes internes, pouvant également entraîner la mort. Son impact est surtout économique en raison de la morbidité élevée et des restrictions commerciales qu'elle engendre ».