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12 novembre 2019
Patate chaude. L'exécutif demande à l'Anses quels biocides interdire de vente en libre-service
Doit-on ou pas interdire les insecticides toxiques — comme les antipuces de l'habitat — de vente en libre-service auprès du public ? Ainsi que les gammes Baygon° ou les autres produits biocides anti-guêpes, anti-fourmis, anti-araignées, anti-souris ou anti-rats ?
L'an dernier, les parlementaires le souhaitaient clairement en adoptant de la loi Egalim du 30 octobre 2018 qui prévoit que « certaines catégories de produits biocides, listées par décret, ne peuvent être cédées directement en libre-service à des utilisateurs non professionnels (grand public) » (art. L. 522-5-2 du code de l'environnement). Dans leurs exposés, les parlementaires visaient clairement les biocides rodenticides (TP14) et insecticides (TP18). Leurs ventes restaient possibles dans tous les circuits mais avec une information préalable dissuasive des clients qui en réclameraient encore.
Le gouvernement avait souhaité garder la main sur la liste des biocides interdits de vente en libre-service. Mal lui en a pris. Car, depuis un an, le gouvernement n'arrive pas à trouver un consensus sur cette liste de produits biocides à interdire de vente en libre-service pour les particuliers. Alors que ces ventes sans conseil représentent l'essentiel des ventes de gammes contre les insectes volants ou rampants.
Au printemps, le ministère de l'écologie a mis en consultation publique un projet de décret qui prévoyait que cette interdiction de vente en libre-service s'applique aux biocides insecticides (TP18) et rodenticides (TP14), tout comme pour les interdictions de remises et de publicité applicables pour ces produits depuis le 1er octobre dernier (voir LeFil du 30 septembre 2019). Mais l'interdiction de la vente en libre-service de ces biocides semble susciter encore davantage de problèmes. Dans de nombreux cas, notamment dans la grande distribution, l'interdiction de vente en libre-service reviendrait à en interdire toutes les ventes et ainsi à rendre, si ce n'est indisponible, tout du moins peu disponibles au grand public des produits qu'il a largement l'habitude d'utiliser en été pour lutter contre les insectes. Car peu de vendeurs auront envie de donner des conseils négatifs sur des produits stockés sous clef, voire, selon la loi, à faire en sorte que le client, convaincu de la toxicité de ces produits, soit dissuadé d'en acheter.
Devant ce dilemme, le ministère de l'écologie en charge des produits biocides a choisi… de ne pas choisir. Il demande à l'Anses son avis préalable sur la liste précise des produits biocides par substance active ou par type d'usage qu'il conviendrait de préciser non plus dans un nouveau décret, mais dans un arrêté qu'il est beaucoup plus facile de prendre, de modifier ou d'abroger.
C'est tout le sens du décret que le ministre de l'écologie a fait publier au Journal officiel du 16 octobre 2019. Courage. Lançons la patate chaude à l'Anses. Ce qui reporte d'autant cette interdiction de vente en libre-service.
Attendu depuis presque un an, ce décret esquisse les trois catégories de produits biocides qui devraient être inscrites dans cet arrêté (article R. 522-16-3 du code de l'environnement) :
Ces trois catégories sont encore bien trop floues pour considérer, qu'en l'absence de l'arrêté, un distributeur au détail puisse appliquer cette interdiction. Mais, il reste probable que les rodenticides (TP14) et certains insecticides (TP18) seront visés par cette interdiction de vente en libre-service. Le futur arrêté devrait lister les produits concernés de manière précise : par substance active ou par type de produits (TP14 pour les rodenticides, TP18 pour les insecticides etc.).
Lorsque cette liste des biocides interdits de vente en libre-service sera publiée avec le nouvel arrêté, ce qui nécessitera encore plusieurs semaines ou plusieurs mois, le distributeur ne pourra plus laisser ces produits sur les rayons en vente libre à des particuliers ou au grand public, mais les conserver sous clé ou des locaux inaccessibles au public.
Pour la vente à des « non professionnels », « les distributeurs fournissent des informations générales :
La dispensation de ces conseils, directement par le distributeur, et non pas seulement par des mentions dans l'étiquetage ou la notice, rend en effet impossible la vente en libre-service où le client prend lui-même le produit en rayon avant un passage en caisse. Mais le vendeur devrait aussi se faire hara-kiri en orientant ces clients vers des solutions à « faible risque »
En outre, l'arrêté devrait aussi fixer un délai d'écoulement des stocks de biocides vendus en libre-service auprès du grand public. Cela devrait donc éviter une application brutale de la mesure qui nécessiterait de vider les rayons en libre-service du jour au lendemain.
Les produits interdits de vente en libre-service auprès des « non professionnels » pourront néanmoins rester en vente en libre-service auprès des professionnels, notamment ; chez les vétérinaires, auprès des éleveurs.
Le décret précise que le non-respect de l'interdiction de vente en libre-service auprès d'utilisateurs non professionnels sera puni d'une contravention de V° classe, soit 1500 € d'amende pour une personne physique, 7500 € pour une personne morale et, en cas de récidive, le double : 3000 € ou 15000 € (article R. 522-25 du code de l'environnement).
La loi Egalim a voulu interdire à un particulier de prendre directement en rayon des produits biocides dangereux, puis passer en caisse sans la fourniture a minima d'un conseil sur l'usage et les risques. Ces produits dangereux ne pourront donc plus être pris directement dans les rayons en « libre-service ». Mais, ils pourront toujours être stockés sous clé dans une vitrine à la vue du public, ou dans des locaux ou des armoires non directement accessibles au public.
La vente en ligne ou à distance n'est donc pas, semble-t-il, une pratique équivalente à la vente en libre-service. La vente en ligne ne devrait donc pas être interdite par cette loi, mais devrait néanmoins être accompagnée des mêmes conseils préalables à la vente que pour une vente dans en magasin.
Un système de type « boîte à cocher » pourrait ainsi permettre à des sites de vente en ligne de produits biocides de conserver une trace que l'utilisateur non-professionnel a bien été informé des conseils sur l'usage et les risques associés à ces produits.
Deux autres interdictions, de remise et de publicité (grand public surtout), s'appliquent aux produits biocides insecticides (TP18) et rodenticides (TP14) depuis 1er octobre 2019 (voir LeFil du 30 septembre 2019).
Ces trois interdictions (remises, publicité, vente en libre-service) découlent de la loi Egalim du 30 octobre 2018. Les parlementaires ont ainsi voulu compléter le plan Ecophyto de réduction des usages des produits phytopharmaceutiques. Leur objectif est donc aussi de réduire l'usage de certains biocides en laissant le soin au gouvernement de déterminer par décret lesquels.
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