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12 septembre 2025
Les professionnels vétérinaires plus confrontés aux comportements transgressifs que les autres métiers
Plus des deux employés de cliniques vétérinaire sur trois ont été victimes d'au moins une forme de comportement transgressif en 2023, indique une enquête néerlandaise publiée ce mois-ci. Si ces agressions, harcèlements, etc. ont majoritairement été le fait de clients, les actes de discrimination sont plus liés au personnel des structures. Ce qui fait souligner aux auteurs de l'étude l'importance de la préparation des futures générations de professionnels « et le besoin urgent de changement de culture au sein de la profession ».
Les comportements transgressifs ont été définis en quatre catégories, englobant :
Le questionnaire demandait pour chaque catégorie si le/la répondant/e avait subi l'une de ces catégories de comportement sur les 12 derniers mois (en 2023), et laissait ensuite un espace libre pour commentaires. Il demandait aussi d'indiquer la personne à l'origine de ce comportement : « clients, collègues ou autres (à préciser) ». Le questionnaire comportait aussi, en tout anonymat, un volet démographique et un sur le lieu de travail des répondants – mais l'ensemble prenait au plus 5 minutes à compléter. La diffusion du questionnaire a été réalisée via différents groupes professionnels sur les réseaux sociaux, newsletters de l'industrie, etc.
Les auteurs ont obtenu 632 réponses exploitables, montrant qu'il a fallu en moyenne 2 minutes pour compléter leur questionnaire. La très grande majorité sont des répondantes (94 %), deux personnes préférant ne pas s'attribuer de genre. Un gros tiers (35 %) des répondants étaient âgés de 30 ans et moins ; un autre tiers (34 %) de 31 à 40 ans, et 18 % avaient entre 41 et 50 ans (11 % au-delà). Dans leur majorité, il s'agissait d'ASV (54 %), devant les praticiens (35 %), des managers ou superviseurs (10 %), et « autres » (1 %). La structure était purement canine dans 90 % des cas, rurale pour 4 %, équine pour 3 % ou mixte (2 %) et réparties sur l'ensemble du pays.
Au total, 70 % des répondants ont subi l'une ou l'autre des quatre catégories de comportement transgressif au cours de l'année écoulée, les femmes plus souvent que les hommes (71 vs 53 %). Les ASV rapportaient plus souvent de tels comportements (73 %) que les vétérinaires (67 %) ou les managers/superviseurs (59 %). Dans la grande majorité des cas, ces comportements étaient le fait des clients, sauf pour la discrimination :
Le comportement transgressif le plus fréquent était l'agression (rapporté par 60 % des répondants), devant le harcèlement (36 %), la discrimination (14 %) et le harcèlement sexuel (6 %). Le total est supérieur à 100 % car une même personne pouvait rapporter plusieurs comportements. Ces résultats sont cohérents par rapport à l'enquête de 2023 menée par la Fédération des vétérinaires d'Europe, où 33 % des vétérinaires européens signalaient une augmentation des agressions/harcèlements et des conflits avec les clients depuis la pandémie de COVID-19. Toutefois, les enquêtes des services d'inspection du travail aux Pays-Bas fournissent une fréquence nettement plus faible : 11 % des employés rapportent une agression, 5 % du harcèlement, 10 % de la discrimination et 4 % du harcèlement sexuel. Et les fréquences rapportées dans la présente enquête sont également supérieures à celles du personnel soignant néerlandais. Les professionnels vétérinaires semblent donc particulièrement exposés – « au moins aux agressions et au harcèlement ». Les auteurs étant des chercheurs, ils estiment toutefois qu'il « est nécessaire de mener des études longitudinales, notamment sur les différents types de cliniques, les différents rôles des vétérinaires, et de répéter les études menées dans d'autres pays afin de confirmer l'état actuel des comportements transgressifs et des fautes professionnelles, ainsi que l'augmentation possible de leur prévalence dans les cliniques vétérinaires au fil du temps ».
Les agressions peuvent être accompagnées de menaces : en consultation, celle de diffamation sur les réseaux sociaux, ou par téléphone après la mort d'un animal, ou par intimidation physique en refusant de quitter les locaux… Le harcèlement cité par les répondants se réfère surtout aux relations entre collègues (humiliations, minimalisation des propos subis, éviction de certaines tâches…). La discrimination peut être liée au sexe, ou au fait de ne pas parler couramment la langue, voire se refléter dans la rémunération. Pour le harcèlement sexuel, les exemples cités vont du baiser sur la main pendant la contention d'un animal à des attouchements plus vigoureux. Pour l'ensemble de ces comportements, les personnes âgées de 30 ans et moins sont nettement plus concernées que celles de 50 ans et plus (p<0,001). Il n'y avait pas de différence de fréquence d'occurrence selon que les personnes travaillaient dans une chaîne ou une structure indépendante (p=0,602). En revanche, ces événements sont plus fréquemment signalés en équine (77 %), devant la canine (70 %) et la rurale (63 %) – sans différence statistiquement significative.
Les auteurs préviennent que la façon dont les différentes générations, genres, nationalités, ainsi que les personnes neurodivergentes et neurotypiques perçoivent les comportements transgressifs et le stress lié au travail n'est pas encore bien décrite dans la littérature scientifique. Mais au vu de l'état de l'art dans leur domaine, ils estiment que leur enquête souligne « la nécessité de mieux préparer les prochaines générations de professionnels vétérinaires aux défis à venir, mais également d'envisager un changement culturel plus large au sein de la profession vétérinaire ».
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