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6 août 2021
Post-covid, les abandons, surtout de chats, inondent les refuges. Contre ces abandons, le Sénat examinera à la rentrée la loi contre la maltraitance animale
« Abandons massifs » titre Sud-Ouest. « Face aux abandons, les refuges sont saturés » selon Ouest-France. « Animaux abandonnés : le contrecoup du confinement » explique France-Inter. « Je n'ai jamais vu autant d'animaux abandonnés » témoigne, dans la Dépêche du midi, la responsable d'un refuge à Agen. « Abandons, une année catastrophique pour les chats » selon le Parisien qui rapporte une situation très difficile dans l'Oise. « Plébiscités pendant le confinement, les animaux de compagnie envahissent les refuges » titre aussi le Monde.
Depuis une quinzaine de jours, les titres de la presse, locale ou nationale, sont unanimes pour alerter sur une vague, voire un tsunami, d'abandons d'animaux de compagnie. Les chats plus particulièrement semblent inonder les refuges de l'hexagone.
Certes, les abandons durant les vacances d'été ne sont pas un phénomène nouveau. Wikipedia rapporte 100 000 abandons par an dont 60 000 en été et 40 000 au bord des routes. La France détiendrait le record d'Europe des abandons, bien qu'aucun chiffre ne soit rapporté pour les autres pays européens. Mais la situation de l'été 2021 apparaît, selon les témoignages rapportés dans la presse, comme encore plus exceptionnelle. L'été 2020, après le premier confinement, avait pourtant donné des lueurs d'espoirs. La SPA avait enregistré une baisse des abandons de chiens de 14 % par rapport à 2019.
Pour 2021, la SPA fournit des chiffres d'abandons plus inquiétants en prenant comme référence l'année 2019, plutôt que 2020 marquée par la crise sanitaire avec moins d'abandons que les autres années.
Les 62 refuges de la SPA ont accueilli 14 % d'animaux supplémentaires en 2021 par rapport à 2019. Les abandons sont en hausse de 7 % depuis le 1er mai, particulièrement pour les chats (+25 %) alors le nombre de chiens abandonnés est plutôt stable par rapport à 2019. Selon la SPA, les deux tiers des 11000 animaux recueillis par ses refuges sont désormais des chats.
La presse fournit plusieurs explications à cette vague d'abandons en dehors de la période de vacances estivales où sont traditionnellement observés 60 % des abandons de l'année.
L'explication la plus fréquente est celle de la sortie de crise et surtout du confinement. Depuis mars 2020, date du premier confinement, il a été observé un très fort engouement pour les animaux de compagnie par des personnes davantage limitées dans leurs déplacements, avec notamment une forte hausse des adoptions en refuges. Avec la sortie officielle de la crise le 1er juin et le retour à davantage de mobilités, les animaux adoptés apparaissent désormais plus encombrants pour se déplacer en été. Les abandons des animaux chéris en 2020 ont donc explosé en 2021. Le pic des abandons apparaît malheureusement suivre le pic des adoptions observé quelques mois plus tôt.
Autre explication, la SPA souligne qu'avec la crise covid, les campagnes de stérilisation des chats ont été stoppées. Cela expliquerait, en partie, la recrudescence de l'abandon des chats, notamment de chattes gestantes, ou de portée de chatons « indésirables ».
Le ministre de l'agriculture, Julien Denormandie, semble avoir pris conscience du nombre exceptionnel d'abandons au début de cet été. Il a consacré trois déplacements successifs au lancement la campagne 2021 #StopAbandon : le 21 juillet dans un refuge animalier des Yvelines, le 22 au Samu Social de Paris avec les acteurs du projet « vétérinaires pour tous » et le 23 sur une aire de l'autoroute A11 près de Chartres pour sensibiliser à la lutte contre l'abandon des animaux durant l'été, notamment au bord des routes, voire dans ces stations d'autoroute.
Le ministère de l'agriculture rappelle aussi que l'abandon d'un animal est un acte de cruauté animale. Il s'agit d'un délit qui peut être sanctionné par des peines allant jusqu'à deux ans de prison et 30000 € d'amende.
Dans le cadre du plan de relance post-covid, le ministère de l'agriculture a prévu, dès janvier 2021, un budget de 20 millions d'euros pour, entre autres, aider à l'accueil « des animaux abandonnés ou en fin de vie ». Ces aides financières, jusqu'à 300 000 € par projet, peuvent permettre de construire un nouveau refuge ou d'agrandir un refuge existant. Elles peuvent aussi financer des campagnes de stérilisation des chats par la prise en charge à 50 % des honoraires des vétérinaires et jusqu'à 100 % pour les autres frais : matériel de trappage et contention, équipement d'un véhicule pour le transport, couvertures, gamelles, paniers… Cette enveloppe de 20 millions € sert aussi au financement, en partie, de l'action « vétérinaires pour tous ».
Le 21 décembre 2020, le ministère de l'agriculture avait déjà publié, juste avant les cadeaux de Noël, un plan de dix actions pour lutter contre les abandons des animaux.
Selon notre confrère député Loïc Dombreval, rapporteur de la proposition de loi contre la maltraitance animale, 35 % des chiens et 90 % des chats recueillis dans les fourrières ne sont pas identifiés.
Désormais, le plan de lutte « anti-abandons » du gouvernement semble passer par l'adoption définitive de cette proposition de loi adoptée en première lecture à l'Assemblée nationale le 29 janvier dernier. Mais cette proposition de loi était depuis six mois bloquée par le Sénat qui ne l'avait pas encore inscrite à son agenda. Depuis la fin juillet, le Sénat a programmé son examen pour une première lecture les 30 septembre et 1er octobre 2021. À travers leurs précédents votes, les sénateurs, qui représentent davantage les territoires ruraux, sont toujours apparus beaucoup plus frileux que les députés sur tous les sujets relatifs au bien-être animal. Le Sénat est pourtant présidé par un vétérinaire Gérard Larcher. Et le petit groupe de sénateurs « En Marche » est dirigé par notre confrère François Patriat qui est aussi un grand défenseur de la chasse.
Cette proposition de loi contre la maltraitance animale n'échappera donc probablement pas à une navette parlementaire entre les deux chambres en vue — c'est encore possible, mais pas certain — d'une adoption définitive avant les élections de 2022.
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