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15 mars 2016
Pour venir à bout des spores de Microsporum canis, il faut shampouiner deux fois la moquette
« Passez votre tapis à l’aspi, faites bouillir… ». La Pre Karen Moriello, de l’université de Wisconsin-Madison (USA), poursuit ses explorations des méthodes simples de décontamination des tissus domestiques vis-à-vis des spores de Microsporum canis. Elle s’est attaquée – avec succès – aux textiles ne pouvant entrer dans la machine à laver : tapis et moquettes. Selon la motivation des propriétaires, plusieurs options sont possibles.
Quel traitement simple des tapis et moquettes permettra d’assurer la décontamination de l’environnement domestique d’un chat teigneux en cours de traitement ? La réponse de la Pre Karen Moriello, de l’université de Wisconsin-Madison (USA), qui a publié début mars les résultats comparés de quatre protocoles de nettoyage et une dizaine de produits, est que cela dépendra de la motivation du propriétaire à utiliser ou non un désinfectant, et à passer du temps derrière la shampouineuse.
L’auteure a commencé par le recours au seul aspirateur. Elle a utilisé des pièces de 1 m2 de tapis “orientaux” en nylon bouclé court, qu’elle a délibérément contaminées avec des poils de chats teigneux. Puis elle a passé l’aspirateur sur ces surfaces pendant 10, 30 ou 60 secondes. Chaque essai était réalisé sur 10 pièces de tapis. Toutes les précautions ont été prises pour éviter les contaminations croisées par le biais de l’aspirateur ; des prélèvements ont été réalisés sur sa tête avant chaque session, afin d’en vérifier a posteriori la bonne décontamination. Aucune contamination croisée n’a été observée. En revanche, les tapis étaient toujours « fortement contaminés » par les spores de M. canis, même après une minute d’aspiration. En milieu infecté (maison de chat teigneux), l’auteure recommande toutefois d’aspirer avant de s’attaquer à un nettoyage plus lourd, « pour éliminer les poils de chats, source de recontamination ou de faux positifs ». Ce qui a été réalisé dans les expériences suivantes, juste après la contamination expérimentale des moquettes.
Karen Moriello s’est en effet résolue à passer un cran au-dessus dans le nettoyage : la shampouineuse à moquette. Tant qu’à faire, elle a testé trois protocoles : l’utilisation du détergent “classique”, avec ou sans prétraitement de la moquette par un désinfectant, et une shampouineuse à vapeur. Vu la taille des appareils, elle a vu grand : cette fois, les essais ont été réalisés sur des morceaux de moquette neuve de 1,5 x 2,5 m. Sur chaque morceau, 30 carrés de 4 cm de côté ont été tracés au marqueur indélébile. Sur 20 carrés, des poils de chats teigneux ont été déposés et dispersés à la brosse à dents. Les 10 carrés restants ont été conservés comme témoins. Le détergent (shampooing de la machine) et le solvant (machine à vapeur) ont été testés in vitro et n’ont pas révélé d’effet sporicide intrinsèque.
Un shampouinage classique (utilisation du détergent fourni avec la machine) a été réalisé pendant 10 minutes, suivi d’une nouvelle utilisation de la machine, mais ne contenant que de l’eau (rinçage). Enfin, les “tapis” ont été séchés à l’aspirateur (au moins 10 minutes). Puis, des prélèvements ont été réalisés sur chaque carré 24h, 48h et 7 jours après ce nettoyage, à la brosse à dent, à l’écouvillon ou avec une chiffonnette. Enfin, les mêmes tapis ont à nouveau été shampouinés (2e fois), des fois que… Et c’est ce qui a payé : aucune teigne n’a poussé après le 2e lavage. Alors qu’après le premier lavage, les carrés des moquettes restaient positifs (pousse lors de mise en culture). Lorsque le prélèvement avait été réalisé 24 ou 48 h après ce premier nettoyage, ils étaient même plus fortement positifs que celui réalisé juste après le dépôt de matériel infectieux (et avant l’aspirateur). Ce que l’auteure interprète comme un effet mécanique, les spores remontant plus abondamment à la surface après l’aspiration et le lessivage.
Dans une autre série d’expériences, le shampouinage a été réalisé de la même manière, mais après un « prétraitement par désinfection ». Dix produits « d’efficacité antifongique reconnue » ont été testés. La solution désinfectante était laissée sur le tapis pendant 10 minutes, avant que le shampouinage ne commence. Cette méthode est jugée « compatible avec une bonne efficacité » car seuls 4 carrés sur 60 (expérience en triplicat) sont trouvés (faiblement) positifs à 24 et 48 h post-nettoyage, et aucun à 7 jours.
Toutefois, « l’utilisation des désinfectants tend à décolorer les moquettes » et provoque une odeur qui peut persister après le séchage. Et pour permettre aux praticiens de répondre aux questions des propriétaires qui ne voudraient pas utiliser de désinfectants chimiques, « des shampooings vétérinaires ont été testés à titre d’alternative ». Ils présentent la même efficacité sur les spores de M. canis, en revanche « ils moussent en abondance, ce qui rend nécessaires des rinçages supplémentaires avant que la moquette n’arrête de mousser ».
Il reste que le recours au prétraitement par un désinfectant « représente moins de travail que deux lavages successifs ». Mais elle ne conviendra pas à tous les propriétaires (utilisation de désinfectant, décoloration). La Pre Moriello propose de réserver le recours aux désinfections « aux situations pour lesquelles un niveau élevé de décontamination est attendu, [… comme] les tapis d’entrée dans les cliniques vétérinaires ou lorsque les chats en traitement qui sont toujours positifs en culture mais négatifs sous la lampe de Wood ».
Dans la dernière série d’expériences, l’auteure a utilisé une shampouineuse à vapeur haute pression, « avec la solution recommandée par le fabricant, pendant 10 minutes ». Toutefois, la décontamination était nettement moins efficace que pour le protocole précédent. En particulier, les spores sont plus largement disséminées à la surface de la moquette avec ce type de nettoyage. Mais selon une charge limitée. Et comme « ce mode de nettoyage est des trois le moins gourmand en main d’œuvre, et aussi celui qui permet de sécher la moquette le plus rapidement », l’auteure le considère d’une « efficacité raisonnable ». Restent à tester les rideaux…
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