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12 novembre 2025
Cochons d'Inde : 7 à 10 fruits et légumes par jour, en protection des urolithiases cliniques


Les urolithiases figurent parmi les affections pathologiques dominantes du cochon d'Inde. Elles représentent la première cause de maladie urinaire, mais leur étiologie et leur pathogénie restent mal comprises. Ce que l'on sait, c'est que 90 % des calculs chez les cochons d'Inde sont constitués de carbonate de calcium. Suivant une logique de médecine comparée avec d'autres espèces formant des calculs de même nature, comme les lapins, il est vraisemblable que l'alimentation et d'autres facteurs environnementaux influent sur le risque de formation de calculs. Une équipe de chercheurs américaine s'est penchée sur la question et a tenté de mieux qualifier et quantifier ces facteurs de risque.
Concernant les cas, les chercheurs ont collecté des informations sur le signalement, le mode de vie et l'alimentation détaillée de cochons d'Inde cliniquement affectés, ayant subi une chirurgie de retrait de calcul urinaire. En parallèle, ils ont lancé un appel sur des forums et des réseaux d'amateurs de cochons d'Inde, en demandant aux propriétaires de remplir une enquête détaillée sur le mode de vie, les antécédents médicaux et l'alimentation de leurs animaux. Parmi les informations recueillies figuraient la proportion de foin et de granulés dans l'alimentation, la diversité des fruits et légumes proposés, ainsi que le type de végétaux offerts. Ces données ont notamment permis aux chercheurs d'identifier la place des aliments riches en calcium — tels que le brocoli, les choux de Bruxelles, le chou-fleur, le pissenlit ou la bette à carde (ou blette) — ainsi que celle des fruits et légumes riches en eau, comme le poivron, le céleri, la laitue romaine, la tomate ou la courgette. Les animaux sans antécédents urinaires ont été sélectionnés comme témoins, permettant une comparaison statistique des différents facteurs avec les animaux cliniquement affectés (cas).
Le premier facteur de risque identifié dans cette étude est l'âge supérieur à deux ans. Cela peut refléter une véritable prédisposition aux calculs chez les animaux plus âgés, ou bien le fait que l'accumulation de carbonate de calcium est progressive et que les signes cliniques mettent du temps à apparaître. Les animaux pesant plus de 1 300 grammes présentaient un risque plus faible d'être affectés que ceux pesant moins de 1 100 grammes. Cette observation est toutefois délicate à interpréter, car des animaux de plus de 1 300 g sont généralement considérés comme obèses, et le surpoids est plutôt reconnu comme un facteur de risque de calculs urinaires dans d'autres espèces. Il est donc possible que cette corrélation ne soit pas causale, voire que la causalité soit inversée et que la présence de calculs urinaires soit à l'origine d'une baisse d'appétit chronique et d'un amaigrissement chez les cochons d'Inde.
La proportion de granulés dans l'alimentation constituait également un facteur de risque significatif, se traduisant par une augmentation d'environ 5 % du risque d'urolithiase pour chaque 1 % de granulés supplémentaires. Le mécanisme précis de cette augmentation n'a pas été clairement identifié, mais il pourrait être lié à une plus grande biodisponibilité du calcium résultant de la transformation des végétaux en granulés.
Les femelles étaient moins à risque de développer une forme clinique d'urolithiase nécessitant une chirurgie que les mâles. Comme chez d'autres espèces, l'anatomie urinaire des mâles pourrait expliquer cette différence.
Les animaux recevant une grande diversité (7 à 10 types) de fruits et légumes chaque jour étaient significativement moins à risque que ceux en consommant moins. Parmi ces végétaux, les tomates, les poivrons et la laitue romaine — trois aliments à forte teneur en eau — ont été associés à un effet protecteur contre l'apparition de calculs urinaires. Le niveau de supplémentation en vitamine C, ainsi que la richesse en calcium de l'alimentation, n'ont pas été identifiés comme des facteurs de risque ou de protection significatifs.
En pratique, ces résultats suggèrent que les recommandations pour la prévention des calculs urinaires chez les cochons d'Inde devraient différer de celles établies pour les lapins. Alors que, chez ces derniers, la teneur en calcium de l'alimentation constitue un facteur de risque majeur, ce n'est pas le cas chez les cochons d'Inde. En revanche, la teneur en eau des végétaux offerts semble être un levier important pour prévenir la formation ou la récidive de ces calculs. Dans cette logique, il convient également d'encourager les animaux à boire davantage. Pour ce faire, il peut être intéressant de mettre à leur disposition un biberon : une étude antérieure avait montré que la majorité des cochons d'Inde buvaient davantage avec un biberon qu'avec une gamelle. Enfin, la prévention des calculs passe par une limitation de la quantité de granulés distribués et un accès illimité au foin ou à l'herbe fraîche.
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