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4 août 2025
Grilles d'évaluation de la douleur féline : résultats variables selon la sociabilité du chat
Évaluer la douleur d'un chat est souvent difficile, les signes pouvant être subtils, en particulier lors de douleur faible à modérée. C'est ce qui fait tout l'intérêt des grilles d'évaluation, basées sur plusieurs paramètres (comportement, posture, etc.), qui favorisent une évaluation objective et répétable, indispensable notamment pour mettre en place un traitement antalgique, et suivre son efficacité.
Plusieurs grilles ont été développées, et validées, pour évaluer la douleur aiguë chez le chat, typiquement la douleur post-chirurgicale. Parmi elles figurent la grille de Glasgow (Glasgow Feline Composite Measure Pain Scale, CMPS-Feline) et l'échelle des grimaces féline (Feline Grimace Scale, FGS). Des chercheurs britanniques (école vétérinaire de l'Université de Cambridge) ont toutefois mesuré l'influence de la personnalité du chat sur leur résultats. À raison.
Ils publient leurs résultats en libre accès dans le Journal of Feline Medicine and Surgery.
Pour leur étude, les scientifiques ont recruté 29 chats en bonne santé (ne présentant aucune maladie douloureuse notamment) : ces chats étaient hospitalisés en vue d'une stérilisation de convenance. Ils étaient âgés de 6 mois en médiane.
Après une période d'acclimatation de 12 à 14 heures dans la chatterie (ils étaient placés en cage individuelle), leur personnalité a été évaluée par un même opérateur, suivant la même technique (Feline-ality personality assessment).
Les chats ont ainsi été séparés en 2 groupes, selon qu'ils étaient « indépendants » (n=14) ou « sociaux » (n=15).
Il s'agissait de 14 chattes et 15 chats mâles, également répartis entre les 2 groupes. L'âge et le poids des chats étaient similaires aussi dans les deux.
Environ 2 heures après, une évaluation de leur douleur a été réalisée, en utilisant les 2 grilles validées :
Ces évaluations ont été renouvelées dans le même ordre après stérilisation (juste après le réveil), par le même opérateur (différent de celui ayant évalué la personnalité des chats).
La stérilisation chirurgicale était réalisée suivant la même technique (ovariectomie par les flancs ou castration), par la même équipe de vétérinaires. Le protocole anesthésique et analgésique était standardisé. Aucune complication périopératoire n'a été rapportée. Et les chats sont sortis d'hospitalisation le soir même.
Comme présumé par les auteurs, les résultats des évaluations de la douleur ont montré des différences entre les groupes, avec des scores significativement supérieurs chez les chats indépendants, avant comme après chirurgie, et avec l'échelle FGS comme avec la grille CMPS-Feline (voir figure en illustration principale).
Par ailleurs, dans chacun des groupes, les scores de douleur étaient plus élevés après chirurgie, sans atteindre toutefois le seuil de significativité. Mais l'intervention comprenait un protocole analgésique, qui se révèle donc efficace.
Les différences avant chirurgie, sur des chats présumés sans douleur, sont particulièrement intéressantes. Elles montrent que la personnalité de l'animal affecte le résultat d'évaluation par les grilles de douleur.
L'intérêt pratique de ces observations est qu'il apparaît nécessaire de considérer la personnalité du chat dans l'évaluation du niveau de douleur avec ces outils, afin de mieux adapter le protocole de traitement antalgique : surestimer la douleur d'un chat indépendant, par exemple, entraînerait l'administration superflue d'antalgiques.
Ici, seuls deux types de tempérament ont été différenciés, selon la sociabilité du chat (« indépendant » ou « social »), mais davantage de catégories ont été identifiées (« curieux », « timide » ou « agressif » par exemple). De plus, d'autres systèmes de catégorisation existent (« réactif » versus « proactif » par exemple). La prise en compte de l'individu pour interpréter les grilles de douleur nécessitera donc probablement une série d'autres études.
Les auteurs soulignent également qu'une acclimatation de 12-14 heures seulement a été respectée avant évaluation, ce qui peut paraître court. Et les chats étaient globalement jeunes. Déterminer le tempérament du chat, et l'âge auquel il se stabilise, afin de pouvoir ensuite affiner l'interprétation des grilles de douleur, mérite ainsi également d'être étudié.
En alternative à ces grilles de douleur, la technique des seuils de nociception a donné des résultats variables selon les études. Cette méthode semi-quantitative repose sur l'identification de points douloureux, au niveau desquels l'animal présente une diminution du seuil de tolérance à un stimulus mécanique, ce qui se traduit par une réaction de douleur exacerbée (un stimulus faible entraîne une réaction de douleur supérieure à celle observée à un autre endroit, ou au même endroit chez d'autres chats).
Les auteurs anticipaient que ces seuils seraient plus élevés chez les chats sociaux (en d'autres termes qu'ils tolèreraient des stimuli plus forts, avant de manifester des signes d'inconfort) par comparaison aux indépendants.
Toutefois, leurs résultats ne le confirment pas : les seuils sont similaires dans les 2 groupes avant stérilisation comme après, et aucune différence significative n'est observée après chirurgie chez les chats d'un même groupe. La technique ne semble donc pas efficace pour évaluer le niveau de douleur des chats.
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