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20 mars 2025
Production laitière : Marguerite préfère du classique (à moins que ce ne soit le trayeur ?)
Quand des vaches laitières sont traites en musique, la quantité de lait fournie dépend aussi du style musical : à tous autres styles, elles préfèrent le classique. Et cela se traduit par jusqu'à un demi-litre de lait en plus par traite. C'est ce que viennent de publier des biologistes et vétérinaires de l'université de l'Ohio et des services de la recherche du ministère américain de l'Agriculture (USDA) de l'Indiana.
La musique est un « enrichissement sensoriel de l'environnement » des animaux. Et à ce titre elle mérite d'être évaluée, comme d'autres enrichissements (brosses rotatives, basculantes…). Ils ont donc testé, sur 91 Jersiaises : de la musique classique, de la musique « latino » (hispanophone), de la country, du rock, et l'absence de musique. Pour ce faire, les auteurs avaient sélectionné des playlists de 2,5 h de durée, comprenant les « plus grands succès » de chaque type musical. Chaque musique était diffusée en salle de traite l'après-midi, au même volume pour chaque style (46 dB), cinq jours de suite. Pour chacun des 5 jours, l'ordre de diffusion des styles musicaux était tiré au sort. Le 6e jour, il n'y avait ni musique, ni enregistrement de données. Puis le lendemain, l'expérience reprenait, sur 4 cycles en tout. Chaque vache est donc son propre témoin. La durée et la quantité de lait de chaque traite ont été enregistrées. L'hypothèse des auteurs était que la présence de musique se solderait par une « amélioration des paramètres de la traite ».
Les vaches incluses dans l'étude étaient toutes celles en lactation sur la période de l'étude (novembre-décembre 2021). Elles avaient des parités diverses (de 1 à 6, moyenne à 2,3), un stade de lactation variable (de 11 à 492 jours, moyenne à 166) et des niveaux de production très différents (de 7,2 à 53,6 kg/j, 28 en moyenne). Le comportement de chaque vache au moment de la pose de la griffe a été filmé pour 38 vaches (toutes au-delà du 2e mois de lactation et de P1 ou P2). Les vidéos ont été analysées visuellement en totalité, et les auteurs ont noté chaque réaction : vacillement, piétinement ou coup de pied (note de 1 à 4). Les auteurs n'observent pas d'impact du style de musique, ni de la présence/absence de musique, sur ces paramètres comportementaux. Parité et stade de lactation n'ont pas d'influence sur ce résultat. Aucune vache n'ayant botté (pas de note 4), les auteurs estiment qu'elles étaient dans un environnement familier et confortable, où la grille de notation choisie est peu sensible.
En revanche, le style de musique a plusieurs effets mesurables : le fait de jouer de la musique se traduit par une quantité de lait par traite significativement supérieure à l'absence de musique, sauf pour la musique latino (voir l'illustration principale). Parmi les styles de musique, c'est toujours le classique qui l'emporte : « la quantité de lait a augmenté (p < 0,01) de 0,5 - 0,3 - 0,4 et 0,2 kg par traite de l'après-midi lorsque la musique classique était diffusée par rapport à l'absence de musique, à la musique country, à la musique latino et à la musique rock, respectivement ». En revanche, la présence de musique quelle qu'elle soit ne rallonge pas la durée de la traite. Pour tenter d'expliquer la nature de ces résultats, les auteurs proposent que le tempo de la musique classique, et le fait qu'elle soit la seule playlist où il n'y avait pas de voie humaine, « pourrait avoir été perçu comme plus confortable ou relaxant par les vaches »… Pour mieux cerner ces effets, les auteurs proposent de poursuivre ces essais en mesurant le débit de lait pendant la traite (avec un lactomètre).
La principale limite de cet essai est que les auteurs n'ont pas validé si les trayeurs étaient les mêmes chaque jour… De plus, l'effet mesuré sur la quantité de lait par traite peut être le fruit de l'interaction de l'animal avec le trayeur : « la musique classique était le seul genre musical non lyrique de cette étude et aurait pu accroître l'attention et la concentration des employés, ce qui aurait conduit à des expériences plus positives en matière de manipulation des animaux. Toutefois, ce point doit lui aussi faire l'objet d'une étude plus approfondie ». Il reste que d'autres travaux, avec des protocoles différents, ont aussi identifié un effet significatif du classique sur la production laitière. Aussi, les auteurs espèrent que d'autres travaux exploreront ce sujet.
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