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Elanco & Proplan

14 septembre 2023

Petfood : les propriétaires français ont quelques préférences spécifiques

par Agnès Faessel

Temps de lecture  5 min

Réponses des participants à l'enquête à la question sur les qualités attendues de l'alimentation de leur chien. Source GlobalPETS, 2023.
Réponses des participants à l'enquête à la question sur les qualités attendues de l'alimentation de leur chien. Source GlobalPETS, 2023.
 

Nette préférence pour les croquettes, vigilance sur la qualité nutritionnelle, acceptation relative des protéines végétales, beaucoup moins des sources protéiques dites alternatives… Les propriétaires français se détachent sur certains points de ceux d'autres pays quant à l'alimentation de leur chien. C'est en tout cas ce que relèvent les auteurs d'une enquête menée en Europe et en Amérique du Nord sur le sujet. Les répondants étaient interrogés sur leurs critères de choix d'un aliment, et les bénéfices attendus. Sur les difficultés rencontrées aussi.

Un petit quart de répondants français

Cette enquête en ligne, de la société d'informations GlobalPETS en partenariat avec le réseau social Yummypets, a récolté les réponses de près de 1500 propriétaires, à 24 % des Français. Les autres pays représentés sont la Belgique et la Grande-Bretagne en Europe, le Canada et les États-Unis en Amérique du Nord.

Les croquettes ont la cote

Croquettes ou pâtée ? Les propriétaires étaient interrogés sur le type d'aliments qu'ils distribuent à leur chien. Et si les réponses montrent une préférence générale pour les aliments secs, la proportion de Français donnant (exclusivement) des croquettes atteint 83 % (contre 65 % tous pays confondus).

Environ un tiers des propriétaires distribuent croquettes et pâtées ; ils sont majoritaires en Grande-Bretagne (56 %).

Quelle quantité donner ? Peu suivent le conseil vétérinaire

Une majorité de chiens reçoivent 2 repas par jour (56 %), et 20 % reçoivent leur ration quotidienne en une fois. Une alimentation ad libitum est le choix de 14 % des propriétaires, plus fréquent de la part des Belges (20 %) et des Américains (19 %).

Dans la même ligne, pour 20 % des propriétaires, c'est le chien qui décide de la quantité de nourriture qu'il mange… Dans les autres cas, les propriétaires sont 30 % à suivre les indications sur le paquet, et 27 % à adapter la quantité à leur chien (selon son embonpoint, ou au moins ce qu'ils en perçoivent). Cette dernière proportion est d'autant plus préoccupante que la moitié des répondants trouve difficile voire très difficile de savoir quelle quantité donner. Seuls 22 % suivent les conseils de leur vétérinaire (31 % en Belgique).

Par ailleurs, donner des friandises est fréquent, en signe d'affection ou en récompense (dans le cadre de l'éducation d'un chiot par exemple). Près des deux-tiers des répondants (63 %) en donnent chaque jour (75 % en Grande-Bretagne !), ce qui en supprime le caractère exceptionnel et favorise le surpoids, et un quart (25 %) en donnent 2 à 3 fois par semaine.

Les Français ne transigent pas sur la qualité nutritionnelle

En termes de fournisseurs, les réponses apparaissent biaisées, l'enquête étant effectuée en ligne, sélectionnant probablement indirectement des répondants connectés. Ainsi, la proportion de propriétaires disant se fournir sur Internet atteint ici 34 %, et même 46 % en France, ce qui s'écarte des résultats d'autres enquête (les achats en ligne pesant pour 16 % selon la dernière étude Kantar-Facco en France), et la part des marques commercialisées via ce circuit est étonnamment élevée. Les achats chez le vétérinaire représenteraient 6 %.

Les propriétaires étaient aussi questionnés sur leurs critères de choix (ce qui peut être plus indépendant du circuit d'approvisionnement). Et leurs réponses montrent que la qualité et la valeur nutritionnelle sont les deux plus importants, devant le prix (cités à 60 %, 50 % et 42 %, respectivement). Les « bénéfices santé » sont moins importants (29 %), le goût (au sens appétence) encore moins (23 %).

Qualité et valeur nutritionnelle sont particulièrement importantes aux yeux des Français, qui les citent à 75 % et 62 % (contre 48 et 40 % aux États-Unis par exemple). Les Nord-Américains sont plus attachés à la marque.

Les aliments préférés sont plutôt milieu ou haut de gamme, et la grande majorité des répondants déclare ne pas avoir modifié ses habitudes malgré les récentes hausses des prix (75 %).

Un choix cornélien

Pour 41 % des propriétaires, choisir l'aliment du chien est finalement difficile, voire un casse-tête ! Car en lien avec les critères de choix, ce dernier est dirigé par la composition de l'aliment, ses allégations, les apports nutritionnels, l'impact écologique… (en particulier en France encore une fois). Le conseil professionnel est alors bienvenu (pour 27 %).

Parmi les difficultés citées figurent de trouver une bonne marque, une bonne recette, de bons ingrédients…, mais aussi une variété de saveurs afin d'acheter ce qui convient à leur animal. Les informations figurant sur l'emballage sont insuffisantes. Et il est difficile d'évaluer si les apports couvrent bien les besoins du chien.

La qualité du poil devant la prévention de l'obésité

Parfois contradictoires avec les critères d'achat, les réponses à la question sur ce qui est le plus important dans le régime alimentaire du chien mettent en avant une « alimentation saine » (60 %), largement devant la qualité (19 %) ou le goût (13 %), ou encore de satisfaire son appétit (6 %).

Ainsi, une ration équilibrée, apportant tous les nutriments nécessaires, est la première priorité. Les suivantes sont de favoriser une bonne digestion, une bonne santé de la peau et un poil brillant, de renforcer l'immunité et les défenses naturelles (voir figure en illustration principale). Gérer le poids et prévenir l'obésité est bien loin derrière.

Les propriétaires déclarent aussi en grande majorité (76 %) qu'ils seraient prêts à payer plus cher un aliment personnalisé. Mais il s'agit d'intentions, lesquelles ne se concrétisent pas toujours, loin s'en faut, dans les comportements d'achat.

Végétaux et algues comme sources protéiques alternatives

Une partie du questionnaire portait sur les apports en protéines, essentiellement d'origine animale : la viande de bœuf est largement en tête (54 %), devant le saumon (44 %), l'agneau (38 %), le canard (30 %).

Huit propriétaires sur dix sont conscients que des différences nutritionnelles existent selon la source de protéines. Et recourir à des sources alternatives (aux protéines animales) ne fait pas l'unanimité. Tout de même, 35 % des propriétaires sont enthousiastes, et 30 % ouverts à l'idée. Pour 13 %, c'est non. Les 22 % restants n'ont pas d'opinion. Les Français et les Belges sont particulièrement réticents.

La notion de source alternative n'est probablement pas claire. Car lorsqu'ils sont questionnés plus précisément sur la place des protéines végétales, les personnes ouvertes à l'idée sont plus nombreuses (38 %) mais les enthousiastes moins (25 %), et c'est non pour 17 %. Cette fois, Français et Belges sont plutôt plus ouverts… Et s'agissant des insectes (des animaux donc), les proportions sont respectivement de 20 % (enthousiastes), 28 % (ouverts) et 21 % (qui n'en voudraient pas). Elles sont de 29, 48 et 7 % si l'on évoque la possibilité d'incorporer des œufs, et de 20, 36 et 19 % pour remplacer la viande par du lait.

Enfin, les algues comme source de protéines recueillent un accueil assez positif, avec 22 % d'enthousiastes et 39 % d'ouverts (11 % de non), plus favorable de la part des Français, et des Britanniques.

Supprimer complètement les protéines animales ne permet pas d'apporter une ration équilibrée selon 36 % des propriétaires. Pour 16 %, c'est parfaitement possible, et pour 20 % c'est éventuellement envisageable.