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30 mai 2023
La France compte 7,6 millions de chiens et 14,9 millions de chats en 2022. L'effet Covid est effacé.
Selon la dernière étude Kantar, la forte hausse des adoptions de chats et chiens observée durant la crise Covid ne traduit pas une tendance durable : les statistiques de possession de ces animaux en 2022 reviennent aux chiffres de 2018.
Les principaux enseignements de cette étude ont été présentés le 25 mai dernier lors de l'Assemblée générale de la Facco, à Paris.
Tous les 2 ans en effet, la Facco, fédération des fabricants d'aliments pour chiens, chats, oiseaux et autres animaux familiers, confie à l'institut Kantar la réalisation d'une enquête sur le parc des animaux familiers en France : leurs populations et les pratiques d'alimentation par leurs propriétaires. L'édition 2022, menée entre septembre et novembre, a porté sur un échantillon représentatif de près de 10 400 foyers français.
L'étude précédente (2020) avait objectivé l'augmentation des adoptions de chiens et chats durant la crise Covid et les périodes de confinements associées, avec une augmentation notable des taux de possession de chiots et chatons par comparaison à l'édition 2018. Les chiffres 2022 montrent que cette croissance ne s'est pas concrétisée.
Finalement, le taux de possession de chiens en France est stable, à 20,1 % (identique à 2020). Ce taux avait baissé en 2012 puis en 2014, avant de se stabiliser.
Le taux de possession des chats avait montré une croissance progressive depuis 2012, atteignant 31,4 % en 2020. Mais il redescend à 30,9 % en 2022 et les prochaines études établiront s'il s'agit d'un signe de stabilisation, ou d'une pause avant une nouvelle évolution, dans un sens ou dans l'autre.
Car par ailleurs, les intentions d'acquisition sont plutôt stables pour les deux espèces, avec 4 % des répondants manifestant l'intention d'adopter un chien ou un chat. Les proportions étaient de 4 et 3 %, respectivement, en 2020. La proportion des indécis est en hausse pour les chiens (17 % contre 14 % en 2020), tandis qu'elle est sans changement vis-à-vis des félins (15 %).
Le nombre d'animal par foyer est stable : 1,29 chien et 1,65 chat, en moyenne.
Toutes espèces confondues, près de 50 % des foyers français ont un animal de compagnie (49,6 % exactement), un chiffre globalement stable avec les années : il était de 49,5 % en 2016 et de 50,1 % en 2018.
À 43 %, ces animaux sont un chien ou un chat. Ainsi, Kantar évalue à 5,9 millions le nombre de foyers hébergeant un chien en 2022 (contre 5,8 millions en 2020), et à 9,0 millions (versus 9,1 en 2020) le nombre de foyers hébergeant un chat.
Cela porte à 7,6 millions la population de chiens et à 14,9 millions la population de chats estimées en France (contre 7,5 millions et 15,1 millions en 2020, voir figure en illustration principale). Ces chiffres sont extrapolés des résultats de l'étude à l'ensemble de la population française (en hausse de 1,2 % en 2 ans), avec une marge d'erreur estimée à ± 3 %.
Pour les autres espèces, petits mammifères, oiseaux et poissons, les taux de possession sont en baisse : 4,2 %, 2,1 % et 7,4 %, respectivement (voir figure en illustration principale). Ces chiffres sont globalement en baisse depuis 2012, et atteignent ainsi leur plus bas niveau depuis 10 ans.
En revanche, si le nombre moyen d'individus par foyer est également en baisse pour les petits mammifères (2,3 versus 2,6 en 2020), il augmente à 9,4 pour les oiseaux (versus 7,8) et à 13,5 pour les poissons (versus 11,4) : l'effectif de ces populations est ainsi de 2,9 millions pour les petits mammifères (contre 3,6 en 2020), de 5,8 millions pour les oiseaux (contre 5,3) et de 29,1 millions de poissons (contre 26).
Finalement, la population totale des animaux de compagnie en France est estimée à 74 millions en 2022 (75 millions en 2020), en incluant les reptiles et autres espèces de terrarium, et les oiseaux de basse-cour.
L'origine du chien a évolué en 2 ans : en numéro 1, l'acquisition s'effectue toujours auprès de l'entourage ou d'un particulier, mais dans une proportion en baisse (45 %, en diminution de 3 %). La part des adoptions en élevage est en hausse (33 %, +3 %). Le reste est adopté en refuge (14 %).
Chez les chats, ce sont les adoptions en refuge (14 % aussi) qui montent (de 3 %). Mais la plupart des chats restent acquis auprès de l'entourage ou d'un particulier (47 %, -3 %) ou sont « trouvés » (27 %).
La plupart de ces animaux sont adoptés chiots ou chatons (âgés de moins d'un an à environ 80 %).
L'âge moyen des chiens (6 ans et 9 mois) et leur poids (18,8 kg en moyenne) sont très stables. L'âge au décès est relativement stable aussi (12,5 ans).
Pour les chats en revanche, la longévité est en augmentation : l'âge moyen des chats en 2022 est de 7 ans, quasiment identique à 2020 mais il était de 5 ans et 11 mois en 2010. Et l'âge au décès a significativement évolué, de 10,5 ans en 2012 à 11,9 ans en 2018 et 12,2 ans en 2022.
En parallèle, la médicalisation des chats a fortement progressé : 64 % ont été amenés en consultation vétérinaire au moins une fois dans l'année (en hausse de 3 points sur un an). Et la proportion n'était que de 56 % en 2012.
La stérilisation est également plus fréquente, atteignant 89 % de la population féline (42 % des chats sont des mâles castrés et 47 % sont des femelles stérilisées).
La médicalisation est bien plus stable pour les chiens : 87 % ont vu un vétérinaire en 2022, contre 83 % en 2012. La population canine est stérilisée à 53 % (21 % de mâles castrés et 32 % de femelles stérilisées).
Selon les propriétaires, mais il s'agit d'informations déclaratives, 29 % des chats présentent au moins une maladie, et un surpoids ou une obésité est signalé à 14 %. Pour les chiens, 35 % sont touchés par au moins une maladie, et 10 % sont en surpoids ou obèses.
L'étude évalue donc aussi les pratiques d'alimentation des chiens et chats.
En termes de circuit d'approvisionnement, il apparaît que les achats sur Internet (sites vétérinaires inclus) n'évoluent pas en 2022, mais ils sont désormais ancrés dans les pratiques des propriétaires : ils représentent 15,9 % des achats pour les chiens et 11,8 % pour les chats.
La place des vétérinaires reste minoritaire : 5,4 % des achats pour les chiens et 4,9 % pour les chats (en baisse d'un point).
Potentiellement pour des raisons d'économie, les achats en supermarchés (GMS), déjà majoritaires, progressent de 2 points pour les chiens (47,9 %) comme pour les chats (71,2 %) en 2022. Les achats en animaleries sont stables (25,6 et 9 %, respectivement), après une hausse en 2020.
Point notable : les propriétaires de chiens décident davantage seuls : 49 % seulement ont suivi des recommandations pour l'alimentation de leur animal (dont 41 % de la part de professionnels). Ce chiffre est en forte baisse (-8 %).
Pour les chats, le chiffre est stable : 39 % des propriétaires suivent des conseils, dont 34 % émanant de professionnels.
Pour les deux espèces, les croquettes constituent de loin l'aliment le plus fréquent, donné à plus de 95 % des chiens et à 97,5 % des chats.
Le fait marquant en 2022 est la hausse de la distribution d'aliments humides (boîtes) et de barquettes ou sachets fraîcheur, et surtout de friandises. Celles-ci sont désormais données à 62,5 % des chiens (contre 56,9 % en 2020) et à 40,8 % des chats (34,1 % en 2020).
Des pâtées et/ou sachets fraîcheur sont donnés à 26,4 % des chiens (versus 21,6 % en 2020) et à 61,4 % des chats (55,1 % en 2020). Plus de 34 % des chiens reçoivent encore des restes de table, et près de 16 % des chats.
L'enquête montre aussi que les profils de famille les plus susceptibles d'avoir un chien ou un chat restent celles vivant en maison avec jardin (leur proportion est toutefois en baisse), dans de petites agglomérations ou en zone rurale. La présence d'une personne au foyer (pas nécessairement permanente mais au moins quelques jours par semaine) est un facteur favorisant la possession de ces animaux.
Les répondants à l'enquête ont également été interrogés sur leur motivation à adopter un chien ou un chat.
Dans les deux espèces, les aspects pratiques (il est facile de s'en occuper) sont en baisse.
À l'opposé, les principales raisons évoquées pour ne pas avoir de chien ou de chat sont aussi globalement les mêmes, et avec les mêmes évolutions :
Les solutions de garde hors proches, bien que florissantes, sont peu utilisées.
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