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5 août 2022

L'espérance et la qualité de vie s'améliorent avec la reprise de la mobilité chez le chien âgé

par Corinne Descours-Renvier

Temps de lecture  4 min

Chez le chien, les trois principaux facteurs liés au vieillissement ayant un impact sur la mobilité sont l'obésité, la sédentarité et la sarcopénie (la fonte musculaire). Crédit photo : Corinne Descours-Renvier
Chez le chien, les trois principaux facteurs liés au vieillissement ayant un impact sur la mobilité sont l'obésité, la sédentarité et la sarcopénie (la fonte musculaire). Crédit photo : Corinne Descours-Renvier
 

En s'appuyant sur le concept du « vieillissement optimal » ou « vieillissement en bonne santé » développé en médecine humaine, un collectif de vétérinaires américains spécialisés en rééducation propose dans la revue Veterinary Sciences une conduite à tenir en gériatrie canine. Leur but est d'améliorer la mobilité des animaux seniors, un problème d'autant plus crucial aux États-Unis que la moitié des chiens seraient âgés, voire très âgés…

La mobilité corrélée à l'espérance de vie chez le chien

Si le vieillissement est inéluctable, le vétérinaire peut tout de même lutter contre certains de ses effets, notamment la perte de mobilité liée à l'âge ou à certaines maladies fréquentes chez l'animal senior (diabète, cancer, hypothyroïdie, maladie auto-immune…).

Or les difficultés à se déplacer ont un impact particulièrement négatif sur la qualité et l'espérance de vie du chien. Améliorer la mobilité des animaux leur permettrait donc de vieillir dans de meilleures conditions.

Obésité et mode de vie sédentaire parmi les principaux facteurs de risque

Chez l'homme comme chez le chien, les trois principaux facteurs liés au vieillissement ayant un impact sur la mobilité sont l'obésité, la sédentarité et la sarcopénie (la fonte musculaire).

L'obésité est en effet responsable d'une baisse de la longévité et d'une hausse de la morbidité dans l'espèce canine. La prise de poids fragilise les articulations, aggravant en particulier les lésions d'arthrose. La perte de poids va au contraire contribuer à réduire les signes de boiterie et améliorer sensiblement la qualité de vie des animaux.

Quant au manque d'exercice, les auteurs de l'article rappellent qu'il prédispose à l'apparition d'escarres, d'infections cutanées et urinaires ou encore de pneumonies. La lutte contre l'obésité et la sédentarité est donc cruciale pour le bien-être du chien âgé. Elle repose principalement sur une nutrition et des exercices physiques adaptés.

Des solutions pour lutter contre la sarcopénie chez le chien

Autre cause fréquente de difficultés à se déplacer chez le chien âgé, la sarcopénie est responsable d'une perte progressive de masse musculaire au cours du vieillissement. Décrite chez l'homme ainsi que dans de nombreuses espèces animales, cette maladie est associée à une augmentation conjointe de la morbidité et de la mortalité.

En médecine humaine, la lutte contre la sarcopénie combine alimentation riche en protéines de qualité et plan d'exercice personnalisé, avec renforcement musculaire et activité aérobie. Les auteurs de l'article suggèrent de transposer cette approche au chien.

Comment évaluer la mobilité du chien senior ?

Les auteurs déplorent par ailleurs l'absence d'un protocole standardisé en gériatrie canine, malgré l'augmentation constante du nombre des chiens âgés. Des outils communs d'évaluation de la mobilité favoriseraient pourtant les échanges non seulement avec les propriétaires d'animaux seniors, mais aussi entre praticiens.

L'échelle de Katz et ses dérivés, utilisés depuis longtemps en médecine humaine, servent de base à l'évaluation proposée ici. Cette dernière permet d'estimer l'état du chien au début de sa prise en charge, tout en fixant avec son propriétaire des objectifs réalistes de progression, dont l'efficacité sera régulièrement réévaluée.

Dans cet article, les auteurs conseillent d'apprécier :

  • La mobilité au cours des activités quotidiennes de base de l'animal (se lever, entrer et sortir du domicile, prendre ses repas et se positionner pour uriner ou déféquer).
  • La mobilité au cours d'exercices qui améliorent sa qualité de vie (explorer son domicile, se rendre à son couchage, se déplacer sur de petites distances à l'extérieur, jouer, monter et descendre des marches, monter et descendre d'un véhicule, maintenir sa continence urinaire et fécale durant 6 à 8 heures).

Chez l'homme, des méthodes existent pour évaluer plus spécifiquement la force, l'endurance, la mobilité, l'équilibre, la proprioception et la souplesse. De tels outils sont en cours de développement chez le chien.

Utiliser des podomètres pour suivre les progrès de l'animal

La prise en charge d'un animal âgé qui se déplace difficilement associe nutrition, rééducation, traitement de la douleur et traitements des éventuelles affections associées.

Pour vérifier que les objectifs en matière d'exercice quotidien fixés avec le vétérinaire sont bien atteints, les auteurs de l'article suggèrent aux propriétaires de chiens âgés d'utiliser des podomètres.

Un suivi régulier est planifié toutes les 4 à 6 semaines à la clinique vétérinaire, avec bilan de santé et évaluation du poids. Si une rééducation est nécessaire, les séances de physiothérapie sont généralement programmées au rythme d'une à deux fois par semaine.

Miser sur la prévention dès le plus jeune âge

Le choix d'un mode de vie sain, avec une nutrition de qualité, des exercices adaptés et un suivi médical régulier, augmentera nettement l'espérance de vie du chien.

Plus ces mesures seront mises en place précocement, si possible dès le plus jeune âge de l'animal, plus elles seront efficaces.