titre_lefil
Elanco & Proplan

23 mars 2021

L'aspiration à l'aiguille fine : meilleure technique de cytoponction ganglionnaire

par Agnès Faessel

Temps de lecture  2 min

 

Alternative à l'histologie sur biopsie, les cytoponctions ganglionnaires sont fréquentes chez le chien et le chat car elles sont faciles à réaliser, peu invasives, peu coûteuses, et intéressantes lors d'anomalie ou dans les bilans d'extension en cancérologie. Elles sont pratiquées à l'aide d'une aiguille fine, le suc ganglionnaire prélevé permettant de réaliser des frottis sur lames, séchées, colorées et observées en microscopie. Deux techniques sont possibles : par aspiration ou sans aspirer. Une étude a comparé la qualité des prélèvements obtenus par chacune d'entre elles.

Données contradictoires

Les auteurs de cette étude observent en effet que la technique recommandée dépend de l'organe ou du tissu cible. Mais les connaissances actuelles sont parfois contradictoires.

Pour les ganglions lymphatiques, les données disponibles manquaient. L'étude a donc recruté de manière aléatoire (randomisée) 79 cas nécessitant un tel examen (57 chiens et 22 chats), indépendamment des ganglions visés. L'étude porte ainsi sur 104 échantillonnages, plusieurs ganglions étant examinés chez certains animaux.

Les ponctions échoguidées ont été réalisées sous sédation, par les deux techniques pour chaque ganglion (l'ordre de priorité était également tiré au sort).

Leur examen a été effectué par un spécialiste, à l'aveugle, chargé d'évaluer la qualité du prélèvement, et d'indiquer s'il avait permis un diagnostic ou non, y compris celui d'un nœud lymphatique normal.

Le motif le plus fréquent de l'examen est le bilan d'extension d'une tumeur (59 %), suivi par la présence de troubles gastro-intestinaux (23 %). Les ganglions mésentériques sont ainsi les plus représentés, notamment iliaques externes et jéjunaux qui totalisent 36 % de l'ensemble.

Cellules préservées

Le principal inconvénient associé à l'aspiration à l'aiguille fine est d'augmenter l'altération des cellules et le risque de contamination sanguine. C'est la raison pour laquelle une technique sans aspiration, a été développée : le suc ganglionnaire est prélevé de manière plus passive, par capillarité.

Ici toutefois, l'observation des échantillons n'a pas montré de différence significative sur le taux de cellules altérées, ni sur l'hémodilution (voir tableau en illustration principale).

Meilleure cellularité

Le score de cellularité, en revanche, a présenté des différences significatives : il est meilleur pour les prélèvements par aspiration à l'aiguille fine par comparaison aux prélèvements sans aspiration (39 % de bonne cellularité versus 24 %, voir tableau), ce qui apparaît finalement assez logique, selon les auteurs aussi.

En outre, l'examen a été diagnostique à 66 %. Mais il l'est à 73 % sur les échantillons prélevés par aspiration contre 60 % sur ceux par capillarité, une différence significative également.

Selon les auteurs, ces observations sont donc en faveur de privilégier la technique de prélèvement par aspiration à l'aiguille fine pour ces cytoponctions ganglionnaires. D'autres travaux rapportent qu'un prélèvement par capillarité est de meilleure qualité pour le foie chez le chien, la rate chez le chien et le chat, qui sont des organes plus vascularisés, ce qui augmente vraissemblablement le risque de contamination sanguine, et dont les cellules seraient plus fragiles, donc plus facilement altérées par l'aspiration.