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22 mai 2025
Faire participer le maître à la décision d'euthanasie de l'animal de compagnie limite la durée du chagrin
Comment l'implication des maîtres dans le processus de décision en matière d'euthanasie de leur animal de compagnie influence-t-elle l'intensité du chagrin ? Pour appréhender la réponse, des médecins, psychologues et vétérinaires (université de Lisbonne, Portugal) ont mis au point un questionnaire pour comparer les processus de deuil parcourus par des maîtres lors de la perte de leur animal, qu'il s'agisse de mort naturelle ou d'euthanasie.
Au vu de la littérature sur le sujet, les auteurs expliquent qu'ils avaient deux hypothèses de départ. La première est que le fait d'avoir participé à la décision de l'euthanasie serait associé à un deuil (chagrin, mais aussi culpabilité) plus court. La seconde est que le niveau d'attention reçue par l'équipe vétérinaire dans ce contexte soit inversement proportionnel à l'intensité de ces deux émotions. Ils ont donc conçu un questionnaire (en portugais) destiné à être administré en ligne à des adultes (18 ans et plus). Outre les informations démographiques sur le répondant et l'animal concerné, le questionnaire abordait aussi « l'âge au moment de la mort, le temps écoulé depuis l'événement, la durée de vie commune, la cause de la mort, la perception de la possibilité d'éviter la mort de l'animal, la possibilité de faire des adieux ou d'organiser une cérémonie, et la méthode d'élimination du corps ». Si l'animal avait été euthanasié, une autre série de questions s'intéressait à la perception du contexte de cette décision et à sa réalisation.
Pour évaluer le niveau de chagrin lié à ce décès, deux grilles déjà validées par d'autres auteurs ont été utilisées. Elles notent le degré de ressenti des différentes émotions liées au deuil (chagrin, colère et culpabilité) d'une part, et les troubles associés à un chagrin persistent (16 signes, allant de la détresse aux troubles de l'identité). La participation au questionnaire était volontaire et n'imposait pas de le terminer (mais seuls les questionnaires achevés ont été inclus dans l'analyse). La proposition de participation a été diffusée par les réseaux sociaux et le questionnaire est resté accessible cinq mois (septembre 2023-janvier 2024). La moitié des participants (123/241) a achevé le questionnaire. Parmi eux, 78 % étaient des femmes. Un peu moins du tiers (44/123) des répondants avaient connu l'euthanasie de leur animal (les autres correspondant à une mort naturelle, y compris accidentelle). Le décès avait eu lieu entre 2 semaines et 40 ans auparavant, et 5,4 ans avant en moyenne. Dans plus de 90 % des cas il s'agissait d'un chien ou d'un chat (les autres cas relevant des NAC), décédé en moyenne à 9,7 ans d'âge. Sans réelle surprise, plus le répondant est âgé et plus la durée du deuil était importante (ancienneté du lien et/ou isolement social). Les femmes indiquaient un ressenti de chagrin plus intense que les hommes. Dans les deux cas, ces associations sont significatives.
Dans seulement une euthanasie sur trois (34 %), le maître a assisté à la procédure. Dans les autres cas, il ne s'agissait pas d'un refus du vétérinaire mais soit d'une impossibilité, soit du souhait de se faire représenter, soit du choix de ne pas être présent. D'ailleurs moins de 10 % estiment avoir été insuffisamment informés sur la procédure et avoir trouvé l'équipe vétérinaire non bienveillante. C'est la même proportion (10 %) qui estime avoir été exclus de la prise de décision quant au moment de procéder à l'euthanasie. Il reste que « les propriétaires qui se sont sentis exclus de la décision d'euthanasie ou qui se sont sentis coupables de cette décision sont plus susceptibles de souffrir d'un chagrin prolongé et intense ». Lors de l'analyse statistique, les auteurs observent aussi « une corrélation positive statistiquement significative entre le regret du propriétaire d'avoir pris une décision précoce d'euthanasie et le chagrin prolongé (p = 0,027). En outre, une forte corrélation positive a été observée entre les sentiments de culpabilité liés à la décision et l'intensité du chagrin (p = 0,015), la colère (p < 0,001), la culpabilité (p = 0,022) et le chagrin prolongé (p = 0,020) ». Pour ceux se sentant moins coupables, les auteurs estiment que « cela pourrait être attribué à la participation à la prise de décision et à l'empathie de l'équipe vétérinaire ».
Mais le ressenti de culpabilité des maîtres dont l'animal n'a pas été euthanasié est nettement supérieur à celui des autres maîtres – et ce quel que soit l'âge de l'animal ou la cause du décès (vieillesse, longue maladie, mortalité brutale ou accident). Pour les auteurs, cela peut être interprété comme le fait « que l'euthanasie serait perçue comme un acte de compassion qui atténue le sentiment de responsabilité face à la perte d'un être cher ». En revanche, le niveau de chagrin est moins fort que lors d'euthanasie. C'est pourquoi les auteurs rappellent « la nécessité pour les vétérinaires d'apporter un soutien compassionnel et informé tout au long du processus d'euthanasie, afin d'atténuer les conséquences émotionnelles négatives pour les maîtres ».
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