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Elanco & Proplan

28 janvier 2020

Pour explorer le Cushing, Dechra obtient une AMM pour une ACTH de synthèse : le tétracosactide Cosacthen°

par Eric Vandaële

Temps de lecture  2 min

Le syndrome de Cushing
Malgré tous les signes cliniques d'un syndrome de Cushing, l'ACTH (ou tétracosactide) est indispensable pour explorer la fonction corticosurrénalienne. Illustration : majalahka.com
Le syndrome de Cushing
Malgré tous les signes cliniques d'un syndrome de Cushing, l'ACTH (ou tétracosactide) est indispensable pour explorer la fonction corticosurrénalienne. Illustration : majalahka.com
 

L'Agence nationale du médicament vétérinaire a accordé à Dechra le 19 décembre une AMM à une ACTH de synthèse, le tétracosactide : Cosacthen°. Cette solution injectable devrait succéder dans quelques mois à un médicament similaire, mais pas identique, jusqu'à présent accessible seulement sous ATU (autorisation temporaire d'utilisation) et qui n'était donc pas référencé en centrales.

Cosacthen°, l'indispensable ACTH pour le diagnostic des Cushing

Développé par Dechra, Cosacthen° est donc le premier médicament avec une AMM vétérinaire à base de tétracosactide, l'analogue de synthèse de l'ACTH. Cette hormone hypophysaire « provoque la sécrétion de cortisol » par les surrénales. L'ACTH (ou le tétracosactide) est donc indispensable pour l'exploration de la fonction corticosurrénalienne, notamment le diagnostic d'un syndrome de Cushing (hypercorticisme).

Dechra dispose aussi des AMM pour des gélules de trilostane (Vetoryl°), le seul médicament vétérinaire destiné au traitement au long cours des hypercorticismes (Cushing) chez les chiens. Le test de stimulation à l'ACTH est aussi nécessaire pour ajuster la posologie de ce traitement.

Le tétracosactide était sous ATU depuis 2014

Depuis mars 2014, Dechra bénéficie déjà d'une ATU pour une solution injectable à 0,2 mg/2 ml de tétracosactide. Cette ATU permettait aux vétérinaires de remédier aux ruptures prolongées de la spécialité humaine Synacthène° (0,25 mg/ml de tétracosactide). Mais le médicament sous ATU n'est pas référencé en centrale. Il convient de s'adresser directement à Dechra pour le commander. En fin d'année dernière, le tétracosactide vétérinaire de Dechra sous ATU était malheureusement en rupture, une rupture jugée critique par l'ANMV (voir ce lien) puisqu'il n'a aucun médicament équivalent disponible. Désormais le tétracosactide sous ATU est à nouveau disponible de manière à faire la jonction avec Cosacthen° lorsqu'il sera référencé en centrales.

Un flacon de 1 ml à 0,25 mg de tétracosactide

Cosacthen° n'a pas tout à fait le même dosage que le tétracosactide sous ATU. Cosacthen° est présenté en flacon verre de 1 ml contenant 0,25 mg de tétracosactide. Dans l'ATU, 0,20 mg de tétracosactide sont dilués dans un flacon de 2 ml. Cosacthen° est donc 2,5 fois plus concentré que le tétracosactide sous ATU.

Le flacon fermé se conserve deux ans au réfrigérateur. Mais, il est à utiliser immédiatement après une première ponction. Aucun conservateur antimicrobien n'est présent dans les excipients de la solution injectable.

Ce médicament est indiqué chez les chiens (âgé de plus de 5 mois) pour l'« exploration de la fonction corticosurrénaliennes » selon le RCP officiel (résumé des caractéristiques du produit). Pour cela, la dose à injecter par voie IV ou IM est de 5 mcg/kg, soit 0,2 ml/10 kg. Le dosage du cortisol est réalisé 60 à 90 minutes après l'injection au moment du pic de la sécrétion du cortisol induite par l'ACTH. Une dose plus faible que 5 mcg/kg diminue la durée de la sécrétion de cortisol. Une dose plus élevée n'a pas d'effet sur la concentration maximale en cortisol. Le tétracosactide est, comme l'ACTH, rapidement métabolisé en moins de deux heures.

Mise en gades et effets indésirables

Le tétracosactide est contre-indiqué chez les femelles gestantes et, à utiliser avec précautions, en cas diabète ou d'hypothyroïdie.

Dans les études cliniques du dossier d'AMM, les effets indésirables ont été les suivants :

  • Des cas « fréquents » [1 à 10 %] de vomissements ;
  • Des cas « peu fréquents » [0,1 à 1 %] « d'ecchymoses (au site d'injection IM), d'hématomes (au site d'injection IV), de dépression, de diarrhée, de boiterie et de nervosité ».