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8 novembre 2018

Le traitement chirurgical des torsions pulmonaires chez le chien donne des résultats « excellents »

par Agnès Faessel

Temps de lecture  2 min

La morphologie brachycéphale, et plus particulièrement le carlin, sont prédisposés aux torsions de lobes pulmonaires. Parmi les 50 chiens de l'étude, 11 sont des carlins, et 1 un croisé carlin (cliché Pixabay).
La morphologie brachycéphale, et plus particulièrement le carlin, sont prédisposés aux torsions de lobes pulmonaires. Parmi les 50 chiens de l'étude, 11 sont des carlins, et 1 un croisé carlin (cliché Pixabay).
 

« Le pronostic des torsions pulmonaires est excellent lorsque traitées par chirurgie ». La revue scientifique Veterinary Surgery publie en libre accès une analyse des résultats de la prise en charge chirurgicale de 50 cas de torsion de lobe pulmonaire chez le chien. Et la conclusion est enthousiaste : il ne faut pas hésiter à recommander l'opération.

92 % de survie à la chirurgie

Cette étude rétrospective a cumulé les cas traités par chirurgie dans 5 établissements d'enseignement vétérinaire aux USA, sur 10 à 13 ans (2007-2016, 2005-2017). L'effectif totalise donc 50 chiens, pour 52 opérations (deux ayant présenté deux épisodes distincts, espacés de 24 et 122 jours). Les chiens avaient été référés, et leur suivi postopératoire à court et long terme s'appuie sur leur dossier médical ainsi que sur le questionnement par téléphone du praticien référent.

À court terme, les données montrent que la mortalité est faible : 92 % des chiens ont survécu à l'opération. Celle-ci consiste en l'exérèse du ou des lobes atteints.

Ce taux de réussite est supérieur aux données précédemment rapportées pour ce type d'intervention (dans les quelques études publiées, sur des effectifs restreints). Les chiffres variaient plutôt entre 50 et 80 %. Et, de fait, les auteurs de la présente publication « avaient l'impression que le taux de survie des chiens opérés était plus élevé ».

La morphologie brachycéphale prédispose à la torsion

L'étude confirme aussi que le carlin est une race prédisposée (11 cas sur les 50 de l'étude, soit 22 %, et un croisé carlin), suivie dans une moindre mesure du shetland (8 %) et du lévrier afghan (6 %). 14 chiens, carlins compris, étaient brachycéphales. Ils présentaient le plus souvent une torsion du lobe cranial gauche (12/14).

Au-delà des signes cliniques et des éventuelles anomalies dans les résultats des examens sanguins et urinaires, le diagnostic repose essentiellement sur l'imagerie médicale (radiographie et/ou échographie, et scanner ici), puis est confirmé par une thoracotomie exploratrice.

Aucun facteur n'augmente le risque de complications chirurgicales

Une cause sous-jacente, à l'origine secondairement de la torsion, est identifiée dans 20 cas (38 %) : effusion pleurale, néoplasie, bronchopneumonie chronique, traumatisme. Mais elle n'est pas associée à la survie post-chirurgicale.

Tous les chiens étaient sortis vivants du bloc opératoire. Et les quelques décès rapportés durant leur hospitalisation (n=4) sont liés à des complications post-chirurgicales (hémothorax, pneumothorax, pneumonie). L'étude n'identifie pas de facteur augmentant ce risque de mortalité (âge, morphologie, paramètres cliniques, etc.).

Bonne survie à long terme aussi

46 chiens ont donc été rendus à leur propriétaire. Leur suivi a pu être obtenu sur une durée de 453 jours en médiane (1,2 ans) et jusqu'à 8 ans. 22 cas de décès sont signalés, dont 8 en lien avec la torsion pulmonaire (effusion pleurale persistante, récidive, absence d'amélioration clinique, etc.), ce qui représente un taux de mortalité de 17 %. Ces données font donc conclure par les auteurs de l'étude que le pronostic de la chirurgie est excellent, à court mais aussi à long terme, d'où l'intérêt de la proposer.