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20 mars 2020
Spécial Covid-19. L'Ordre demande de fermer boutique mais d'assurer les urgences sous peine de sanctions
Nous avons à peine publié notre fil ce matin qu'à dix heures, le président de l'Ordre national des vétérinaires, Jacques Guérin, a publié un communiqué. Pour plus de solennité, Jacques Guérin s'adresse aussi à ces consœurs et confrères dans un message vidéo (voir ce lien).
Cette position de l'Ordre national est celle adoptée à l'unanimité des présidents des Conseils régionaux de l'Ordre des vétérinaires. Mais, contrairement aux communiqués précédents, cette position n'est pas cosignée par les autres organisations professionnelles vétérinaires.
Hier soir, vers 23 heures, Laurent Perrin, le président du syndicat des vétérinaires libéraux (SNVEL) recommandait d'évaluer « chacun en son âme et conscience […], au cas par cas, la pertinence de recevoir un animal ou de se rendre dans un élevage pour y apporter des soins ».
Pour l'Ordre, la gravité de la situation sanitaire en Hauts-de-France, dans le Grand-Est et, de manière imminente en Ile-de-France, impose, dans toutes les régions de France, de « suspendre le libre accès au public » des structures vétérinaires (cabinets, cliniques, CHV).
En revanche, les gardes et les urgences devront être assurées, seulement après un appel téléphonique, en journée par la structure vétérinaire même si elle est fermée au public. Cela ne concerne que les « prises en charge indispensables des animaux malades ». En dehors des heures d'ouvertures habituelles de la clinique, les gardes et les urgences de nuit ou de week-end pourront continuer à être déléguées à d'autres structures.
Toutefois, cette obligation d'assurer les gardes et les urgences en journée est levée pour les vétérinaires contaminés par le coronavirus ou suspects de l'être. Il convient alors d'en avertir par téléphone le Conseil régional de l'Ordre.
L'Ordre rappelle que « la vaccination ne relève pas d'une situation d'urgence vitale. Les vaccinations doivent donc être reportées pendant toute la période de confinement, tout comme les interventions de convenance ».
Dans ces conditions exceptionnelles, l'Ordre a demandé au ministère de l'agriculture « l'autorisation de recourir à la télémédecine vétérinaire à titre expérimental pour une période donnée ». « Cette demande est de bon sens » dans une situation où des vétérinaires manquent de masques de protection.
Jacques Guérin appelle ses confrères « à ne pas placer leurs intérêts économiques au-dessus de l'urgence sanitaire » même si « la pression des clients est forte ». « Il est inadmissible que des clients ou des professionnels cherchent à profiter de cette crise pour mettre en tension les vétérinaires entre eux au nom d'une soi-disant « urgence économique » qui parfois a bon dos ». En d'autres termes, la mise en concurrence des vétérinaires entre eux n'est pas un motif pour s'affranchir de ces règles d'éthique professionnelle face à cette crise.
« Face à des faits avérés », les Conseils régionaux n'hésiteront pas, semble-t-il, à poursuivre les contrevenants devant les chambres disciplinaires.
Dans la mesure du possible, l'Ordre appelle aussi les vétérinaires à aider les hôpitaux et les soignants, « votre médecin traitant par exemple, en leur donnant les masques ou les gants que vous auriez en surplus ». Ce communiqué encourage aussi les vétérinaires à mettre leur matériel d'anesthésie et de réanimation à la disposition des hôpitaux humains en répondant à l'appel du ministère de la santé (voir ce lien).
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