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8 mars 2016
Oncologie féline : le registre suisse révèle des évolutions contrastées pour les 4 principaux cancers
Le registre suisse des cancers félins, constitué de 18 000 cas observés entre 1965 et 2008, vient de fournir sa seconde publication. Elle s'attache aux quatre types de cancers dominants chez le chat, à leurs évolutions, et aux facteurs de sensibilité par race et par sexe. Adénocarcinomes, fibrosarcomes, lymphomes et cancers à cellules squameuses ont des évolutions très différentes sur cette période. Les chats Européens sont presque systématiquement trouvés comme les plus à risque de développement de ces cancers. Et un effet significatif est identifié pour la castration, vis-à-vis du risque de développement de lymphome et de cancer à cellules squameuses dans les deux sexes.
Ce sont la peau et les tissus conjonctifs sous-cutanés qui représentent la localisation principale (41,5 %) des tumeurs observées sur la période 1965-2008 chez près de 18 000 chats suisses, sur la base du registre constitué a posteriori à partir des résultats d’analyses d’anatomopathologie, et dont la seconde analyse vient d'être publiée. Les trois quarts de ces “tumeurs cutanées” sont malignes (76,1 %), et leur fréquence a doublé à partir des années 1990. La moitié (49 %) de ces tumeurs malignes sont des fibrosarcomes. La glande mammaire est la seconde localisation en fréquence (8,2 % du total). Ce sont à 83 % des tumeurs malignes, dominées par les adénocarcinomes. Au coude à coude dans les localisations, les tumeurs du tractus gastro-intestinal (7,5 % du total) sont elles aussi majoritairement (87,1 %) malignes, mais en décroissance constante entre 1965 (30 %) et 2008 (4 à 5 %). Puis vient la localisation cardiorespiratoire (6,7 %, à 86 % de malignité) et de la cavité orale et du pharynx (5,3 % et 88 % de malignité). Le registre permet aussi de détailler les quatre principaux types de cancers. Une analyse statistique robuste a pris en référence la fréquence de ces cancers chez les chats Européens (le volet précédent de l’étude avait montré qu’ils présentent la fréquence de tumeurs la plus élevée), pour évaluer les prédispositions raciales.
Adénomes et adénocarcinomes ont été les cancers félins les plus fréquemment observés sur la période : près d’un sur cinq (19,1 %). Les formes malignes (adénocarcinomes) dominent (74,3 %), mais avec une fréquence relative qui se réduit : de 50 % de toutes les tumeurs en 1965 à 12 % en 2008. C’est en lien avec le développement de l’identification de tumeurs d’autre nature, et sans doute associé à des facteurs environnementaux (non étudiés ici). Leur localisation principale reste la glande mammaire (43,7 % des adénocarcinomes), devant le tractus gastro-intestinal (19,6 %), le tractus cardiorespiratoire (15,9 %) ou encore la peau (6,6 %).
Peu de races présentent une sensibilité vis-à-vis de ces adénocarcinomes significativement supérieure à celle des Européens : le Chartreux (risque x 1,9), le Siamois (x 2,44) et l’Oriental Shorthair (x 2,86). Sans surprise, toutes races confondues, le risque de développer un adénocarcinome augmente avec l’âge. En revanche, le fait d’être un mâle castré augmente le risque de 50 % par rapport à un mâle entier (x 1,53 - p<0,001). Alors que le fait d’être stérilisée ne modifie par le niveau de risque par rapport aux chattes entières : il reste 2,66 fois plus important que pour les mâles (p<0,001).
Les fibromes et fibrosarcomes félins sont le 2e type de cancer en proportion, et ils talonnent le précédent, à 18,4 % du total. En revanche, ils sont essentiellement malins (à 94,8 %). Quasi-inexistants avant 1970, ces cancers ont eu une fréquence relative en augmentation continue (5 % au début des années 1980), de manière particulièrement marquée à partir de 1990 (alors autour de 10 %). La barre de 20 % des cancers est franchie à partir de 1995 oscille autour de cette valeur jusqu’à la fin de la période d’observation (18 % en 2008). Le statut vaccinal des animaux n’est pas mentionné dans l’étude – et était probablement absent des données collectées. Toutefois, les auteurs relèvent que le vaccin FeLV a été mis sur le marché en suisse en 1986 et ne peuvent s’empêcher de noter « que l’augmentation substantielle de fibrosarcomes a commencé au début des années 1990 ». Ces tumeurs n'étant plus considérées comme spécifiquement liées aux vaccins mais aux injections en général, il est plus probable que la coïncidence dans le temps est à mettre en rapport avec une meilleure médicalisation des chats, qu'avec une vaccination en particulier.
La localisation des fibrosarcomes est majoritairement celle des tissus conjonctifs (88,5 %), devant les localisations non renseignées (5,7 %) et la cavité orale/pharynx (3,1 %). Les auteurs n’observent d’effet race que protecteur, et la liste en est longue. Pour les Siamois, Persan, Maine Coon, Abyssin, Birman, British Shorthair, Chartreux, Norwegian forest, Ragdoll et Somali, le risque est réduit d’entre 56 % (Chartreux) et 86 % (Abyssin), de manière hautement significative. Pour le sexe, les femelles stérilisées ont un risque augmenté par rapport aux chattes entières (x 1,26 et p<0,001), alors que la castration ne modifie pas le niveau de risque chez les mâles. Les femelles conservent un sur-risque significatif de fibrosarcome de 12 % par rapport aux mâles (p<0,001). Ces facteurs de risque (race et sexe) sont nouveaux pour l’oncologie féline. Ils sont probablement liés à la puissance statistique permise par le grand nombre de cas dans le registre, « mais des études complémentaires sont nécessaires pour confirmer ces différences ».
Les lymphomes connaissent une évolution inverse de celles des fibrosarcomes. Sur la totalité de la période, leur proportion est de 15,8 % de tous les cancers. Toutefois leur fréquence relative était de l’ordre du tiers des cancers jusqu’à la moitié des années 1995 (38 % entre 1972 et 1994). Depuis, elle oscille autour de 12 %. « Cette réduction de [leur] fréquence pourrait donc être expliquée par l’introduction du vaccin FeLV en Suisse ». Le fait que les chats aient eu accès à l’extérieur ou non n’est pas mentionné.
Les races Somali et Oriental Shorthair sont significativement prédisposées (risque de lymphome malin x 2,59 et x 1,89, respectivement). À l’inverse, un effet protecteur significatif est observé pour les Norwegian Forest (-57 %), British Shorthair (-55 %), Maine Coon (-51 %) et Persans (-43 %). Ces cancers apparaissent à tout âge, mais préférentiellement chez des chats de moins de 5 ans. Pour ce type de cancer, la castration augmente significativement le risque pour les mâles (x 1,37) comme pour les femelles (x 1,49) – et les femelles sont significativement moins à risque que les mâles (-12 %, p<0,001). Là encore, l’effet associé à la stérilisation est une nouveauté.
Pour les carcinomes épidermoïdes (cancers à cellules squameuses), qui représentent un cancer sur 10 sur la période, l’évolution a été encore différente : réduction entre le milieu des années 1960 (autour de 15 %) et les années 1990 (< 5 %), puis augmentation, pour sembler se stabiliser autour de 12 % en 2008. La moitié de ces cancers a pour localisation la peau (49,3 %), devant la cavité buccale/le pharynx (29 %). Là encore, les spécificités raciales sont essentiellement protectrices : Persan (-49 % par rapport aux chats Européens), Siamois (-78 %), Maine Coon (-83 %), Abyssin (-76 %), British Shorthair (-70 %), Sacré de Birmanie (-81 %), Chartreux (-73 %) et Norwegian Forest (- 80 %). L’effet sexe est absent chez les animaux entiers, par contre la castration augmente significativement le risque pour les mâles (x 1,32) comme pour les femelles (x 1,30).
Les auteurs en appellent à une standardisation des données de cancérologie féline, au travers d’autres registres nationaux ; ils recommandent aussi d’adopter alors une même classification des cancers (ils ont retenu celle de l’OMS pour l’humaine).
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