12 août 2025
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Lors du toilettage aussi, de la musique (classique) avant toute chose. C'est ce qu'une équipe de trois éthologues de l'université de biologie de Lublin (Pologne) vient de montrer, dans une courte publication identifiant un « effet de réduction du stress » de la musique classique sur les chiens en cours de toilettage.
Tous les chiens ne s'habituent pas à fréquenter un même salon de toilettage. Ces auteurs relèvent que les animaux y sont exposés à « divers stimuli aversifs, notamment des personnes inconnues, l'absence de leurs maîtres, des odeurs persistantes ou la présence d'autres chiens, ainsi que des bruits de volume élevé. Ces facteurs de stress déclenchent souvent des comportements anxieux ». En médecine humaine, l'effet de la musique peut se révéler à la fois efficace sur la douleur et l'anxiété ressenties, par exemple en salle de réveil de chirurgie (elle produit aussi une diversion), ou sur une douleur chronique (effet trouvé significatif dans une méta-analyse de plus de 70 essais randomisés). Chez le chien, une équipe américaine a montré que la musique classique réduit significativement les tremblements, vocalisations et l'activité de chiens en chenil. Les auteurs sont donc passés au salon de toilettage.
Leur hypothèse était que la diffusion de musique classique réduirait les comportements de stress. Ils ont donc travaillé au sein d'une même structure et avec une même personne effectuant le toilettage, et un même observateur. Quinze chiens (10 mâles et 5 femelles), qui tous avaient l'habitude de fréquenter ce salon, ont été observés avec une notation de 1 à 5 des comportements de stress à chaque opération que sont le bain, le séchage, la tonte et la coupe des ongles :
Chaque chien a été suivi sur trois sessions en tout, espacées de l'intervalle habituel entre deux toilettages de chaque animal. Au cours de la première, aucune musique n'était diffusée (session témoin). Pour les deux sessions suivantes, il y avait diffusion à 75 dB (pour couvrir le bruit présent dans le salon) de la sonate au clair de lune (n° 14 en do dièse mineur, opus 27 n° 2 de Beethoven), puis d'un nocturne (n° 2, opus 9, de Chopin), passés en boucle au cours de ces sessions (l'ordre des sessions est le même pour tous les animaux). Les auteurs ont réalisé une analyse statistique solide, comparant les notes moyennes par session et présentant les valeurs médianes et d'écart type, en prenant en compte la distribution non normale des variables.
Ils n'observent pas de différence significative de la note de comportement de stress pour le bain selon qu'il y a ou non de la musique. En revanche, lorsqu'ils réalisent l'analyse statistique pour les mâles d'une part, et les femelles d'autre part, ils observent une différence significative, les femelles exprimant moins de stress que les mâles sur l'ensemble des trois sessions (notes moyennes de 4,4 et 3,4, respectivement, p=0,001). Mais cette particularité ne suffit pas à faire apparaître un effet apaisant significatif de la musique classique chez les mâles pour le bain (p=0,08).
En revanche, pour les trois autres étapes, les différences sont hautement significatives (p<0,001) en faveur de la diffusion de l'un ou l'autre des morceaux de musique classique, pour l'ensemble des 15 chiens de l'étude (voir l'illustration principale). Et cette fois, l'effet apaisant était significativement plus marqué pour les mâles que pour les femelles lors du séchage et de la tonte – deux interventions particulièrement bruyantes. Sur l'ensemble de l'étude, il n'a jamais été observé de différence entre les comportements notés pendant la diffusion des deux pièces musicales. Les auteurs précisent que leur choix des morceaux a été guidé par l'absence de chants, de ruptures dans la mélodie et un tempo lent.
Pour les auteurs, ces résultats indiquent que « la musique classique est une méthode d'enrichissement simple, efficace et non invasive qui peut améliorer le bien-être du chien dans les environnements de toilettage ». Ils préviennent toutefois que seuls deux morceaux ont été testés et qu'il « est impossible de déterminer quels éléments précis de la musique ont contribué à cet effet. Des recherches complémentaires, utilisant un éventail plus large de styles et de structures musicales, sont nécessaires pour identifier les éléments clés qui influencent les réactions au stress des chiens ».
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