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2 mai 2025
Exposition au virus de la rage chez les voyageurs : facteurs de risque et conseils avant le départ
La rage cause environ 59 000 décès humains par an, principalement en Asie et en Afrique. Bien que les cas de rage soient rares chez les voyageurs internationaux, l'exposition à cette zoonose virale est relativement fréquente. Et le risque continuera probablement à augmenter puisque les voyages internationaux se multiplient.
Au cours de la période 2018-2022, une prophylaxie post-exposition à la rage (PPE) a été effectuée en moyenne chez 5 900 patients par an, et l'Institut Pasteur de Paris en a traité 20 %. Des chercheurs de cet Institut ont passé en revue les cas de 2916 voyageurs ayant ainsi reçu une PPE dans l'établissement au cours de cette période de 5 ans. Leurs objectifs étaient de mieux comprendre les conditions propices à l'exposition à la rage et de mieux conseiller les voyageurs avant leur départ.
Pendant la période d'étude, la majorité des patients ayant consulté le centre (59,6 %) avaient été exposés au risque de rage en Asie du Sud-Est (33,7 % des cas) ou en Afrique du Nord (26 % des cas).
La moitié des voyageurs exposés revenaient des 5 pays suivants : Thaïlande, Maroc, Indonésie, Algérie et Tunisie.
Trois espèces animales représentent à elles seules 95,6 % des expositions animales : les chiens (47 %), les chats (27,9 %) et les singes (20,6 %). Les autres espèces en cause sont des rongeurs, des chauves-souris, des mammifères carnivores (procyonidés) et des équidés.
L'origine animale de l'exposition varie de manière significative en fonction de la zone géographique visitée.
Les patients potentiellement exposés à la rage l'avaient été suite à une morsure (68 % des cas), une griffure (32 %) ou le léchage d'une plaie ou d'une muqueuse (5 %). Les membres supérieurs et inférieurs sont les zones le plus souvent touchées (respectivement 48,8 et 44,8 % des cas).
Le fait que les membres supérieurs soient touchés dans près de la moitié des cas évoque un comportement à risque avec les animaux. Dans une étude plus ancienne menée à l'aéroport de Francfort (auprès de 3 000 voyageurs adultes de retour en Allemagne), plus de 2 expositions sur 3 étaient liées au fait de caresser ou de nourrir un animal. Les auteurs de l'étude française ont cependant constaté que 22,9 % des patients décrivent l'exposition comme non-provoquée.
Au sein de la population autochtone des pays endémiques, comme en Thaïlande, la plupart des expositions à la rage concernent les enfants. En raison de leur inexpérience, de leur petite taille et de leur moindre capacité à éviter les attaques, ils présentent également des blessures plus graves que les adultes.
À Pasteur, les enfants de moins de 15 ans représentent un sixième seulement des voyageurs exposés à la rage. La proportion de ces patients est plus élevée parmi ceux ayant voyagé en Afrique du Nord qu'en Asie du Sud-Est (27,5 % versus 10,5 %).
Par rapport aux adultes, ces enfants sont plus souvent de sexe masculin (58 % contre 47,8 %) et l'exposition est plus fréquemment liée aux chats (42,4 % versus 25,3 % chez les adultes), suite à une griffure (48,7 % vs 29,6 %).
La sensibilisation au risque rabique est relativement faible chez les personnes qui voyagent dans des pays à risque. Ainsi, moins de 10 % des patients inclus dans l'étude avaient été vaccinés contre la rage avant leur départ en voyage. Ce faible taux de vaccination s'explique aussi par le manque de temps, le coût et la difficulté d'accès à la vaccination.
Les bénéfices de la vaccination antirabique avant le voyage devraient pourtant être présentés aux personnes à risque, selon les auteurs. Les individus de sexe masculin, jeunes, qui effectuent de longs séjours à l'étranger (plus de 4 semaines), et/ou qui voyagent en Asie, sont considérés comme particulièrement à risque dans l'étude allemande citée plus haut.
La vaccination devrait être proposée en priorité aux personnes qui prévoient de visiter des lieux fréquentés par des singes en Asie du Sud-Est, ainsi qu'à celles qui visitent régulièrement leurs proches ou qui font du tourisme en Afrique du Nord.
En cas d'exposition au virus de la rage, la PPE dépend du statut immunitaire du patient. S'il est vacciné, la PPE est simplifiée : selon le protocole approuvé par l'OMS, le schéma thérapeutique préventif ne nécessite l'administration que de 2 doses vaccinales. La sérothérapie jusqu'au 7e jour suivant la première dose de vaccin antirabique n'est pas non plus nécessaire pour les patients de catégorie III ; ces derniers sont ceux qui ont été soumis à un risque grave d'exposition car faisant suite à une morsure ou une griffure ayant traversé la peau, au léchage d'une plaie, au léchage d'une muqueuse ou à l'exposition à des chauve-souris.
Dans cette étude, 35,7 % des personnes exposées étaient classées dans la catégorie III et auraient donc dû recevoir une sérothérapie. Toutefois, seulement 34,7 % de ces patients ayant entamé la PPE à l'étranger ont effectivement été traités. Dans de nombreux pays, ce traitement n'est pas disponible.
De manière générale, les personnes qui voyagent dans des pays où la rage est endémique devraient être mieux informées de l'importance d'éviter tout contact avec les animaux, qu'il s'agisse des chiens, des singes ou des chats. Les enfants sont à surveiller particulièrement car ils sont susceptibles d'entrer spontanément en contact avec les animaux qu'ils rencontrent et ne pas le signaler. Le vétérinaire peut être le relais de ces conseils, en particulier à l'occasion de la vaccination antirabique des animaux de compagnie de ces potentiels vacanciers ou voyageurs.
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