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8 novembre 2024
60 millions de consommateurs épargne les vétérinaires
Un constat sans concession est livré par l'Institut national de la consommation (INC) sur le secteur des animaux de compagnie dans le dernier hors-série de son magazine 60 millions de consommateurs.
« Certains produits sont inutiles », « Le recours aux assurances santé peut réserver des déconvenues […] », « Des marques de croquettes pour chat apportent des quantités limitées de nutriments »… Le ton est donné dès l'éditorial de ce supplément de 100 pages que nombre de propriétaires auront potentiellement parcouru avant de passer la porte de la clinique. Autant être averti de son contenu.
La première des 3 parties du magazine s'intéresse à la santé des chiens et des chats : alimentation, soins vétérinaires, assurance santé et gestion de la fin de vie. Le contenu est plutôt documenté et factuel, mais cohérent avec la mission de l'INC, à savoir l'information et le conseil des consommateurs, donc la révélation de toute anomalie, risque ou abus de la part des fournisseurs et de leurs produits ou services. Les vétérinaires sont plutôt épargnés, présentés comme des professionnels de bon conseil. Exemple : « Pour faire le bon choix [en termes d'alimentation], n'hésitez pas à consulter votre vétérinaire ». Ouf !
Les soins vétérinaires précisément font l'objet d'un chapitre de 5 pages, sous un angle financier. Leur coût – jugé élevé – est expliqué (après avoir rappelé que les tarifs vétérinaires sont libres, donc variables) :
Mais aussi, les « objectifs de rentabilité » des groupes de cliniques récemment déployés en France sont cités parmi les origines de l'augmentation des coûts vétérinaires : l'INC reprend le témoignage d'une praticienne déplorant que les vétérinaires salariés de ces groupes sont évalués sur le chiffre d'affaires qu'ils génèrent, avec un risque de proposition de soins plus techniques et coûteux que le propriétaire ne pourra pas toujours assumer.
Des conseils sont alors donnés pour « payer moins ». Il s'agit sommairement de comparer les prix, de ne pas décider dans la minute (pour des soins lourds) et de hiérarchiser l'importance des soins, afin de les limiter au besoin.
Demander un devis, et en discuter, sont recommandés, au bénéfice de tous, y compris du vétérinaire. D'une manière générale, la communication est incitée, d'autant plus que le sujet des soins comprend une composante émotionnelle importante.
L'association Vétérinaires pour tous est mise en avant (entre autres) pour l'aide apportée aux propriétaires nécessiteux.
Les traitements antiparasitaires (contre les seuls parasites externes) sont également abordés, du point de vue de leur usage pratique. Il est ici conseillé d'inspecter régulièrement le pelage du chien ou du chat, et de placer un collier parasitaire sur un animal qui sort ou, mais à défaut seulement « si l'animal ne supporte pas de collier », un spot-on. Shampoings et spray antiparasitaires ont leurs limites (durée d'action courte, difficulté d'usage). Les comprimés sont alors une solution « beaucoup plus simple et très efficace », mais nécessitant une prescription vétérinaire… Et il faut ramasser les crottes, pour « limiter les risques de contamination de l'environnement ».
La toxicité de la perméthrine pour le chat ou du fipronil pour le lapin est signalée. De même que les risques de contrefaçon (en particulier des colliers antiparasitaires) lors d'achat sur Internet.
Des croquettes pour chats ont fait l'objet d'un test comparatif. Ainsi, 12 produits de diverses marques pour chat adulte stérilisé ont été évalués en termes de qualité nutritionnelle (sur la base des recommandations de la Fediaf), en particulier les apports en acides aminés, en acides gras (dont oméga-3), vitamines et minéraux. La digestibilité (taux de gélatinisation) et la densité énergétique ont aussi été prises en compte, mais pas le prix (dans la note).
Les résultats montrent des disparités, avec notamment des apports parfois à la limite de l'acceptable pour les acides aminés, un défaut d'apport en potassium (dans 3 produits), ou une digestibilité juste acceptable.
Mais force est de constater que les gammes vétérinaires incluses s'en sortent le mieux : Royal Canin, Hill's Science Plan, Ultima, Purina One et Franklin constituent ainsi le top 5 de ce classement.
D'une manière générale, les assurances santé sont remises en cause : leurs conditions sont trop restrictives pour la plupart, donc elles sont inutiles ou inintéressantes du point de vue financier.
Une étude comparative a également été réalisée, sans classement toutefois, avec des simulations pour 8 contrats type concernant une chienne berger australien de 4 ans et un sacré de Birmanie de 3 ans. Elle révèle des restes à charges variables mais systématiques, en lien avec les taux de remboursements et les franchises appliquées, ainsi que les plafonnements (parfois par maladie, ce qui est limitant pour des affections chroniques). Les frais de prévention (stérilisation, vaccins) sont remboursés à un niveau « ridiculement bas ». L'INC alerte aussi sur les délais de carence, les malus et les exclusions dont la liste est « longue comme le bras »…
La seconde partie du magazine aborde les produits d'équipement, dont les accessoires ou les litières pour chats.
L'efficacité des phéromones de synthèse pose question selon l'INC, car elle manque de données scientifiques pour l'attester. Elle fait débat au sein de la communauté scientifique. Ces produits sont à considérer comme une aide, à court terme (lors d'un déménagement par exemple), mais rappel est fait que ce ne sont pas des médicaments et l'importance d'une consultation vétérinaire en cas de troubles du comportement est mise en avant.
Le lien homme-animal est le thème de la troisième partie, comprenant notamment l'acquisition de l'animal (évolution de la réglementation, points de vigilance, etc.), les troubles du comportement, l'allergie aux chats, les voyages ou l'entrée en Ehpad…
Sur le volet comportemental, des notions d'éthologie sont rappelées, ainsi que la conduite à tenir face à certaines problématiques classiques comme l'agressivité ou les destructions, rédigée avec la collaboration de vétérinaires. Vers qui se tourner en cas de besoin est également abordé, face à une offre pléthorique incluant des ‘coach comportementalistes' par exemple, dont la formation n'est pas encadrée. Consulter un vétérinaire spécialisé et s'adresser à des éducateurs diplômés est alors recommandé, les deux n'étant pas incompatibles puisque ces vétérinaires travaillent souvent de concert avec l'éducateur. L'INC prévient que coût d'une thérapie comportementale n'est pas anodin (300 à 2000 €), mais responsabilise le propriétaire : aimer son animal, c'est prendre soin aussi de sa santé mentale.
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