29 avril 2025
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L'expérience du chirurgien lors d'ovariohystérectomie de chatte se traduit par un meilleur évitement de la douleur. C'est la conclusion d'une étude brésilienne publiée à la mi-octobre, réalisée sur un effectif délibérément limité.
La faiblesse de l'étude (peu d'interventions incluses) est liée à son sujet même : la douleur per- et post-opératoire, lors d'ovariohystérectomie de convenance. Les analyses statistiques permettant de réaliser un essai sur un faible nombre d'animaux ont été sollicitées, permettant – pour l'objectif suivi, à savoir si l'expérience du chirurgien modifiait les manifestations de la douleur – de n'inclure que 16 interventions (8 animaux par groupe pour détecter une différence significative avec un risque de 5 % et une puissance de 0,8). Le niveau expérimenté correspond à un professeur d'université exerçant la chirurgie des petits animaux depuis au moins 10 ans (université de l'état de Santa Catarina). L'inexpérience se réfère à un étudiant vétérinaire en dernière année, ayant eu des travaux pratiques sur modèle en mousse, sur cadavre et ayant réalisé (sous la supervision de ses enseignants) deux ovariohystérectomies. Les interventions réalisées par les étudiants de cette étude étaient également réalisées sous la supervision d'un chirurgien expérimenté. Huit étudiants ont donc réalisé les ovariohystérectomies “inexpérimentées”.
Il n'y avait pas de différence significative pour l'âge ni le poids des chattes dans les deux groupes. La prémédication a été réalisée avec acépromazine et méthadone, et l'induction avec du propofol, avant relais gazeux (après intubation), et monitoring. L'incision sur la ligne blanche était de 6 cm pour toutes les chattes, et l'ovariectomie était réalisée par la technique des trois clamps sur le pédicule ovarien. Dans tous les cas, s'il y avait augmentation d'au moins 20 % de deux ou plusieurs des paramètres suivants (fréquence cardiaque, fréquence respiratoire et pression artérielle systolique), un bolus IV de fentanyl était administré lentement sur 2 minutes, pour soutien analgésique peropératoire. La durée totale de l'intervention et le nombre de bolus de fentanyl étaient les paramètres enregistrés.
Sans réelle surprise, « la durée de l'intervention chirurgicale était plus longue dans le groupe inexpérimenté (62 ± 17 minutes en moyenne), par rapport au groupe expérimenté (19 ± 8 minutes, p≤ 0,001) ». Il y avait une tendance, mais pas de différence significative (faible effectif) à un moindre recours à une antalgie per-opératoire dans le groupe expérimenté (3,25 ± 1,9 fois, contre 8,35 ± 5,6 fois chez les étudiants, p = 0,055). De même, il y a eu un soutien analgésique per-opératoire pour les 8 interventions inexpérimentées, et 7/8 chez les expérimentées. Dans la courbe de survie (injections d'antalgiques), il n'y a pas de différence statistiquement significative lorsque l'unité observée est la chatte. En revanche, lorsque chaque administration est considérée comme un événement, il y a une différence hautement significative en faveur des chirurgiens expérimentés (p=0,005, voir l'illustration principale) ; ce qui est logique puisque ces interventions étaient plus longues.
Pour le post-opératoire, deux opératrices indépendantes (ne connaissant pas les notes attribuées par l'autre) ont évalué toutes les chattes 16 h avant puis 1, 2, 4, 6, 8, 12 et 24 h post-chirurgie. Elles ont utilisé les mêmes grilles d'évaluation de la douleur, pour lesquelles elles étaient entraînées (une grille multidimensionnelle et une grille observationnelle des signes liés à la douleur). Elles étaient aveugles pour le niveau d'expérience du chirurgien. De la morphine était administrée aux chattes à partir d'un seuil donné de l'une ou l'autre des grilles. Leurs évaluations étaient corrélées, surtout pour la grille multidimensionnelle (r=0,723). L'autre grille n'ayant pas fourni d'évaluation impliquant un traitement, seule la première a été prise en compte. Pour celle-ci, il n'y a eu de différence post-opératoire qu'à 12 h, avec significativement plus d'interventions dans le groupe “inexpérimenté” (p=0,035). Sur la totalité de la durée d'observation, il n'y avait pas de différence significative, bien qu'un chat sur 8 dans le groupe expérimenté et 5/8 dans l'autre aient reçu de la morphine. Pour les auteurs, « ces résultats soutiennent l'hypothèse selon laquelle les chirurgiens inexpérimentés généreraient une plus grande douleur postopératoire ».
Enfin, pour la guérison de la plaie chirurgicale, un examen a été réalisé par deux personnes (aveugles de la notation de l'autre) et également aveugles pour le niveau d'expérience du chirurgien, trois, sept et quatorze jours après la chirurgie. Elles notaient l'état de la plaie de 0 (pas de complication) à 3 (complication sévère). Les deux évaluateurs concourraient à observer une formation plus importante de croûtes sur la plaie des chattes opérées par les étudiants par rapport aux chirurgiens à J7 et J14 post-intervention (différence significative dans les deux cas). Et la guérison de la plaie était plus lente dans ce premier groupe. Pour les auteurs, cela peut être lié à la longueur de l'intervention, associée à une plus intense manipulation des organes internes, pouvant conduire à des dommages tissulaires.
Ainsi, « l'expérience du chirurgien a influencé de manière significative les paramètres peropératoires, la durée de l'intervention et la consommation de fentanyl par animal ». Les auteurs préviennent que ces résultats « concordent avec une autre étude [néozélandaise], indiquant que les étudiants vétérinaires de dernière année obtiennent souvent leur diplôme avec une expérience limitée et une faible confiance dans la réalisation d'interventions chirurgicales de routine, telles que les procédures de stérilisation, qui peuvent compromettre le bien-être animal ». Ils proposent de modifier le cursus pour « assurer une formation chirurgicale adéquate pour minimiser ces complications et améliorer le bien-être animal ».
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