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5 juillet 2024
Hémothorax chez un chat : souvent traumatique, pas souvent mortel
Les connaissances cliniques sur l'hémothorax concernent surtout l'espèce canine. Ce qui fait l'intérêt de cette analyse rétrospective de 25 cas chez le chat.
Les auteurs, du Royal Veterinary College de Hatfield à côté de Londres, en concluent que malgré la présence fréquente d'autres lésions, le pronostic vital est plutôt bon, avec un taux de survie de 83,3 % ici.
Ces cliniciens publient leur étude en libre accès dans le VetRecord. Leur premier constat est qu'un hémothorax est rare chez le chat : sur la période d'étude de 18 ans considérée (2005-2022), seuls 25 cas ont été diagnostiqués et pris en charge dans leur établissement (centre hospitalier universitaire, qui accueille les urgences 24h/24).
Seuls les cas bénéficiant d'un diagnostic de certitude ont toutefois été retenus (confirmation de l'hémothorax à la thoracocentèse, à l'autopsie…). Une suspicion d'après les résultats d'imagerie de suffisait pas. La prévalence réelle de l'affection est ainsi potentiellement sous-évaluée.
L'hémothorax, surtout d'origine traumatique, est le plus souvent associé à d'autres lésions ou affections, en particulier une contusion pulmonaire (15 cas), un pneumothorax (11 cas), des fractures du crâne (5), des côtes (5), des membres (4), de la colonne vertébrale (3), du pelvis (3), des lésions oculaire (4), des plaies (4), etc.
Chez le chien, les principales causes d'un hémothorax sont traumatiques, cancéreuses ou hématologiques (coagulopathie) ; il en est de même chez l'homme, avec en plus des causes iatrogènes.
Chez le chat, les causes traumatiques dominent nettement, avec 20 cas sur les 25 ici (80 %) : notamment un accident de la route (6 cas) ou une chute (1 cas), lorsque précisé.
Les autres causes sont plus anecdotiques :
Les auteurs rappellent que les intoxications aux rodenticides sont plus fréquentes chez les chiens que chez les chats, ce qui peut en partie expliquer, entre autres causes, que les coagulopathies soient une origine si peu fréquente ici.
Pour les 2 derniers chats, l'hémothorax était associé à une pneumonie fibronécrotique chronique (chez un chaton de 6 mois) ou à la présence d'un plomb de fusil au niveau de l'aisselle mais sans certitude sur son implication en l'absence de plaie visible (chez un mâle castré de 3 ans).
En termes de signes cliniques, une tachypnée (> 40 cpm, 60 en médiane) est quasi systématique (voir tableau en illustration principale), mais elle n'est pas nécessairement spécifique à l'hémothorax ; elle peut résulter du stress, de la douleur ou des lésions concomitantes.
Une dyspnée (effort à l'inspiration) est très fréquente aussi, mais à nouveau, elle n'est pas nécessairement secondaire à l'hémothorax. Les autres anomalies, comme une hypo ou une hyperthermie, une brady ou une tachycardie…, sont irrégulières (voir tableau).
Parmi les troubles hémodynamiques, une anémie, le plus souvent légère ou modérée, est fréquente.
Radiographies et échographie apparaissent utiles pour la suspicion diagnostique. Un scanner, lorsque disponible, reste un examen de choix.
Une thoracocentèse à but diagnostique ou pour traiter d'autres lésions comme un pneumothorax a été fréquemment réalisée.
En revanche, l'intervention à but thérapeutique spécifiquement pour l'hémothorax est peu fréquente, et lorsque réalisée, elle n'a pas eu besoin d'être réitérée.
L'un des chats, victime d'un traumatisme, était mort à son arrivée. Parmi les 24 autres, 20 ont survécu à l'hospitalisation, ce qui correspond à un taux de survie de 83,3 %.
L'un des chats décédés (hémothorax traumatique) a été euthanasié 24 heures après sa prise en charge, pour des motifs financiers. Le chat atteint d'un cancer osseux a également été euthanasié après 48 heures en raison du pronostic sombre associé. Les deux autres cas n'ayant pas survécu présentaient un hémothorax d'origine traumatique, et l'aggravation de leur état (arrêt respiratoire, dyspnée) a motivé une euthanasie après 9 et 14 jours d'hospitalisation, respectivement.
Le pronostic de survie à court terme est donc plutôt bon. Mais les propriétaires doivent être alertés que l'hospitalisation peut être longue (et coûteuse) – en lien surtout avec les comorbidités. Sa durée est de 5 jours en médiane ici, et jusqu'à 15 jours. Le taux de survie à plus long terme mériterait aussi d'être évalué, ce qui n'a pas été fait dans cette étude rétrospective.
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