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24 juin 2022

Baromètre des tarifs vétérinaires : des augmentations mais surtout des disparités

par Agnès Faessel

Temps de lecture  4 min

Figure 1.
Budget vétérinaire moyen par département pour les soins préventifs d'un chien (moyenne entre un grand et un petit chien) et d'un chat la première année (consultation, primovaccination et rappel, identification, stérilisation). Source : Le Mammouth Déchaîné
Figure 1.
Budget vétérinaire moyen par département pour les soins préventifs d'un chien (moyenne entre un grand et un petit chien) et d'un chat la première année (consultation, primovaccination et rappel, identification, stérilisation). Source : Le Mammouth Déchaîné
 

À la veille de la Journée mondiale contre l'abandon des animaux de compagnie (samedi 25 juin), le site Internet Le Mammouth Déchaîné publie les résultats d'une nouvelle enquête sur les tarifs vétérinaires pratiqués en France. Son auteur, Thomas Legrand, constate en effet que la méconnaissance du coût d'entretien et de soins d'un chien ou d'un chat est une cause importante d'abandon. Afin de sensibiliser et responsabiliser les propriétaires, il avait mené une première enquête sur ces tarifs en 2021 (voir LeFil du 30 juillet), dans la continuité de celles réalisées régulièrement par l'association UFC-Que Choisir jusqu'en 2018. L'enquête 2022 en est ainsi la seconde édition.

Budget annuel des soins de prévention

Sur le plan de la méthodologie, les tarifs pratiqués ont été récoltés par téléphone (appel anonyme) auprès 2105 cabinets ou cliniques vétérinaires répartis sur le territoire (95 départements), entre le 19 avril et le 4 mai derniers. Afin d'évaluer le budget annuel à consacrer aux soins vétérinaires préventifs d'un nouvel animal (hors maladie ou accident donc), les prix suivants étaient demandés pour un chat, un petit chien (chihuahua) ou un grand chien (labrador) :

  • Consultation,
  • Primovaccination et rappel de vaccination,
  • Identification (puce électronique),
  • Stérilisation ou castration.

Lorsqu'une fourchette était donnée, le tarif le plus bas était conservé. Le total aboutit à un coût annuel, pour un mâle ou une femelle.

Les résultats sont présentés par départements et par villes, avec un comparatif entre 2021 et 2022.

Augmentation contenue

Les résultats de ce « baromètre » montrent que l'augmentation moyenne nationale de ces prix vétérinaires (tous actes confondus) est de 2,32 % en un an. La vaccination augmente le plus, de 3 %, et l'identification le moins, de 1,5 %. C'est inférieur à l'inflation sur la période (+4,8 % en avril) constate Thomas Legrand.

Des disparités sont toutefois très importantes selon les villes (voir figure 2 ci-dessous).

Figure 2.

Augmentation moyenne (%) des tarifs vétérinaires entre 2021 et 2022 pour 10 principales métropoles de France.

Source : Le Mammouth Déchaîné.

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L'auteur signale toutefois que Nantes, avec une augmentation de 11,2 %, « opère un rattrapage » : c'était la ville qui affichait les tarifs les moins élevés en 2021.

L'évolution constatée dans 85 villes est présentée sur le site. Et certaines variations très importantes, dans un sens comme dans l'autre (Versailles +24 %, Lorient +17,7 %, Bourges +15,8 %, mais Albi -17,7 %, Ivry-sur Seine -16,3 %, Asnières -15,3 %...) trouvent également des explications dans la taille de l'échantillon interrogé (moins de 10 établissements), un changement de technique opératoire ou de nouvelles grilles tarifaires (potentiellement suite à un changement de propriétaire).

6 villes sont particulièrement stables dans leurs tarifs (exactement identiques entre 2021 et 2022) : Drancy, Toulon, Lille, Vannes, Fréjus, Villeneuve-d'Ascq.

L'Occitanie : région la plus homogène

À plus large échelle, des disparités départementales et régionales sont observées (voir figure 1 en illustration principale).

Les départements où les tarifs sont les plus élevés (plus de 1200 €) sont ceux de la région Île-de-France, le Rhône, l'Ain, la Haute-Savoie, le Var, les Alpes-Maritimes, l'Indre-et-Loire et la Guyane. La région Occitanie est la plus homogène, et compte le plus grand nombre de départements où les tarifs sont peu élevés (moins de 1000 € pour un chien et un chat).

Consultation à 38 € en moyenne

Les prix sont évidemment variables pour un chat, un petit chien type chihuahua ou un grand chien type labrador, essentiellement pour la stérilisation ou la castration. Mais pour chaque acte, les fourchettes tarifaires peuvent être très étendues.

Les tableaux ci-après présentent les tarifs mini, maxi et moyen pour chaque acte et chaque animal, au plan national.

La consultation est ainsi en moyenne à 37-38 €, mais elle va de 20 à 85 €.

Fourchettes de tarifs au plan national en 2022

Source : Le Mammouth Déchaîné.

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Le coût total moyen des soins la première année (moyenne des coûts totaux par structure) s'élève à 440 € pour un chat, 660 € pour un petit chien et 742 € pour un grand chien (la somme des prix moyens est inférieure, mais non représentative des prix pratiqués dans une structure).

Paris toujours en tête

Les résultats sont détaillés pour les 10 principales métropoles de France, voir figures 3 et 4 ci-après (pour les chats et les grands chiens). Ils montrent, sans réelle surprise, que Paris reste celle où les tarifs sont les plus élevés ; mais les charges fixes qui pèsent sur les cliniques y sont sans doute aussi parmi les plus importantes. Strasbourg, Lyon et Nice la suivent, dans un ordre variable selon le type d'animal.

Lille est, en 2022, la métropole où les prix sont les plus bas selon ce baromètre.

Figure 3.

Coûts moyens pour un chat dans 10 métropoles françaises

Source : Le Mammouth Déchaîné.

 

Figure 4.

Coûts moyens pour un grand chien (type labrador) dans 10 métropoles françaises

Source : Le Mammouth Déchaîné.

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Il sera intéressant, si l'enquête est renouvelée en 2023, d'observer l'évolution de ces prix dans un contexte national et mondial tumultueux, qui cumule les crises, sanitaires, politiques et économiques.