5 mai 2025
4 min

Bienvenue sur LeFil.vet
L'accès au site web nécessite d'être identifié.
Merci de saisir vos identifiants de connexion.
Indiquez votre email dans le champ ci-dessous.
Vous recevrez un email avec vos identifiants de connexion.
Une hémorragie épidurale est une possible complication des hernies discales, vraisemblablement secondaire à une lacération du plexus veineux intervertébral ventral lors de l'extrusion du disque intervertébral. Mais sa suspicion clinique n'est pas évidente : une étude s'est donc attachée à en rechercher les caractéristiques, notamment épidémiologiques et cliniques.
L'étude a été menée dans un centre hospitalier vétérinaire américain (privé). Les cas retenus, rétrospectivement, sont des extrusions discales thoracolombaires aiguës (hernie de type Hansen I), traités par chirurgie (hémilaminectomie) entre 2018 et 2021 (3 ans). L'intervention permettait de découvrir ou confirmer une éventuelle hémorragie épidurale. Le caractère aigu est défini par une apparition des premiers signes dans les 4 semaines précédentes.
Un suivi pendant au moins 4 semaines après la chirurgie devait être documenté. Et un total de 160 cas a ainsi été inclus (dont 12 sur de mêmes chiens, opérés à deux reprises pour des hernies différentes) : 63 d'entre eux (39 %) présentaient une hémorragie épidurale, et donc 97 n'en présentaient pas.
Des chiens de 17 races sont représentés dans le groupe avec hémorragie. Et la race la plus fréquente parmi elles est le bouledogue français, avec 23 chiens soit 37 % du groupe. Dans l'autre groupe, 22 races sont représentées, avec ici encore des bouledogues français, au nombre de 12 (soit 12 % du groupe, la différence est significative). Parmi les 35 bouledogues français opérés pour ces hernies, une hémorragie associée est ainsi présente chez les deux tiers (23/35, 66 %).
D'autres races présentent une forte proportion de chiens atteints d'hémorragie, mais sur des effectifs plus réduits : le pit-bull (6/8 soit 75 %), le beagle (4/7 soit 57 %), le cocker (4/5 soit 80 %).
Inversement, parmi les 39 teckels de l'étude, seuls 6 (15 %) présentent une hémorragie épidurale – et représentent 10 % du groupe avec hémorragie – tandis que les 33 autres (85 %) n'en présentent pas (et pèsent pour 34 % du groupe, la différence étant à nouveau significative).
En termes de localisation de la hernie, le bouledogue français présente aussi des spécificités par comparaison aux autres races : lorsque non hémorragique, la lésion se situe en majorité en région lombaire (L2-L4 ou L4-L7), alors qu'elle est plus haute dans les cas d'hémorragie, plus souvent alors en région thoraco-lombaire (T12-L2).
Parmi les autres paramètres démographiques analysés, l'âge et le poids sont identifiés comme significatifs : les chiens sont plus jeunes dans le groupe avec hémorragie (4 versus 7 ans en médiane) et ils pèsent plus lourd (12,3 kg contre 8 en médiane)
D'une manière générale, les chiens de l'étude présentent des signes cliniques d'apparition récente (moins de 2 semaines dans 157 cas sur les 160). Sans doute en lien avec leur gravité qui motive plus rapidement une consultation.
Toutefois, en cas d'hémorragie associée, ces signes sont encore plus récents : 24-48 heures en médiane avant l'intervention, contre 48-72 heures dans l'autre groupe. Et ils sont plus graves : près des trois quarts des chiens sont non ambulatoires en cas d'hémorragie (46/63 soit 73 %, contre 55/97 soit 57 %).
Une IRM est systématiquement réalisée dans ces cas dans le centre hospitalier. Et les images ont été analysées a posteriori, en aveugle, par un spécialiste en neurologie. Les résultats montrent que la corrélation est excellente entre l'identification de la présence d'une hémorragie à l'IRM et son observation à la chirurgie.
La compression de la moelle épinière présente en outre des différences significatives en cas d'hémorragie : elle est d'un degré moindre (25-50 % contre 50-75 % dans l'autre groupe), mais plus étendue, sur 23 espaces intervertébraux en médiane (1 à 13) contre un seul (1 à 4). Les anomalies intrinsèques de la moelle épinière sont plus graves (grade 3), mais les auteurs rappellent qu'elles peuvent être transitoires, avec une amélioration post-chirurgicale qui n'affecterait pas le pronostic.
Assez logiquement, l'intervention chirurgicale est plus longue dans les cas d'extrusion discale associée à une hémorragie.
Le suivi des chiens montre ensuite quelques différences significatives entre les groupes. Un chien dans chacun a été euthanasié avant la première consultation de suivi (programmée après 2 semaines) en raison d'une mauvaise récupération. La proportion de chiens ambulatoires à 2 semaines n'est pas différente (83 % chez les chiens avec hémorragie, et 86 % chez ceux sans). Mais il le devient à 4 semaines, avec 87 % versus 97 % de chiens ambulatoires. Ainsi, 3 chiens demeurent non ambulatoires dans le groupe sans hémorragie et 8 sans le groupe avec hémorragie (dont 3 bouledogues français). Le pronostic semble donc plus réservé lors d'hémorragie épidurale.
En termes de récidives, enfin, 12 chiens ont donc été opérés deux fois sur la durée de l'étude (3 ans), dont 5 bouledogues français. Dans 4 cas, une hémorragie épidurale était associée les deux fois, dans 2 cas, elle était présente à la première extrusion discale, mais pas à la seconde, et dans les 6 autres cas, elle était absente les deux fois.
5 mai 2025
4 min
2 mai 2025
5 min
30 avril 2025
4 min
29 avril 2025
5 min
28 avril 2025
4 min
25 avril 2025
5 min