30 avril 2025
4 min

Bienvenue sur LeFil.vet
L'accès au site web nécessite d'être identifié.
Merci de saisir vos identifiants de connexion.
Indiquez votre email dans le champ ci-dessous.
Vous recevrez un email avec vos identifiants de connexion.
C'est une bonne surprise : si un chien survit à une insuffisance rénale aiguë, son espérance de vie est longue. Plus longue en tous cas qu'escompté par les auteurs d'une étude qui a évalué le pronostic à long terme de cette affection.
Pour cette étude, rétrospective, 132 cas de chiens ayant survécu à une insuffisance rénale aiguë (IRA) ont été inclus. Ils avaient été pris en charge entre 2015 et 2021, et devaient être restés vivants au moins 30 jours après leur sortie d'hospitalisation. Les cas de défaillance aiguë associée à une maladie rénale chronique (diagnostiquée précédemment ou au moment du diagnostic d'IRA) étaient exclus.
Il s'agissait de mâles (n=63) ou de femelles (n=69) dans des proportions voisines, de diverses races. Leur âge médian est de 6 ans.
La gravité de l'atteinte était évaluée selon les critères de la classification IRIS (considérant la créatininémie maximale mesurée durant l'hospitalisation) : grade I (5 chiens, 4 %), grade II (25 chiens, 19 %), grade III (47 chiens, 36 %), grade IV (35 chiens, 26 %), grade V (20 chiens, 15 %).
Les chiens étaient aussi répartis selon la cause primaire de l'IRA,
La cause sous-jacente n'était pas renseignée dans 36 cas (27 %).
Outre les données du dossier médical, le suivi du chien pouvait être effectué en contactant le propriétaire, ou le vétérinaire référant le cas échéant. Sa survie ou non (avec la date du décès), la créatininémie lorsque disponible (pour identifier en particulier les cas d'évolution vers la chronicité), les éventuels nouveaux épisodes d'IRA, étaient notifiés.
Les résultats montrent que plus des trois quarts des chiens (100 soit 76 %) sont encore en vie à l'issue de l'étude. Les taux de survie sont de :
Seuls 32 chiens sont décédés durant le suivi, dont 10 en lien avec l'évolution de leur atteinte rénale (devenue chronique).
Le calcul de la longévité médiane porte sur la date de décès (ou d'euthanasie) de ces 32 chiens et, pour les autres, la date de la dernière consultation de suivi renseignée, ce qui amène à la sous-estimer. Elle s'établit ainsi à 1322 jours, soit environ 3,6 ans, ce qui est plus long qu'escompté par les auteurs à la lumière des données d'autres travaux.
Au moment du diagnostic d'IRA, la créatininémie médiane est de 3,8 mg/dl, et atteint un pic de 4,1 mg/dl durant l'hospitalisation. À la sortie d'hospitalisation, elle est de 1,3 mg/dl.
La normalisation de la créatininémie (c'est-à-dire mesurée sous le seuil de 1,4 mg/dl) est observée chez 72 chiens (55 %) à la sortie d'hospitalisation. Au cours du suivi, une normalisation est rapportée chez 27 autres chiens (20 %), elle est donc obtenue à 75 % au total (99 chiens). Ces observations confirment qu'elle peut nécessiter plusieurs semaines voire mois. Dans les autres cas, la persistance d'une hypercréatininémie signe l'installation d'une maladie rénale chronique.
Parmi ces premiers chiens, 77 % (76/99) étaient encore en vie à l'issue de l'étude.
La créatininémie au moment du diagnostic, ainsi que le pic mesuré durant la prise en charge, sont significativement plus bas chez les chiens pour lesquels une normalisation ultérieure est observée.
La proportion de chiens présentant une normalisation de la créatininémie est d'autant plus réduite que la gravité de l'IRA est importante (stade IRIS). Elle varie également selon les étiologies primaires, allant de 47 % lors de cause infectieuse à 100 % dans les cas de néphrotoxicité.
Les auteurs ont recherché les autres paramètres associés au pronostic (âge de l'animal au diagnostic d'IRA, signes cliniques, pression artérielle, paramètres sanguins rénaux, etc.).
Sans réelle surprise, l'âge du chien est trouvé significativement associé à la durée de survie. En revanche, aucun des autres paramètres évalués n'est lié.
Plus étonnamment, la gravité de l'IRA (stade IRIS) n'est pas associé à la durée de survie, la normalisation de la créatininémie ne l'est pas non plus. En revanche, l'étiologie l'est (voir graphique en illustration principale). En particulier, aucun cas de décès n'est recensé parmi les cas d'IRA d'origine infectieuse.
Ainsi, davantage que la gravité, c'est la cause primaire, et en particulier la réversibilité des lésions rénales, qui influencent le pronostic d'IRA. Au moment de la prise en charge de l'IRA, sa cause sous-jacente reste néanmoins souvent indéterminée.
14 chiens ont présenté un nouvel épisode d'IRA durant la période de suivi (11 %), en médiane 222 jours après le premier. Ces chiens étaient significativement plus âgés que les autres, et leur espérance de vie est significativement plus courte. Aucun lien n'est en revanche identifié avec la normalisation de la créatininémie. Selon les auteurs, tous les chiens remis d'une IRA sont à considérer à risque de maladie rénale chronique, et suivis comme tels (notamment les plus âgés). Même si la progression de l'affection chronique demeure lente.
Ce bon pronostic à long terme de l'IRA, et ses facteurs d'influence, sont intéressants à connaître en pratique, car ils peuvent orienter le choix de traiter (ou non) le chien, la prise en charge thérapeutique pouvant être coûteuse. Mais le pronostic à court terme reste bien sûr très réservé : selon d'autres travaux, le taux de mortalité atteint 56 % (et 47 % lorsque la prise en charge inclut une dialyse).
30 avril 2025
4 min
29 avril 2025
5 min
28 avril 2025
4 min
25 avril 2025
5 min
24 avril 2025
4 min
23 avril 2025
5 min