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Elanco & Proplan

22 décembre 2021

Cushing : bichon frisé, border terrier et schnauzer nain sont les races les plus prédisposées

par Vincent Dedet

Temps de lecture  3 min

Le border terrier vient de faire son apparition parmi les races prédisposées au syndrome de Cushing, avec le Lhasa apso et le Staffordshire bull terrier (cliché : Adjoa Bessi, wikimedia).
Le border terrier vient de faire son apparition parmi les races prédisposées au syndrome de Cushing, avec le Lhasa apso et le Staffordshire bull terrier (cliché : Adjoa Bessi, wikimedia).
 

« Nous espérons que les éléments nouveaux sur les races prédisposées – en particulier le border terrier – permettront aux praticiens de renforcer leurs suspicions de cas de syndrome de Cushing ». La nouvelle itération de l'exploitation de la base de données VetCompass (fichiers électroniques médicaux des consultations de chiens et chats réalisées outre-Manche en 2016 dans plus de 886 structures vétérinaires) porte cette fois sur cette pathologie endocrine.

594 jours de durée médiane de survie

Les cas extraits de la base de 905 544 fichiers médicaux de chiens ont été triés pour, d'une part, confirmer que le diagnostic de Cushing avait été étayé par des analyses et, d'autre part, exclure les cas de Cushing iatrogène. Les auteurs ont ainsi obtenu 1 527 dossiers de chiens à Cushing, dont 557 diagnostiqués sur l'année d'étude (il s'agit de la publication portant sur le plus grand nombre de cas de Cushing). Pour ces derniers, l'âge médian au moment du diagnostic était de 10,9 ans. Dans plus de trois cas sur quatre, le diagnostic reposait sur le résultat d'un test de stimulation à l'ACTH. Dans 91 % de ces cas, un traitement au trilostane a été mis en œuvre (pas de traitement pour 8,6 % des chiens). Un tiers des chiens ont été perdus après le diagnostic initial. Pour les autres, la durée médiane de survie a été calculée (les chiens survivants jusqu'au 30 juin 2020), soit de 3 ans et demi à 4 ans et demi après le diagnostic initial. Elle est de 594 jours, ce qui est nettement au-delà des 510 jours obtenus dans une étude antérieure des mêmes auteurs, fondée elle sur une cohorte de 219 cas. Dans le cas présent, 63 % des chiens étaient encore vivants à un an du diagnostic et 41 % à deux ans. « Une information utile à transmettre aux propriétaires, pour les accompagner dans l'annonce du diagnostic ».

7 races prédisposées

Seuls 2,5 % des cas identifiés provenaient de structures de référés, « indiquant que le syndrome de Cushing est une maladie souvent diagnostiquée et complètement gérée par les praticiens généralistes ». À l'échelle de la population canine médicalisée, la prévalence du syndrome de Cushing était de 0,17 % en 2016. Les races pour lesquelles la prévalence était la plus élevée sont : le border terrier (1,02 % des chiens de cette race), le bichon frisé (0,97 %) et le Schnauzer nain (0,42 %). L'analyse de prédisposition raciale n'a concerné que les races pour lesquelles il y avait soit plus de 15 cas de Cushing sur 2016, soit plus de 5 000 chiens de cette race parmi les témoins (chiens sans suspicion de Cushing). En analyse multivariée, les auteurs identifient 7 races significativement prédisposées au Cushing, et 4 autres significativement protégées. Pour les races prédisposées, il s'agit :

  • du bichon frisé (sur-risque x 6,2 par rapport aux chiens croisés), qui représentent un cas de Cushing sur 12 ;
  • du border terrier (x 5,4), cette race étant nouvelle venue parmi celles à risque. Les auteurs observent que la popularité de la race a nettement chuté entre 2005 et 2014 outre-Manche, et qu'il pourrait s'agir d'un effet lié au nombre plus limité d'éleveurs à présent,
  • du Schnauzer miniature (x 3,1), de prédisposition connue,
  • du Lhasa apso (x 2,5), autre nouveau-venu,
  • du Yorkshire terrier (x 1,8),
  • du Staffordshire bull terrier (x 1,5), troisième nouveau-venu,
  • et du Jack Russell terrier (x 1,5).

Les quatre races apparaissent protégées sont le golden retriever (76 % de protection), le Labrador retriever (70 %), le border collie (68 %) et le cocker spaniel (66 %). Le cocker et le golden n'étaient pas jusqu'ici inclus dans cette liste.

L'âge et l'assurance

Le sexe a été citée de manière controversée comme un facteur de risque de Cushing dans la littérature. Il apparaissait en limite de signification (p=0,08) dans l'analyse univariée et les auteurs l'ont donc inclus comme facteur de risque potentiel pour l'analyse multivariée, mais il n'apparaît alors plus comme un facteur significatif (p=0,32). En revanche, « le fait d'être assuré est significativement associé au risque d'avoir un syndrome de Cushing diagnostiqué », avec un sur-risque x 2,5 (p<0,001). C'est attribué au fait que des examens complémentaires sont plus aisément pratiqués sur un chien assuré. Ce qui signifie aussi que la prévalence réelle du Cushing est probablement plus élevée que celle observée ici. Enfin, l'âge est très significativement associé au risque de Cushing, mais pas de manière linéaire : le risque augmente fortement jusque 7 ans, puis plus lentement. En clair, les auteurs recommandent aux praticiens de devenir particulièrement suspicieux à partir de 7 ans – en particulier si l'animal est plus lourd que la médiane de son sexe/sa race.