8 juillet 2025
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Bien connaître les paramètres associés à l'espérance de vie des chiens atteints de maladie de Cushing est important pour l'information du propriétaire lors du diagnostic. C'est ce précepte qui amène des cliniciens britanniques à évaluer la durée de survie d'une cohorte de chiens présentant un Cushing (219 cas), et d'en déterminer les facteurs d'influence. Le pronostic apparaît effectivement fondamental au regard d'une maladie qui affecte souvent les animaux âgés (9 ans en moyenne) et dont le traitement s'inscrit dans la durée. L'étude a bénéficié d'un financement du laboratoire Dechra (qui commercialise les gélules de trilostane Vetoryl°, indiquées pour le traitement de l'hypercorticisme chez le chien). Ses résultats sont publiés par le Veterinary Record (article en libre accès, publié en ligne le 20 septembre).
La cohorte en question regroupe des chiens reçus en consultation chez leur vétérinaire habituel, et non référés en structure spécialisée (pour confirmer le diagnostic ou mettre en place le traitement) afin d'éviter les biais liés à une telle sélection. Les auteurs de l'étude, des universitaires du Royal Veterinary College de Hatfield et de l'école vétérinaire de Cambridge en Angleterre, se sont ainsi basés sur les données récoltées dans le cadre du programme national VetCompass, qui compile les dossiers médicaux des animaux suivis dans les cliniques vétérinaires participantes (110 structures "généralistes" anglaises ici).
Près de 220 cas (219 exactement) ont donc été inclus, sur une période de 5 ans (2009-2013). Leur suivi s'est arrêté début avril 2018, date à laquelle une large majorité des chiens étaient décédés : 179/219 soit près de 82 % (dont 136 par euthanasie). 6 étaient encore en vie et 34 avaient été perdus de vue.
La cohorte regroupe des cas d'hypercorticisme d'origine hypophysaire (n=30), d'origine surrénalienne (n=14) ou, le plus souvent, d'origine indéterminée (n=175). Les cas d'origine iatrogénique avaient été exclus. Les cas de co-morbidité, en revanche, étaient conservés (diabète, hypertension, cardiomyopathie, maladie rénale, hypothyroïdie, etc.). Environ deux tiers des chiens présentaient au moins une maladie concomitante.
La durée de survie médiane, à partir du diagnostic de Cushing, est d'environ un an et demi : 510 jours (soit près de 17 mois, voir courbe en illustration principale). Ce qui, selon les auteurs, est globalement conforme aux durées précédemment rapportées.
60 % des chiens survivent au moins un an, 35 % au moins deux ans.
Aucune différence significative n'est observée selon l'origine de la maladie (hypophysaire, surrénalienne ou indéterminée), mais le faible nombre de cas où celle-ci était définie en diminue la robustesse. La race des chiens, leur sexe et leur statut sexuel (entier/stérilisé) apparaîssent également sans influence.
Le risque de mortalité n'augmente pas avec la présence de maladies concomitantes (y compris un diabète, associé au Cushing dans environ 10 % des cas). La présence de signes neurologiques est associée à une moindre survie dans l'analyse univariée, mais ce critère n'est plus significatif dans l'analyse multivariée.
Plusieurs critères étaient présumés être des facteurs d'influence de cette longévité (en lien avec les observations d'autres études) : l'âge, le poids et la cortisolémie mesurée après l'administration d'ACTH (dans le cadre du test diagnostique), ainsi que le traitement par le trilostane, supposé allonger la durée de survie.
L'analyse des données confirme que le risque de mortalité augmente avec l'âge et le poids. En termes de poids – poids au moment du diagnostic –, les chiens étaient séparés en deux groupes : les moins de 15 kg et ceux de 15 kg et plus ; le poids moyen de la cohorte étant de 12,75 kg. De même, trois groupes d'âge étaient constitués : moins de 10 ans, 10-13 ans et 13 ans et plus, toujours lors du diagnostic, avec un âge moyen pour l'ensemble de 11 ans.
Et les résultats montrent que le risque de mortalité est significativement augmenté dans les groupes suivants.
En revanche, une cortisolémie élevée après l'administration d'ACTH ne constitue pas un facteur assombrissant le pronostic. Sur les 100 chiens chez qui le test à l'ACTH a été réalisé et la mesure renseignée, 32 se sont maintenus au-dessus de la limite supérieure de 250 nmol/l, et 40 sont passés en dessous du seuil minimal de 40 nmol/l (les autres se situant dans l'intervalle de normalité).
La plupart des chiens ont été traités par du trilostane (206 soit 94 %), généralement à vie (le traitement a été interrompu chez 32 soit 15 % des cas). Un seul chien a été traité par chirurgie (surrénalectomie) ; les 12 restants n'ont reçu aucun traitement spécifique.
Et les données de longévité post-diagnostic ne montrent pas de différence significative selon ce critère. La durée de survie médiane pour les chiens traités avec du trilostane est de 521 jours (17 mois). Elle est de 178 jours (moins de 6 mois) chez les non traités, mais la différence n'est pas statistiquement significative. Le petit nombre de cas non traités dans cette étude (n=13) réduit toutefois la pertinence de cette observation.
Il est observé par ailleurs que l'absence d'un réajustement de la dose initiale prescrite est associée à un sur-risque de mortalité : le risque diminue lorsque la dose est adaptée lors du suivi, y compris lorsque le réajustement va dans le sens d'une augmentation ou si le traitement est stoppé. Selon les auteurs, cette observation mérite d'être interprétée avec prudence, car une plus longue survie peut elle-même induire la nécessité de réajuster le dosage et/ou amener à multiplier les consultations vétérinaires, augmentant ainsi les occasions d'optimiser ce dosage dans le cadre du suivi de l'animal.
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