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Elanco & Proplan

29 juin 2021

L'échographie abdominale est maladaptée au diagnostic des ulcères digestifs chez le chien

par Agnès Faessel

Temps de lecture  2 min

 

Les signes cliniques d'un ulcère gastrique ou intestinal non perforant sont variés et non spécifiques. Un diagnostic et un traitement précoces évitent néanmoins son agravation, et une évolution vers un ulcère perforant, justement. L'endoscopie est l'examen d'imagerie de choix pour le diagnostic de ces lésions. Toutefois, elle est elle-même associée à un risque de perforation, au passage de l'endoscope sur une muqueuse fragilisée. Ainsi, une échographie abdominale se pratique également en première intention. Une étude en a évalué la sensibilité.

Moins d'un cas sur trois

Les 61 cas recrutés pour cette étude rétrospective sont des chiens ayant présenté un ulcère gastrique ou duodénal non perforant, et chez lesquels une échographie abdominale a été suivie (dans les 48h) d'une endoscopie (n=51) ou d'une chirurgie (laparotomie exploratrice et gastro-entérotomie, n=10) ayant confirmé le diagnostic. L'examen échographique avait été réalisé par un vétérinaire spécialiste en imagerie, ou un résident supervisé par un spécialiste.

Les résultats montrent que l'examen échographique permet de diagnostiquer l'ulcère dans moins de 1 cas sur 3 : pour seulement 18 chiens parmi les 61 (soit 29,5 %).

Ulcères gastriques plus fréquents

Dans trois cas, la localisation de l'ulcère n'était pas spécifiée dans le rapport de l'échographie. Pour les 58 cas restants, les observations montrent la prépondérance des ulcères gastriques : 42 cas, contre 16 d'ulcères duodénaux.

L'échographie avait détecté 3 cas d'ulcères duodénaux (soit 18,8 %), et 15 cas d'ulcères gastriques (soit 35,7 %, voir tableau en illustration principale). La différence n'est pas significative, et la localisation de l'ulcère n'influence pas, dans cette étude, la sensibilité de l'examen.

Aucun facteur associé à la sensibilité

L'origine de l'ulcère, de nature inflammatoire ou tumorale, n'est pas trouvée associée non plus à une différence de sensibilité de l'examen.

Et aucun paramètre lié à l'animal – race, poids, sexe ou âge – n'est identifié comme un facteur d'influence de cette sensibilité.

Selon les auteurs de ces travaux, l'intérêt diagnostique de l'échographie est donc faible face à des cas de suspicion d'ulcère digestif non perforant. Le diagnostic ne peut pas reposer sur ce seul examen, surtout s'il est négatif. D'après d'autres études, la sensibilité est meilleure s'agissant d'ulcères perforants.