26 avril 2024
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Dans la même démarche que pour un chien "cardiaque" (voir LeFil du 28 mai 2020), une étude américaine a évalué l'impact que peut avoir un animal présentant des troubles du comportement sur la qualité de vie de ses propriétaires. Une quarantaine de personnes concernées (39 exactement) ont ainsi été interrogées dans le cadre d'une enquête qualitative (le questionnaire proposait essentiellement des réponses ouvertes). Et outre le temps passé et les difficultés rencontrées dans leurs interactions avec leur animal, les répondants pointent aussi l'altération de leur vie sociale. Car les troubles présentés peuvent être un risque pour les visiteurs, par exemple.
Les répondants étaient essentiellement des propriétaires de chiens (37/39), un seul possédait un chat et un autre un chien et un chat. Ils devaient avoir répondu en intégralité au questionnaire.
Les questions posées s'intéressaient à quatre thématiques : la prise en charge de l'animal, les émotions ressenties, les stratégies d'adaptation suivies et le besoin d'explications et d'aide. Les résultats de l'analyse des réponses sont publiés en libre accès dans le dernier numéro du Journal of Veterinary Behavior.
Les troubles présentés étaient pour beaucoup de l'anxiété de séparation, moins souvent de l'agression (par peur), éventuellement associés, mais aussi parfois (très peu) de la peur sans comportement agressif.
Sur le premier sujet, se rapportant aux soins du chien (ou du chat), l'impact sur la vie quotidienne du propriétaire est important, et se traduit par :
À plusieurs reprises, les répondants signalent avoir arrêté les traitements prescrits (médicaux et comportementaux) faute de disponibilité et/ou d'argent.
Mais l'impact des troubles se mesure aussi sur la vie sociale des propriétaires. Recevoir de la famille ou des amis peut être compliqué (voire générer des conflits), et ainsi limité. Sortir également, d'où un certain isolement des personnes.
Au plan émotionnel, la situation génère également des sentiments spécifiques, sur les troubles eux-mêmes, vis-à-vis de l'animal ou en lien avec le regard et le jugement des autres. Si ces émotions sont parfois positives (resserrant les liens avec l'animal et renforçant son attachement), la plupart sont négatives : allant de l'inquiétude voire l'anxiété à la frustration ou la colère, en passant par la tristesse, l'embarras ou la déception… et parfois combinées.
Plusieurs répondants ont exprimé des craintes pour le futur : s'ils ne peuvent plus s'occuper de leur animal, ou si sa qualité de vie (affectée) ne s'améliore pas. Placer ou euthanasier le chien est une décision finale difficile.
En réaction, les propriétaires adoptent différentes stratégies pour supporter leurs difficultés. Certains recherchent le soutien et le réconfort de leurs proches, d'autres s'appuient sur l'aide et le conseil de professionnels, dont le vétérinaire (ou les éducateurs canins) pour l'animal et le psychologue pour eux-mêmes. Dans ce cadre, ils sont nombreux à rapporter les bienfaits de l'aide apportée par le vétérinaire, au plan médical mais aussi psychologique. En revanche, les réponses montrent aussi l'importance de proposer de référer le cas si nécessaire : une prise en charge inadaptée ou insuffisante est contre-productive et peut générer du désarroi ou du mécontentement.
Ne pas savoir que faire, recevoir des conseils contradictoires… Les propriétaires sont parfois désemparés. En termes d'attentes, les réponses au questionnaire pointent un besoin de davantage d'informations, sur la pathologie, sa gestion et les personnes à solliciter pour être conseillé.
L'incompréhension des personnes de leur entourage ou qu'ils croisent est également problématique pour les propriétaires. D'où le besoin plus général d'information du grand public sur l'existence des troubles comportementaux des animaux domestiques, et des difficultés de leur prise en charge, mais aussi sur les gestes à éviter (crier sur un chien qui montre des signes d'énervement, ne pas tenir son propre chien en laisse dans les lieux publics, etc.).
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