2 mars 2020

Leur objectif était d'identifier un paramètre morphologique simple et fiable pour aider le vétérinaire à choisir la bonne taille du tube endotrachéal à utiliser en anesthésie chez le chien. Des praticiens et universitaires suédois et autrichiens ont montré une forte corrélation entre le poids de l'animal (adulte) et la taille adéquate de la sonde à placer. Ils publient leurs observations dans le Veterinary Record, essentiellement destinées, est-il précisé, aux confrères encore peu expérimentés.

100 chiens mesurés avant anesthésie

Pour leur étude, ces cliniciens ont utilisé les données de plus de 500 chiens : 444 rétrospectivement (dans une seconde étape de leurs travaux), mais d'abord une cohorte de 100 chiens adultes, recrutés de manière prospective, avant d'être intubés en vue d'une anesthésie générale. Chez ces derniers, ils ont relevé divers paramètres : taille et poids de l'animal, longueur de l'antérieur gauche, longueur et largeur des coussinets plantaires, taille du nez, distance avec le bord des narines, etc. Ils ont également mesuré le diamètre intra-trachéal, à partir d'un cliché radiographique de profil du cou. La sonde finalement utilisée pour l'intubation (choisie selon les critères habituels du chirurgien, expérimenté ici) était également notée.

Les chiens, mâles et femelles, étaient d'âges différents mais tous adultes (plus d'un an), et de diverses races. Les individus à haut risque anesthésique (stade ASA de 4 ou 5), ou brachycéphales, étaient exclus dans cette première phase prospective.

Le poids détermine le diamètre

Les résultats obtenus ont établi des corrélations intéressantes entre les différents paramètres, et notamment entre le poids des chiens, leur taille et leur diamètre intra-trachéal. Une forte corrélation non linéaire (logarithmique) est observée en particulier entre ce diamètre, qui détermine la taille de sonde à utiliser, et le poids – une donnée facilement disponible en pratique. Le tube le plus approprié est en effet celui dont le diamètre est le plus grand possible, sans toutefois poser de difficulté à être positionné, notamment au niveau des cartilages aryténoïdes du larynx. Les données récoltées ont d'ailleurs confirmé le lien entre le diamètre intra-trachéal mesuré et le choix de la sonde utilisée.

À partir de ces observations, un modèle de correspondance entre poids du chien et diamètre de sonde à choisir a pu être construit, sous la forme d'une courbe : voir la figure en illustration principale, qui reproduit le modèle final.

Un premier modèle validé mais à affiner

La seconde étape de l'étude avait pour but de valider ce modèle, testé à partir des données renseignées pour le groupe des 444 chiens inclus de manière rétrospective. Ces chiens, à nouveau des adultes (âgés de plus de 12 mois) et de diverses races, pesaient au maximum 25 kg (car au-delà, le choix de la sonde d'intubation est moins étendu).

Et les auteurs constatent qu'à l'exception des chiens brachycéphales (74 individus dans le groupe), la taille de la sonde qui aurait été choisie d'après le poids du chien correspond bien à celle qui a été finalement utilisée en pratique. Pour les races brachycéphales, la formule surestime la taille de la sonde.

Le guide construit semble donc fiable, en revanche, pour les autres races de chiens. Mais il reste bien sûr à le tester et valider sur un plus grand effectif. Il s'agirait en particulier d'étudier l'éventuel impact de l'embonpoint (score corporel) sur l'estimation, pour affiner l'outil proposé, le cas échéant. Les auteurs conseillent d'ailleurs tout de même de préparer aussi deux sondes supplémentaires, de taille juste supérieure et juste inférieure à celle indiquée par le guide…