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2 septembre 2019
Que peut faire un véto face à un blaireau en salle d'attente, une chouette ou un hérisson blessé…
Le téléphone sonne. « Docteur, j'ai trouvé un hérisson sur le bord de la route ? Est-ce je peux vous l'amener ? ». Il est toujours difficile de répondre à cette question. Répondre par la négative serait nécessairement mal compris par ce client. Et accepter de donner des soins à cet animal mobilise des équipes et des moyens bénévolement, parfois sans grand espoir de pouvoir le sauver.
Pour trancher ce dilemme, l'Ordre des vétérinaires vient de publier un (excellent) guide de soins de la faune sauvage qui décrit la conduite à tenir face à ce type de situation (voir ce lien).
Dans le cadre de la préservation des espèces animales protégées, des centres de soins ou de sauvegarde de la faune sauvage ont été créés. Ces centres sont les « seuls habilités à héberger, soigner et entretenir les animaux sauvages momentanément incapables de pourvoir à leur survie dans le milieu naturel » selon l'arrêté du 11 septembre 1992 qui encadre leurs activités. Ils ont donc, en quelque sorte, le monopole des soins et de l'entretien des animaux sauvages malades ou blessés.
« Ces animaux sauvages y sont traités en vue de leur réinsertion dans le milieu naturel. Ces centres ne sont ouverts pas au public et ne pratiquent pas l'élevage d'animaux sauvages ». Ces centres bénéficient d'une autorisation d'ouverture délivrée par le préfet et disposent d'au moins une personne avec un certificat de capacité.
Le centre collabore avec un vétérinaire sanitaire pour le respect de la réglementation, notamment sur la rage. Le centre dispose d'une pharmacie et des installations pour réaliser les soins courants. Mais les actes vétérinaires, notamment de chirurgie ou de prescription de médicaments, sont évidemment réalisés par un praticien. Les décisions d'euthanasie sont prises par le vétérinaire.
L'annuaire des centres de soins autorisés en France figure en annexe du guide (à partir de la page 18) avec les coordonnées des services départementaux de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) qu'il est recommandé de consulter.
« Lorsqu'un vétérinaire se trouve en présence ou est informé d'un animal malade ou blessé qui est en péril », même s'il s'agit d'un animal de la faune sauvage, le code de déontologie (art. R 242-48) prévoit que le praticien « s'efforce, dans les limites de ses possibilités, d'atténuer la souffrance de l'animal. S'il ne peut pas répondre à cette demande, il informe le demandeur des possibilités alternatives de prise en charge par un autre vétérinaire, ou de décision à prendre dans l'intérêt de l'animal, notamment pour éviter des souffrances injustifiées ».
En d'autres termes, le vétérinaire peut donc proposer l'euthanasie pour mettre fin aux souffrances d'un animal sauvage ou proposer aux demandeurs des soins de cet animal de s'adresser vers « un centre de soins ou de sauvegarde » de la faune sauvage.
Le guide de l'Ordre des vétérinaires fournit aussi quelques conseils sur la capture, la contention et les soins à ces animaux sauvages selon les espèces, la réhydratation des oiseaux par exemple. Le port des gants est évidemment impératif pour éviter les morsures, les griffures ou les coups de becs sanglants (voir pages 7 à 17).
Selon le guide de l'Ordre des vétérinaires, « les soins aux animaux sauvages (en liberté) sont gratuits. Mais le vétérinaire peut accepter un dédommagement si on lui propose » Car « l'animal sauvage en liberté [par opposition à ceux en captivité] n'est la propriété de personne (res nullius). Il n'a aucune valeur économique ou affective, mais il a une valeur patrimoniale ».
En dehors des soins urgents, les cliniques vétérinaires ne peuvent « en aucun cas tenir lieu de dépôt des animaux sauvages, même en attendant leur transport vers un centre de sauvegarde. Les vétérinaires ne sont pas autorisés à se substituer aux centres de sauvegarde de la faune sauvage », les seuls habilités à héberger, soigner et entretenir des animaux sauvages.
Les espèces animales protégées que les centres de soins doivent s'efforcer de préserver sont innombrables et publiées dans de nombreux arrêtés pris en application de l'article L. 411-1 du code de l'environnement. Ces espèces sont, entre autres, les suivantes :
Pour des animaux de ces espèces protégées, il est interdit de « les détruire, de les capturer, de les transporter, de les perturber intentionnellement, et, a fortiori, de les commercialiser ». Toutefois, il est admis que, « en cas d'urgence, le transport d'un animal sauvage vers un centre de soins est admis sans formalité, s'il est effectué dans les plus brefs délais et par l'itinéraire le plus direct ».
La réglementation distingue deux types d'espèces animales nuisibles « susceptibles d'occasionner des dégâts » : les espèces indigènes qui sont alors chassables, et les espèces non-indigènes qui ne peuvent pas être relâchées dans le milieu naturel.
Le classement des espèces nuisibles indigènes est réalisé par département, voire par commune. Il tourne autour des dix espèces suivantes :
La notion d'espèce exotique (car l'Europe n'est pas leur aire de répartition naturelle), envahissante (car elle menace la biodiversité) et préoccupante (ce qui justifie de les combattre) découle d'une réglementation européenne qui s'ajoute aux espèces nuisibles nationales, voire locales. Le ragondin, le raton laveur, le rat musqué et le chien viverrin sont d'ailleurs à la fois classés, en France, dans les espèces nuisibles non indigènes et, en Europe, et dans les espèces exotiques envahissantes et préoccupantes.
La réglementation européenne a ainsi listé 26 espèces animales exotiques, envahissantes et préoccupantes :
Pour ces espèces, il est interdit de les introduire en Europe, de les détenir, de les élever, de les transporter, de les céder ou de les vendre, ou encore de les libérer dans l'environnement. C'est donc aussi l'euthanasie ou mise à mort qui s'impose s'il est apporté un spécimen blessé à un vétérinaire.
Toutefois, la mise à mort et la lutte contre ces animaux en bonne santé n'incombent pas aux vétérinaires, mais au propriétaire du terrain sur lequel elles sont découvertes.
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