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12 septembre 2018
Perception de l'obésité dans le couple chien-propriétaire : les facteurs de risque sont connus
Une vaste étude sur la perception de l'obésité du chien par leur maître, ainsi que de sa propre obésité, a été réalisée par une équipe qui a rassemblé des vétérinaires de 10 pays européens. Les quatre grandes régions d'Europe (Sud, Nord, Centrale et Orientale) sont représentées (la France ne figure pas parmi les participants). Un questionnaire regroupant 75 points, organisés en 5 chapitres déséquilibrés, était administré. Les chapitres décrivaient le propriétaire, son chien, leur relation, les aspects liés à l'obésité de l'un et/ou l'autre et la perception du questionnaire. Celui-ci a été traduit dans la langue de chaque pays et proposé soit en ligne (en particulier via les réseaux sociaux), soit sous forme “papier” auprès des cliniques vétérinaires.
Les auteurs ont obtenu 3 185 réponses exploitables, collectées entre décembre 2016 et mars 2017. Les 10 pays concernés ont été intégrés dans l'analyse des réponses (le seuil minimal de 100 répondants avait été atteint pour chacun). Les médias sociaux avaient permis de concerner 42 % des répondants ; les cliniques vétérinaires 12 %. La très grande majorité des répondants étaient des répondantes (80,8 %). A partir des réponses, les auteurs ont calculé, pour les propriétaires, l'indice de masse corporelle (poids sur carré de la hauteur, en kg/m2). Un tiers (32 %) des répondants étaient obèses ou en surpoids. La proportion d'obèses parmi les répondants était plus élevée dans les pays à faible produit national brut (PNB) ou à PNB très élevé. Les trois facteurs de sur-risque associés au surpoids/obésité du maître étaient :
Pour les chiens, seul le premier facteur est pas retrouvé…
Pour les chiens, deux questions reposant sur les grilles préétablies d'indice d'état général et d'état d'adiposité ont permis de classer ensemble les sujets en surpoids/obèses (note d'état général de 3 ou 4 et adiposité de 30 à 70 %). Ces deux grilles sont utilisées classiqement dans les études sur le sujet. Selon la première, 22 % des chiens des répondants étaient en surpoids/obèses, contre 56 % selon la seconde (939 chiens catégorisés comme normaux par la première deviennent en surpoids avec la seconde). La proportion de chiens obèses était la moins élevée dans les pays à PNB très élevé (autour de 10 % contre > 20 % dans les autres pays, à partir de la note d'état). Et l'analyse statistique identifie plusieurs facteurs de risque de l'obésité des chiens (voir l'illustration principale). L'âge du chien n'était que marginal (sur-risque de 5 % par année, significatif) au regard des autres faveurs identifiés, en particulier le défaut d'activité (+202 % de risque) ou le fait d'avoir été stérilisé après un an (protection de 40 à 60 % dans les autres cas).
Le statut fumeur du propriétaire est également associé à l'occurrence de surpoids/obésité du chien, tout comme le fait pour le propriétaire de considérer que l'obésité n'est pas une maladie. En prenant en référence une alimentation mélangée (aliment sec et aliments ménagers crus), les auteurs identifient aussi que la ration ménagère et le petfood sont associés à un effet protecteur, mais seulement dans l'analyse de l'adiposité, pas des notes d'état général de l'animal. Dans les différents pays, les proportions de répondants estimant que l'obésité humaine et l'obésité canine sont des maladies étaient concordantes. En revanche, ces taux de réponses positives étaient différents selon les pays (de 3 à 46 % et de 2 à 49 %, respectivement). Les auteurs observent toutefois qu'avec une moyenne de répondants en surpoids/obèses de 19 à 48 % selon les pays, la population enquêtée est moins souvent obèse que la moyenne nationale de chaque pays, mais que « le fait de posséder un chien ne protège pas de l'obésité ». Et au passage, ils tordent le cou à une idée reçue : « il n'y avait pas, dans cette étude, de corrélation directe entre l'obésité des maîtres et celle des chiens ». Des études antérieures avaient conclu à l'inverse mais, notent les auteurs, elles étaient toujours limitées dans l'espace (un seul pays) et avaient un questionnaire administré en face à face (et non anonymement).
Pour lutter contre l'obésité, 7 % des répondants en moyenne (de 4 à 39 % selon les pays) rejetaient l'intérêt d'une collaboration entre médecines humaine et vétérinaire. Pour les autres, trois actions étaient proposées :
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