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11 septembre 2018

Une minute de caresses réduit le stress du chien laissé seul

par Agnès Faessel

Temps de lecture  3 min

L'attente du retour du maître est apaisée si le chien a préalablement profité de ses caresses (cliché Pixabay).
L'attente du retour du maître est apaisée si le chien a préalablement profité de ses caresses (cliché Pixabay).
 

Les chiens laissés seul par leur propriétaire dans un environnement non familier présentent généralement des signes d'inconfort et tentent de le retrouver, rappellent les auteurs d'une nouvelle étude évaluant l'effet sur ce stress d'un contact social apaisant (une séance de caresses) juste avant le départ.

La finalité de ces travaux préliminaires, sur des chiens sans trouble du comportement, est d'évaluer ensuite ces effets chez des sujets présentant une anxiété de séparation (hyper-attachement). L'un des volets du traitement habituellement conseillé est effectivement, à l'inverse, d'éviter les rituels de départ qui augmentent l'anxiété.

Deux séquences filmées

Cette étude pilote, menée par des chercheurs italiens, est publiée dans le dernier numéro du Journal of Veterinary Behavior (septembre/octobre 2018). Elle a porté sur 10 chiens adultes en bonne santé, détenus depuis au moins 6 mois dans la famille, et dont le propriétaire (ou la personne qui s'en occupe au quotidien) n'a pas pour habitude de caresser son animal avant de partir.

Le protocole expérimental comprenait deux épisodes de séparation réalisés en plein air (à plusieurs jours d'intervalle) et filmés : après une promenade de 5 minutes, le chien était caressé pendant 1 minute (deux fois 30 secondes), ou non (le propriétaire parlait alors pendant la même durée avec l'expérimentateur, sans prêter d'attention particulière à son animal), avant d'être confié à l'expérimentateur (inconnu) pendant 3 minutes. Durant ce délai, le maître était hors de vue. Il venait ensuite retrouver son chien, mais sans solliciter son attention par des gestes ou des mots.

Le comportement du chien pendant la séparation était évalué au travers de l'analyse de la vidéo : signes de stress (agitation, léchage de la truffe, etc.) ou de calme (couchage, exploration), vocalises, recherche du maître, tentative de contact avec l'expérimentateur. Plusieurs mesures étaient également effectuées sur l'animal : fréquence cardiaque (avant le départ puis après le retour du maître) et dosage du cortisol dans la salive (15 minutes après la fin de l'expérimentation).

38 secondes de comportement calme, vs 12

Les résultats ne montrent pas de différence concernant ce cortisol, selon que le chien avait été caressé ou non. En revanche, la fréquence cardiaque est fortement réduite en fin d'expérimentation si le chien a bénéficié de caresses. Et de même, dans ces circonstances, le chien manifeste un comportement calme sur de plus longues durées (38 secondes en médiane, versus 12 s'il n'est pas caressé).

Les autres comportements observés ne présentent pas de différence significative entre le premier et le second épisode de séparation. La recherche du maître, notamment, est effectuée pendant une durée médiane d'environ une minute et demi dans les deux situations (85 et 87 secondes, respectivement). Des signes de stress étaient exprimés mais sans être très nombreux et sans différence significative (pendant 7 et 10 secondes en médiane).

Selon les auteurs de l'étude, ces observations confirment que « des interactions sociales positives, par la libération d'ocytocine, peuvent atténuer les réactions de stress et augmenter l'apaisement ». Elles pourraient ainsi être intégrées dans la mise en place d'un nouveau rituel de départ visant à déclencher un stimulus positif chez le chien atteint d'hyper-attachement. De prochains travaux pourraient évaluer l'effet d'un temps de caresses plus long et/ou corrélé à des sollicitations d'autre nature (verbales, regard), absentes ici.