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2 mai 2024
BTV-3 : les vétérinaires néerlandais vont commencer à vacciner, 9 mois après l'apparition du virus
« Les vétérinaires vont pouvoir commencer à vacciner les animaux contre le BTV-3 » a annoncé ce 26 avril le ministre néerlandais en charge de l'Agriculture. Moins de neuf mois séparent l'apparition du virus et l'homologation de ce vaccin inactivé, selon une « procédure d'urgence »… Un record – et sans plateforme à ARN messager.
Le virus bluetongue de sérotype 3 (BTV-3) a envahi l'ensemble des Pays-Bas en quelques semaines à l'automne dernier, provoquant des cas cliniques sévères (chute moyenne de production laitière de 1 à 1,5 kg/vache/j dans les exploitations infectées sur 12 semaines) et de la mortalité chez les bovins (1 400 morts supplémentaires chez les veaux de moins de 2 semaines et 4 300 morts supplémentaires chez les bovins adultes), comme chez les ovins. Le ministre des Pays-Bas a d'ailleurs reconnu les « pertes évères » induites par l'épizootie. Pendant la totalité de la crise, il a communiqué sur le fait qu'il mettait « tout en œuvre pour pouvoir disposer d'un vaccin le plus tôt possible ». Il a failli être coiffé sur le poteau le 12 avril, quand les autorités fédérales allemandes ont autorisé la fabrication d'un autovaccin inactivé pour les bovins et les ovins. Toutefois, le 23 avril, le laboratoire fabriquant de cet autovaccin en a rappelé tous les lots et a arrêté la livraison des lots commandés. Il explique que « lors des examens de suivi, des déficiences dans les contrôles en cours de fabrication ont été identifiées et, après vaccination, le virus a été détecté par PCR. L'administration de [l'auto-]vaccin doit être arrêtée immédiatement ».
Le 26 avril, dans son communiqué officiel, le ministre néerlandais a précisé que, « au cours des deux derniers mois, le modèle animal [mis au point par l'université de Wageningen sur financement de ce même ministère] a été utilisé pour tester un vaccin contre le BTV-3 ». Ce sont les données issues de ces essais qui « ont pu être fournies au gouvernement et aux autorités d'enregistrement dans un délai très court pour prendre une décision », indique l'université. Le même jour, le « rapport public d'évaluation du vaccin contre la fièvre catarrhale » (3 p.) a également été mis en ligne par le ministre. Il indique que « le vaccin [inactivé et adjuvé] Syvazul® BTV 3 contient un antigène BTV-3 ; la méthode de production et la formulation sont identiques à celles du vaccin Syvazul® BTV multi-souches déjà existant ». La voie d'administration est sous-cutanée pour les ovins et intramusculaire pour les bovins.
Une première livraison d'un million de doses devrait arriver « dans les prochains jours à une semaine. Deux semaines plus tard, une autre livraison d'un million de doses devrait suivre », indique également le ministère néerlandais. La vaccination est volontaire : « les vétérinaires vont acheter les doses à leur grossiste-répartiteur, puis prévoiront un rendez-vous avec les éleveurs souhaitant faire vacciner leu cheptel », le coût du vaccin et de son administration sont à la charge des éleveurs.
« Les vétérinaires vont à présent démarrer la vaccination dès que possible, de manière à ce que les animaux et leurs éleveurs puissent avoir un été serein » conclut le ministre. Il n'y aura toutefois pas assez de vaccin lors de la première livraison pour couvrir ces besoins. Aussi une stratégie a été mise en œuvre, qui prévoit de commencer la vaccination en marge des zones infectées, pour progresser vers leur centre. Fin avril, l'activité vectorielle avait repris aux Pays-Bas, mais aucun cas clinique de FCO n'avait encore été signalé (un ovin a toutefois été confirmé infecté en Flandre, en Belgique, le 25 avril). La foire aux questions du communiqué du ministre précise qu'une protection « optimale » des sujets vaccinés est attendue dans les 4 semaines suivant la vaccination, c'est-à-dire après la seconde injection de primovaccination chez les bovins. La course de vitesse entre le virus et la protection vaccinale chez les bovins n'est donc pas encore gagnée. D'autant qu'au vu de la faible séroprévalence intra-troupeaux aux Pays-Bas, « les experts s'attendent à une épizootie clinique à grande échelle à partir de fin juin/début juillet ». La vaccination pourrait donc contribuer à « atténuer au maximum l'impact d'une éventuelle épizootie à venir », espère le ministre.
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