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6 avril 2017

Un chat dépense 30 % de moins qu'un chien chez un vétérinaire

par Eric Vandaële

Temps de lecture  4 min

Selon l'enquête Ipsos-SantéVet, un propriétaire déclare dépenser moins chez le vétérinaire pour un chat que pour un chien, en nombre de visites comme en traitements.
Selon l'enquête Ipsos-SantéVet, un propriétaire déclare dépenser moins chez le vétérinaire pour un chat que pour un chien, en nombre de visites comme en traitements.
 

Dans les statistiques, il y aura bientôt deux fois plus de chats que de chiens dans les foyers français. Le ratio était de 1,75 chat pour 1 chien en 2014 contre 1,1 en 2000 selon les données de la Facco*. La hausse du nombre de chats, aux alentours de 13 millions dans 28 % des foyers français, compense la baisse régulière du nombre de chiens (7 millions dans 21 % des foyers). Compenser ? Peut-être pas en totalité dans les cliniques vétérinaires. Car les chats restent moins bien soignés que les chiens.

Les propriétaires n'ont, en effet, pas la même relation avec un chat qu'avec un chien. Même si un tiers d'entre eux possèdent à la fois un chien et un chat

La compagnie d'assurances SantéVet et l'institut de sondages Ipsos viennent de lancer en 2017 le premier observatoire national « des Français et de leurs animaux de compagnie » à partir d'une enquête réalisée en août 2016 sur 1000 propriétaires de chiens ou de chats. LeFil du 13 mars était consacré aux seuls propriétaires de chiens avec quelques surprises. Celui-ci du 6 avril compare les déclarations des détenteurs de chats, par rapport aux possesseurs d'un chien.

Le chat n'est pas choisi, mais trouvé ou offert

La plupart des chats sont trouvés ou donnés, alors que les chiens sont achetés. Source : observatoire Ipsos-SantéVet.

Dans les deux tiers des cas, le propriétaire d'un chien a acheté son animal, en moyenne 670 €, souvent après une longue réflexion sur le choix de la race, le caractère, le sexe, et sans doute aussi le prix. Son animal n'a pas seulement une valeur affective.

À l'inverse, pour le chat, dans près neuf cas sur dix, il a été donné, offert (56 % des cas) ou trouvé (30 %). Les achats chez des éleveurs ou des particuliers ne représentent que 5 % des chats. Ce mode d'acquisition change probablement leurs comportements face à la santé.

Quatre fois plus de chiens que de chats assurés

Les propriétaires sont ainsi moins enclins à investir sur la santé de leur chat que sur celle du chien. Face à un devis vétérinaire de 1000 euros, 19 % d'entre eux envisagent l'euthanasie du chat, contre 9 % pour un chien. Pour un chat, les propriétaires sont souvent dans l'expectative. Ils déclarent « ne pas savoir quoi faire » dans une telle hypothèse. Alors que pour un chien, les propriétaires qui ne pourraient pas payer cette facture tenteraient de trouver une solution, comme la demande d'un crédit auprès du vétérinaire ou d'un proche. Néanmoins, selon cet observatoire, une large majorité des propriétaires assure à Ipsos qu'elle paierait une telle facture sur leurs fonds personnels, pour un chat (56 %) comme pour un chien (64 %).

Dans la même veine, 8 % des propriétaires de chiens ont souscrit une assurance médicale pour leur animal contre 2 % pour leur chat selon les conclusions de l'Ipsos.

143 € de frais vétos par an pour un chat

Face à un animal malade, le vétérinaire reste le premier réflexe pour les propriétaires de chats comme de chiens, mais avec un peu plus d'automédication et un peu moins de vétérinaire pour un chat que pour un chien. Source : enquête Ipsos pour SantéVet.

La quasi-totalité des chats (86 %) sont stérilisés (versus 41 % des chiens). Aux dires des propriétaires interrogés par l'Ipsos, leurs chats seraient assez bien médicalisés avec des taux d'animaux vaccinés à 57 %, vermifugés à 72 % et même à 77 % pour le traitement antipuce. Toutefois, l'enquête ne précise pas si la vaccination est annuelle ni la fréquence des traitements antiparasitaires. En outre, ces chiffres correspondent à la perception des propriétaires vis-à-vis de l'entretien de leur propre animal, mais sans doute pas toujours à la réalité telle qu'elle serait observée par un tiers indépendant.

Les propriétaires de chats ciblés dans cette enquête de l'Ipsos sont d'ailleurs déjà clients des vétérinaires. Ils y amènent leur animal pour une consultation 1,2 fois par an en moyenne et déclarent des dépenses annuelles vétérinaires à 143 €, en comparaison à près de deux consultations par an pour un chien (1,9 en moyenne) et 208 € de dépenses vétérinaires annuelles.

Automédication pour un chat sur cinq

Face à un chat ou à un chien malade, le premier réflexe des propriétaires serait d'aller consulter un vétérinaire mais dans une proportion moindre pour un chat (45 %) que pour un chien (57 %). De même, l'appel téléphonique à un sachant (vétérinaire ou autres) est un peu plus faible pour un chat (25 %) que pour un chien (29 %). L'automédication est donc un peu plus fréquente pour un chat (19 %) que pour un chien (14 %).

Chat antistress et plus facile à vivre

Par rapport aux chiens, les chats semblent apporter des bénéfices à un plus grand nombre de leurs propriétaires. Source : enquête Ipsos pour SantéVet.

Aux yeux de leurs propriétaires, les bénéfices de la possession d'un chat sont quasi-identiques à ceux d'un chien à quelques nuances près. Encore plus que le chien, le chat apporte du bien-être et un antistress pour les trois quarts de leurs propriétaires (contre 63 % pour un chien), de la compagnie contre la solitude pour 61 % d'entre eux (53 % pour un chien) et même un divertissement pour 39 % (versus 23 % pour un chien). Et même pour les enfants, l'apport d'un chat est identique à celui d'un chien pour 15 % de leurs détenteurs. Le chat est pourtant plus indépendant que le chien de son maître. Tous ne se laissent pas caresser. Mais il génère aussi moins de contraintes stressantes pour un maître comme les « promenades sanitaires » ou les aboiements gênants pour les voisins. Il est ainsi sans doute plus facile à vivre en compagnie d'un chat en appartement plutôt qu'avec un chien, surtout si l'on y vit seul.

Pas de vacances avec le chat

Pour les vacances, le chat se différencie sans surprise du chien. Dans plus de 70 % des cas, le chat ne se déplace jamais (62 %) ou rarement (9 %) avec son propriétaire, à l'inverse du chien qui accompagne la famille en vacances dans plus de 60 % des cas. Sans surprise là encore, le chat est alors gardé par un voisin, un ami, de la famille. Seuls 5 % des propriétaires font appel à un service de garde (contre 15 % chez les chiens).

Les proportions sont presque exactement inversées pour les vacances des chiens et des chats. 60 % des chats restent à la maison gardés par des amis. Alors que 60 % des chiens accompagnent leurs maîtres. Source : enquête Ipsos pour SantéVet.

 

* Facco : Syndicat des fabricants d'aliments pour chiens, chats, oiseaux (et autres animaux familiers).