13 mars 2017

« Les chiens ne font pas des chats », dit le dicton. Pour les propriétaires aussi. Ils ne se comportent pas avec leurs chiens comme avec leurs chats, même si pour un tiers d'entre eux, ils possèdent à la fois un chien et un chat.

La compagnie d'assurances SantéVet et l'institut de sondages Ipsos lancent en 2017 le premier observatoire national « des Français et de leurs animaux de compagnie » à partir d'une enquête réalisée en août 2016 sur 1000 propriétaires de chiens ou de chats.

Sur 29 millions de foyers en France, environ 8 millions (28 %) possèdent au moins un chat (en moyenne 1,4) et 6 millions (21 %) un chien (en moyenne 1,2 chien). Au global, il y a donc près de 13 millions de chats domestiques contre 7 millions de chiens, selon une autre enquête de référence, celle de TNS Sofres et de la Facco*.

Les résultats de la nouvelle enquête Ipsos SantéVet sont si différents entre les chiens et les chats que ce Fil est consacré aux seuls propriétaires de chiens. Un prochain Fil sera ciblé sur les motivations des amoureux des chats.

Des surprises de taille et de poids

Première surprise : la pyramide des âges. Les vétérinaires examinent de nombreux chiots âgés de 2-3 mois pour la première consultation et les vaccins. Mais, selon l'enquête d'Ipsos, seulement 2 % des chiens ont moins d'un an, alors que 17 % sont âgés d'un à deux ans. L'âge moyen serait aux alentours de 6 à 7 ans.

Autre surprise… de taille cette fois. Dans cette enquête, après les « croisés », le Yorkshire terrier est la première race représentée devant les bichons. Alors que dans l'enquête de la Facco, ce sont les Labradors qui occupent la première place devant le Yorkshire et Jack Russell.

Après la surprise de taille, la surprise de poids. Pour 87 % des propriétaires, leur chien à un poids normal. Il est trop maigre dans 1 % des cas et trop gros dans 12 %. Les propriétaires sous-estiment sans doute le surpoids de leur animal. Car, dans les enquêtes épidémiologiques, au moins un quart des chiens sont en surpoids voire obèses (voir LeFil du 23 janvier 2015).

Selon Ipsos, 41 % des chiens (mâles ou femelles) sont stérilisés. Mais dans 89 % de ces cas, les propriétaires n'ont pas adapté le régime alimentaire à la stérilisation. Sans surprise, les croquettes sont à la base de l'alimentation des chiens (comme des chats) pour 84 % des propriétaires. Même si un sur cinq leur donne aussi des boîtes, des ingrédients maison (les restes des repas dans seulement 3 % des cas), voire des aliments « bio » dans un cas sur dix.

Si chien est malade… Le vétérinaire dans 57 % des cas

Si le chien est malade, le premier réflexe de 57 % des propriétaires serait de consulter un vétérinaire ou, dans 29 % des cas, d'appeler un sachant (vétérinaire ou autre). Un sur quatre est prêt à amener son chien chez le vétérinaire plutôt que d'aller travailler, quitte à prendre un jour de congé ou une « RTT ». Dr Google ne serait consulté que par moins d'un propriétaire sur sept (14 %), peut-être les mêmes qui sont adeptes de l'automédication (14 % aussi). « Wait and see » est l'attitude adoptée par un quart des propriétaires.

85 à 90 % de chiens vaccinés ou déparasités

Aux dires des propriétaires, leurs chiens sont vaccinés dans 85 % des cas, vermifugés dans la même proportion et traités contre les parasites externes dans 90 % des cas. Ils iraient consulter un vétérinaire presque deux fois par an (en moyenne 1,9 fois). Et les dépenses vétérinaires s'élèveraient à 208 € en moyenne sur un an. Près de six propriétaires sur dix (59 %) déclarent faire un bilan de santé annuel, probablement lors de la consultation vaccinale.

Face à une facture vétérinaire de 1000 €, près d'un propriétaire sur dix (9 %) lui préférerait une euthanasie. 95 % d'entre eux connaissent l'existence des assurances pour leurs chiens, un tiers pensent même que c'est utile, mais seulement 8 % sont assurés pour leur animal.

Les animaleries : moins de 5 % des chiens

Pour l'acquisition du chien, les propriétaires sont des personnes raisonnables et sans doute mieux informés que par le passé. Les animaleries ne représentent plus que 5 % de l'origine des chiens, moins que les chiens trouvés (6 %). La moitié des chiens ont été achetés chez des éleveurs (28 %) ou des particuliers (23 %). Un chien sur dix vient d'un refuge. Au global, le prix moyen d'acquisition est de 672 €. Enfin près de 30 % des chiens ont été donnés ou offerts gratuitement.

La compagnie du bien-être

Un des rares points communs avec les chats, les chiens apportent d'abord du bien-être (63 %), un remède contre l'ennui et le stress, ainsi que de la compagnie pour éviter la solitude (53 %). Loin derrière, les promenades apportent un exercice physique apprécié par 30 % de leurs maîtres. La même proportion apprécie aussi le chien pour la garde de la maison, même si cela n'est pas la première satisfaction pour 95 % des propriétaires. Le chien est souvent acheté pour faire plaisir aux enfants. Mais curieusement, selon les propriétaires, le chien ne participe que peu à l'éducation des enfants.

Le chien ne dort pas dans le lit… mais dans la maison

Contrairement aux clichés, le chien n'est pas l'enfant de la famille. Dans plus de 70 % des cas, il ne dort pas dans la chambre, mais le plus souvent, dans son panier hors de la chambre (53 %). Néanmoins, ils ne sont que 8 % à dormir dehors dans la niche hors des habitations.

Pour les vacances, le chien est d'ailleurs bien un membre de la famille. Les trois quarts des chiens partent en vacances avec leur propriétaire, toujours (44 %), souvent (17 %) ou parfois (14 %). Et pour le quart restant, il est confié à la famille, à des amis ou à un voisin dans 80 % des cas. Ils sont très peu nombreux à être mis dans un chenil ou un service de garde.

Pour suivre l'évolution des comportements des propriétaires, SantéVet assure qu'il reconduira cette enquête chaque année.

* Facco : chambre syndicale des fabricants d'aliments préparés pour chiens, chats, oiseaux et autres animaux familiers.