21 novembre 2025
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L'une des complications de l'anesthésie générale est le reflux gastro-œsophagien, avec un risque de lésions de l'œsophage et, surtout, de pneumonie par aspiration. Une étude sur 119 chiens a évalué, avec des résultats décevants, l'utilisation d'un antagoniste du récepteur mGluR5 avant l'anesthésie pour réduire ces reflux. Mais elle confirme leur fréquence, et montre leur précocité, rapidement après l'induction.
Le mGluR5 (metabotropic glutamate receptor-5) fait partie du groupe 1 des récepteurs métabotropes répondant à l'acide glutamique, le principal neurotransmetteur excitateur du système nerveux central. Il est exprimé au niveau du système nerveux central, dans des régions impliquées dans la cognition, le contrôle moteur et l'émotivité.
Le blocage de ce récepteur, à l'aide de molécules antagonistes, fait l'objet de recherches en médecine humaine, dans diverses applications thérapeutiques dont l'anxiété, la dépression, la schizophrénie, les désordres neuropsychiatriques, la douleur, la maladie de Parkinson, les problèmes cognitifs, l'addiction...
Dans cette étude chez le chien, des scientifiques suédois (Université d'Uppsala) l'ont testé contre les reflux gastro-œsophagiens liés à l'anesthésie générale. En effet, la pression exercée sur l'estomac et les sécrétions acides peuvent activer des chémo- et des mécanorécepteurs, induisant par réflexe le relâchement transitoire du sphincter œsophagien. Des études précliniques antérieures chez le chien, le furet et l'homme avaient montré des résultats encourageants contre les reflux pathologiques (sur l'individu conscient).
Les 119 chiens inclus ont tous été anesthésiés en vue d'une chirurgie orthopédique programmée ; ils étaient en relative bonne santé (risque ASA de 1 ou 2). Ils n'avaient pas d'historique médical récent de maladie digestive et n'avaient pas reçu de traitement susceptible d'interférer avec la motilité digestive. Les races brachycéphales étaient exclues.
Les chiens ont été traités avec un antagoniste sélectif du mGluR5 (expérimenté sous le nom de code TT001) ou un placébo. Le TT001 était administré à la dose de 0,4 mg/kg, par injection intraveineuse lente (1 ml/min).
Deux protocoles de traitement ont été suivis :
La détection des reflux était réalisée par pHmétrie œsophagienne (pH<4) durant toute la durée de l'anesthésie.
Des reflux ont été enregistrés chez 45,4 % des chiens : 44,2 % chez ceux ayant suivi le protocole 1 et 47,6 % chez ceux du protocole 2.
Les différences ne sont pas significatives. Et contrairement à l'hypothèse des auteurs, elles ne sont pas significatives non plus entre les groupes de traitement (voir tableau en illustration principale). Indépendamment du protocole (injection avant ou après l'induction), l'incidence des reflux est de 48,3 % chez les chiens traités avec la molécule active, et de 42,6 % chez les témoins.
Ces résultats ne confortent donc pas l'intérêt de la molécule pour réduire ces complications. En revanche, elles en confirment la fréquence élevée chez le chien.
La pHmétrie a permis par ailleurs d'établir le délai entre l'anesthésie (pose du capteur) et les premiers reflux (le capteur était posé en moyenne 30 minutes après l'induction de l'anesthésie).
Chez les 54 chiens ayant présenté des reflux, 24 soit 44 % en présentaient déjà à la pose du capteur. Les reflux surviennent donc (très) rapidement après l'induction.
Le délai moyen avant leur survenue est de 18,9 minutes, sans différence entre les groupes traités et témoins. Et leur durée moyenne est de près d'une heure (56,8 minutes), sans différence non plus entre les groupes.
En revanche, l'incidence des reflux n'augmentent pas avec la durée de l'anesthésie, contrairement à d'autres observations.
En effet, divers facteurs influençant le risque de reflux gastro-œsophagien en cours d'anesthésie sont connus, notamment l'âge et le poids du chien (sans différence ici entre les groupes), le jeûne préopératoire (les chiens étaient à jeun dans l'étude), les anesthésiques utilisés (les protocoles étaient standardisés), le type et la durée de l'intervention, le positionnement ou le repositionnement de l'animal en cours d'intervention… Le décubitus sternal est associé à un surrisque de reflux.
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