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8 août 2025
Chats exposés aux incendies : des lésions oculaires fréquentes, mais de bon pronostic
La Californie connaît depuis deux décennies des feux de forêt de plus en plus fréquents et intenses. Après chaque événement de ce genre, le nombre d'animaux domestiques présentés en consultation “explose”. Brûlures, détresse respiratoire, troubles cardiovasculaires ou de la coagulation figurent parmi les symptômes les plus fréquents. Concernant les brûlures, les zones les plus affectées chez le bétail exposé aux feux de forêt sont les oreilles, le nez, la bouche et les yeux. Chez le chien, une étude menée en 2020 dans l'état du Colorado a révélé une incidence accrue des ulcères cornéens infectés, durant la saison des incendies. Récemment, une étude californienne vient compléter cette documentation de l'incidence des feux sur les animaux domestiques en s'intéressant aux lésions ophtalmiques chez le chat.
Les auteurs ont passé en revue les dossiers médicaux des chats présentés en urgence à l'hôpital vétérinaire de l'université de Davis, en Californie, suite à une exposition à un feu de forêt, entre 2015 et 2020. Seuls les dossiers mentionnant un examen ophtalmologique étaient inclus, soit 108 individus au total. Tous les animaux étaient examinés en premier lieu par un vétérinaire urgentiste, puis référés si nécessaire à un spécialiste en ophtalmologie. Un examen à l'aide d'une lampe à fente et d'un ophtalmoscope indirect était systématiquement pratiqué. Selon les résultats, des tests complémentaires (test de Schirmer, fluorescéine, tonométrie) étaient mis en œuvre.
Plus de la moitié des individus souffraient de lésions oculaires (64/108). Un tiers des animaux présentaient au moins une anomalie palpébrale, en lien avec l'exposition au feu : brûlure (n = 23), érythème (n= 23) ou alopécie périoculaire (n=21), blépharospasme (n= 21), lagophtalmie (défaut d'occlusion palpébrale, n=16), œdème palpébral (n=7). Chez la moitié des patients (51 %, n=56), une modification de la surface oculaire était objectivable, la plus fréquente étant l'hyperhémie conjonctivale (n=39) suivie par le chémosis (ou œdème conjonctival, n=24). Quinze chats présentaient une cornée terne, évocatrice d'une altération du film lacrymal, sans modification du test de Schirmer. Quatorze souffraient d'un ulcère cornéen superficiel. Une fibrose et un œdème de la cornée étaient notés respectivement chez 4 et 3 individus.
En raison de plaies cutanées étendues, l'ensemble des patients ont reçu une antibiothérapie par voie générale. Un lubrifiant oculaire à base d'acide hyaluronique était administré en cas de déficience lacrymale présumée ou de lagophtalmie, soit chez un peu moins d'un chat sur deux (n=48, 44 %). Des pommades oculaires antibiotiques étaient prescrites à tous les individus atteints d'ulcères de la cornée ou de brûlures ulcératives des marges oculaires, ainsi qu'à ceux présentant une conjonctivite mucopurulente évocatrice d'une prolifération bactérienne. Un collyre à l'atropine était également prescrit chez les chats présentant un myosis et un inconfort marqué associés à un ulcère cornéen (n=2). La guérison médicamenteuse des ulcères cornéens était observée après 12 jours de traitement en moyenne (19 jours au maximum) chez tous les individus concernés, à l'exception d'un chat présentant un séquestre cornéen ayant nécessité une intervention complémentaire. L'ensemble des patients atteints de lagophtalmie ont retrouvé une fermeture palpébrale totale après la guérison des lésions périoculaires. Bien que l'ectropion constitue une séquelle connue des brûlures périoculaires chez l'Homme – la peau ayant tendance à se rétracter en cicatrisant, aucun cas n'a été observé dans la population étudiée.
Les ulcères de la cornée se développent en réaction directe à une exposition à des températures élevées, ou secondairement à une kératite liée à une altération du film lacrymal, possiblement aggravée par une lagophtalmie associée. Chez l'Homme en effet, l'exposition aux incendies est corrélée à une diminution du temps de rupture du film lacrymal. Les polluants atmosphériques (hydrocarbures aromatiques, monoxyde de carbone, aldéhydes, soufre…) dégagés en fortes concentrations lors de ces événements altèrent la stabilité de ce film protecteur. Les auteurs préconisent donc de répéter les examens ophtalmologiques, afin de détecter l'apparition de lésions oculaires différées, et de recourir systématiquement à une lubrification oculaire chez les chats exposés à un incendie. La plupart des spécialités vétérinaires persistant entre 10 et 90 minutes sur la cornée, des applications fréquentes, toutes les 4 à 6 heures, sont requises. Les auteurs rappellent également la nécessité de recourir aux pommades oculaires antibiotiques en cas d'ulcère cornéen, même lorsque l'animal reçoit déjà une antibiothérapie par voie générale, en raison de la faible diffusion des antibiotiques systémiques dans les structures oculaires. À noter que des ulcères dendritiques, pathognomoniques d'une infection par l'herpès virus félin, peuvent éventuellement se développer chez les individus porteurs latents, à la suite du stress lié à l'exposition à un incendie.
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